Alexander réalisé par Oliver Stone
La première fois que j’ai rencontré Alexandre, je venais de me faire opérer du genou. Je devais occuper mon temps. C’était à pâques l’année dernière et donc Fred s’est dit qu’un lapin géant en chocolat, et Jared leto dans un film de 3h30 me ferait du bien.
Évidemment il avait trouvé la dernière version, la meilleure. C’est emplie de craintes vu ce que j’avais entendu sur le film que je me suis mise devant .j’ai aimé. Et c'est dans cet état d'esprit que je l'ai revu.
Ne voyait pas dans ce film juste le biopic d’Alexandre, Oliver Stone en a fait une histoire à mi-chemin entre la tragédie grecque et le conte mythologique. Il garde de la tragédie les questions existentielles, toujours posées, mais jamais résolues: la place du roi, la valeur de l’homme, la mort du père, la traîtrise de la femme, l’appel de son destin, le pouvoir, la trahison…. Et de la mythologie un renvoie permanent au histoires d’ Achille et d’Heracles! On y trouve des titans,et on y voit des animaux dignes des dieux..
C’est dommage car ça donne un côté un peu fouillis au film. Ce qui n’est pas atténué par le fil chronologique de l’histoire. Ça saute tout le temps. On passe d'une période de la vie d’Alexandre à l’autre, comme ça, sans réel fil directeur. Juste par association de pensées. Ça ne complique pas la compréhension du film, mais ça rend son visionnage bien moins agréable. Et ça va de paire avec des expérimentations capillaire sur ce pauvre Colin Farrell, pour pouvoir marquer son évolution qui au lieu d’aider le propos tournent au running gag.
Les fulgurances du réalisateur m’ont également misent mal à l’aise. Alors que le film est dans un cadre très classique, le combat avec l’éléphant, ou l’on secoue sa caméra pour nous faire comprendre l'arrivée du pachyderme, et le filtre rose avec image arrêtée au moment du combat, m’ont carrément arrachée au film. De même pour les scènes de danses,qui tiennent plus de la danse contemporaine, voire de la lap dance que de ce que j’imagine être des danses traditionnelles. elles rompent la continuité de l'histoire; et bien que très belles font l'effet d'un cheveux sur la soupe. Et je finirai par la magnifique Rosario Dawson, c’est une actrice que j’adore. Dans ce film pauvre en rôle féminin. elle est la seule actrice, à mon goût, qui tienne son rôle et bouffe l’écran par sa colère. Rajoutez à ça qu’elle est magnifique et elle a une scène de nue qui va créer des complexes à toutes celles qui verront ce film. Mais que l’on assume le casting et qu’on arrête de souligner qu’elle est une princesse asiatique (du coup j’ai été cherché Roxane était afghane) et qu’on ne lui colle pas un père ressemblant à un ténor allemand. Tout ça rend confus une histoire déjà complexe.
Vous me demanderez pourquoi alors je l’ai tant aimé. grâce a ses acteurs et aux personnages à qui ils donnent leurs trais. A part ce pauvre val Kilmer qui n’est pas servi par son rôle. Mais sinon que cette pléiade d’acteurs fait plaisir à voir. La volonté du réalisateur de les faire tous ressembler à des statues grecs, et les voir tous évoluer dans leurs costumes clinquants, rend l’immersion immédiate. il arrive à les dessiner et à leur donner une caractéristique qui fait qu’au milieu de la masse qu’ils soient adultes ou enfants, entrain d’embrasser une femme ou de se battre vous les reconnaîtrez.Colin Farrell est Alexandre (ou Alexxxxxxzander si vous le prononcez à la jared leto). Si l’acteur n’est pas capillairement aidé, il est assez extraordinaire. Et on a envie de suivre son Alexandre. On a envie de l’aider. Et lorsqu’on le voit perdre pied c’est une réelle souffrance. Il est intéressant de remarquer qu’il n’est jamais aussi beau que lorsqu’il meurt. une manière de nous dire que l’histoire qui nous parvient n’est que le reflet d’une vérité.. Alexandre depuis son enfance est élevé par sa mère comme le fils de Zeus promit à un grand destin; un sorte d’Achille.
J’aime ce film aussi déséquilibré et difficile d’accès qu’il soit. Il y a une multitude de choses qui me dérangent, mais il y a encore plus de choses qui m’embarquent. En particulier le fait qu'il m’est donné envie de réviser ma mythologie grecque et qu’à plusieurs reprises, en écrivant cet article je me sois interrogée sur les choix du réalisateur et comment je devais les interpréter. Je sais que c'est un grand film qui évolue, et c'est pour cela qu’il me tarde de voir la toute dernière version qui est sortie il y a quelques mois