Genre : action, arts martiaux
Année : 2007
Durée : 1h30
Synopsis : Marco, un jeune homme rendu orphelin après le meurtre sauvage de ses parents, ne vit plus que pour subvenir aux besoins de son petit frère Tito, encore traumatisé par l’assassinat. Un jour, alors qu’il est devenu videur de boîte de nuit, Marco sauve par hasard une journaliste lors d’un cambriolage, en revêtant un masque pour ne pas être reconnu. Mais il n’imagine pas encore les conséquences de son geste. Surmédiatisé, il devient alors, pour son petit frère et pour tout un pays, le héros masqué, Mirageman.
La critique :
Les super-héros américains adaptés au cinéma... Ou une liste foisonnante et exhaustive. De Batman à Superman, en passant par Green Lantern, Captain America, Daredevil, Deadpool, Ghost Rider, Hulk, Iron Man et Spider-Man... Pour ne citer que ces exemples... Tous ont connu plus ou moins de succès dans les salles obscures et en vidéo. En revanche, on connaît beaucoup moins les super-héros mexicains. A la rigueur, seuls les experts et les érudits en la matière citeront peut-être le nom de Santo, un vrai catcheur de lutte libre, acteur de cinéma et héros populaire dans son pays.
Les amateurs de nanars obscurs seront capables de nommer quelques films avec ce sportif émérite et accompli, notamment Santo et le trésor de Dracula ou encore Santo et Blue Demon contre Dracula et le loup-garou.
Bref, au Mexique, Santo est presque l'équivalent de Clark Kent, alias Superman. Régulièrement, les faux justiciers masqués alimentent la presse locale mexicaine, avec de mystérieux individus qui appliquent une justice partiale et inique contre des bandits de la pègre. Autant de faits divers qui ont probablement inspiré Mirageman, réalisé par Ernest Diaz Espinoza en 2007.
Evidemment, ce super-héros, cette fois-ci chilien, est le digne épigone de Santo. Les deux artistes martiaux appartiennent à la même culture, à cette "race" de super-héros qui défendent la veuve et l'orphelin, donc la plèbe et les opprimés. Quant à Ernest Diaz Espinoza, il s'est fait connaître en 2006, avec Kiltro, un film qui a commis l'exploit de s'exporter au-delà de ses frontières sud-américaines.
Le long-métrage pouvait notamment s'appuyer sur le charisme de sa star principale, Marko Zaror. Ce dernier s'est notamment distingué dans Mandrill (2009), Un seul deviendra invincible 3 : Rédemption (2010) et Machete Kills (2013). Quant à Mirageman, le film possède la particularité de s'inscrire dans le sillage de Kick-Ass (Matthew Vaughn, 2010), Super (James Gunn, 2011) et du trop méconnu Defendor (Peter Stebbings, 2009). Toutes ces productions ont un point en commun, à savoir un ou plusieurs super-héros lambdas et définitivement humains, se découvrant des vélléités de grand justicier.
En ce sens, Mirageman est à la fois le substrat de la culture mexicaine et américaine. Cette production impécunière est donc destinée à sévir et à se fourvoyer à l'étranger. La preuve, le film est sorti (discrètement...) en vidéo dans nos contrées occidentales.
Hormis Marko Zaror, le long-métrage ne réunit pas des acteurs très connus, à moins que vous connaissiez les noms de Maria Elena Swett, Ariel Mateluna et Mauricio Pesutic ; mais j'en doute. Attention, SPOILERS ! Marco, un jeune homme rendu orphelin après le meurtre sauvage de ses parents, ne vit plus que pour subvenir aux besoins de son petit frère Tito, encore traumatisé par l’assassinat.
Un jour, alors qu’il est devenu videur de boîte de nuit, Marco sauve par hasard une journaliste lors d’un cambriolage, en revêtant un masque pour ne pas être reconnu. Mais il n’imagine pas encore les conséquences de son geste. Surmédiatisé, il devient alors, pour son petit frère et pour tout un pays, le héros masqué, MirageMan. Indubitablement, Ernest Diaz Spinosa est un grand fan de comics.
Régulièrement, son film est ponctué de nombreuses références grifonnées et assénées à l'écran, comme si le réalisateur voulait s'infiltrer dans la psyché (en déliquescence) de son héros principal, donc Marko. La première partie du film nous décrit un personnage anomique. Après le meurtre de ses parents, Marko doit prendre soin de son petit frère, Tito, désormais hospitalisé dans un centre psychiatrique.
Le jeune éphèbe s'est enfermé dans le mutisme et une sorte de catatonie inextinguible. Dépité, Marko tente de renouer le contact avec ce dernier. En vain. Puis, lors d'une intervention musclée, il sauve par hasard une journaliste. Il enfile alors une cagoule et des lunettes pour éviter d'être reconnu. Très vite, les médias jubilent. Ils tiennent enfin le nouveau super-héros chilien. Son nom ? Mirageman.
Ce super-héros cagoulé suscite à la fois l'admiration et les anathèmes. Ce justicier énigmatique possède déjà son lot de fans et de contempteurs. Certains le surnomment "La Sentinelle", celui qui défend la populace. Cette nouvelle célébrité ne déplaît pas à Marko, d'autant plus que son petit frère commence à retrouver peu à peu la fougue du passé. Mirageman devient son nouveau modèle.
Sous les précieuses instigations d'un mystérieux informateur, Marko décide de s'attaquer à un réseau de pédophiles. C'est toute la subtilité de Mirageman. Certes, Ernest Diaz Espinoza se permet quelques digressions et notes humoristiques. Régulièrement, il ridiculise ce super-héros à l'accoutrement ubuesque. Puis, brutalement, le film oblique vers une autre direction. Jusque-là railleur et goguenard, Mirageman se transmute en un drame infiniment noir.
Le super-héros, jusque-là populaire, ne triomphe pas des pédophiles. Pis, il est même porté disparu. Les journaux fulminent. Grièvement blessé, Marko n'est plus en mesure d'endosser les oripeaux de son super-héros bleuté. Parallèlement, l'état de santé de son petit frère se dégrade. Bref, on tient là un long-métrage assez respectueux du genre. Mirageman peut en effet s'appuyer sur la stature (impressionnante) de Marko Zaror. Si ce dernier brille surtout par son inexpressivité, il tire néanmoins son épingle du jeu.
Surtout, l'acteur assure largement le spectacle. Artiste martial accompli, l'interprète assène des coups et des prises à une vitesse fulgurante, envoyant prestemment ses adversaires au tapis. Seul petit bémol, le scénario du film contient quelques ellipses et incohérences. Par exemple, pourquoi les adversaires de Mirageman, pourtant solidement armés, s'embêtent-ils à le défier en combat singulier ?
Mais ne soyons pas trop sévères, on tient là un film de super-héros sympathique, donc tout à fait recommandable.
Note : 12.5/20
Alice In Oliver