L'hécatombe d'été continue... Hier, en ce 09 juillet 2016 est décédé le réalisateur-scénariste-producteur Jacques Rouffio à l'âge de 87 ans.
Né en 1928 à Marseille Jacques Rouffio fait ses débuts en tant que Assistant Réalisateur pour le film "La Route Napoléon" (1953) de Jean Delannoy et enchaine ainsi les tournages sur "Secrets d'Alcôve" (1954) de Delannoy et Henri Decoin, "Obsession" (1954) toujours de Delannoy. Il travaille aussi pour d'autres notamment pour les films "Des gens sans importance" (1955) de Henri Verneuil, "Le rouge est mis" (1957) de Gilles Grangier.
Il parfait son expérience en travaillant avec différents réalisateurs et touche à différents horizons, il est ainsi l'assistant sur "Les Dragueurs" (1957) et "Les Vierges" (1962) de Jean-Pierre Mocky ainsi que la série "Le Gorille vous salue bien" (1957) de Bernard Borderie.
Au milieu des années 60, il décide se réaliser son propre film. Il signe alors en tant que réalisateur-producteur-scénariste-monteur le film "L'Horizon" (1967 - ci-dessus) d'après le roman de Georges Conchon sur les mutineries de 1917. Malheureusement l'échec du film lui vaut une période de vaches maigres pendant laquelle il se lance en production notamment sur "Dernier Domicile Connu" (1969) de José Giovanni et écrit les scénarios de "Sirocco d'hiver" (1970) de Mikos Jancso et "Le trio Infernal" (1974) de Francis Girod avec le couple Michel Piccoli-Romy Schneider.
L'entente avec Michel Piccoli est idéale et Rouffio arrive enfin à monter un nouveau projet personnel. Il tourne son second long métrage "Sept morts sur ordonnance" (1975 - ci-dessus et ci-dessous) avec justement Michel Piccoli et Gérard Depardieu. Cette fois le succès est au rendez-vous et obtient même deux nominations aux Césars 1976 pour le scénario et le meilleur film.
Il tourne ensuite "Violette et François" (1977) où le couple Jacques Dutronc-Isabelle Adjani en parents voleurs. Le film passera relativement inaperçu.
Mais Jacques Rouffio ose et aime s'attaquer à des tabous. Après les mutineries de 1917 et les dessous de la congrégation des médecins, il dénonce la spéculation boursière avec le film "Le Sucre" (1978 - ci-dessus et ci-dessous) pour lequel il retrouve ses acteurs Gérard Depardieu et Michel Piccoli. Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous pour ce film cynique et acerbe.
Il signe ensuite le magnifique et funeste "La passante du Sans-Soucis" (1982 - ci-dessous) avec une nouvelle fois Michel Piccoli et Romy Schneider dont ce sera malheureusement le dernier film. Cette adaptation du roman de Joseph Kessel a été difficile par rapport aux difficultés vécues par et pour Romy Schneider mais la critique salue le travail du réalisateur.
Il retrouve Piccoli pour le film "Mon beau-frère a tué ma soeur" (1986 - ci-dessous), une comédie sans enjeu véritable et dont le box-office est décevant. Il enchaine avec "L'Etat de grâce" (1986) sur une romance entre un homme de gauche et une femme de droite qui est aussi un échec.
Il commence alors à travailler pour le petit écran avec surtout un téléfilm en trois parties, "L'Argent" (1988) d'après Emile Zola.
Il réalise un dernier long métrage cinéma avec "L'Orchestre rouge" (1989 - sur le tournage ci-dessous) sur l'histoire vraie d'un orchestre dans l'Allemagne nazie qui est en fait composé de résistants.
Après ce denrier film Jacques Rouffio travaille essentiellement pour la télévision.
Il signe sa dernière oeuvre avec un épisode de la série "Chez Maupassant" (2007).
Jacques Rouffio, s'il reste assez méconnu du grand public, était un réalisateur audacieux qui n'hésitait pas à traiter de sujets sensibles même si c'était moins "violent" que son confrère Costa Gravas.
Jacques Rouffio est mort ce 09 juillet 2016 à l'âge de 87 ans.