Beaucoup d’auteurs pensent qu’ils leur manquent le don d’écrire. Et cette peur est si prégnante qu’ils n’écrivent pas.
Cependant, ils possèdent le désir d’écrire et même quelques expériences en cette matière. Ce qu’ils leur manquent véritablement est la patience nécessaire pour aller au bout de leurs projets.
Talent, imagination, capacité à écrire sont des mots ou expressions qui échappent à une réalité concrète.
Il est d’ailleurs inutile de tenter de leur donner une définition concrète. Ce sont des processus.

Le processus créatif

Au premier regard, la créativité implique un processus de résolution de problèmes. En d’autres mots, une personne créative n’est pas dans l’attente des problèmes. Elle est dans un questionnement permanent à propos de solutions alternatives.

C’est la curiosité qui est au cœur du processus, un besoin de savoir. L’auteur pose des questions auxquelles personne d’autre pense ou ose poser. Une personne créative prend en charge le problème et cherche des solutions.

Quel est le problème le plus commun pour un auteur ?
D’identifier l’histoire qu’il veut raconter et comment la raconter.

5 étapes du processus créatif de résolution de problèmes

Des études ont mené à la découverte de 5 étapes communes dans ce processus que nous pouvons appliquer à l’auteur :

1. Le premier aperçu
   C’est ce moment ou une idée ou une question vient à l’esprit L’auteur découvre une histoire à raconter ou du moins les germes d’une histoire.
2. La recherche
   A la suite du premier aperçu, une phase de recherche se met en place. L’auteur s’informe, explore son idée. Il rencontre des personnes qui connaissent le sujet ou il peut simplement les observer. Il lit des articles ou des romans qui abordent son idée ou voit et étudie des films. Les rêveries aussi sont de la partie.
3. L’incubation
   C’est une période de réflexion qui permet à l’auteur de considérer chaque nouvelle information. L’auteur explore son idée à la lumière de ce qu’il a découvert lors de ses recherches.
   Concrètement, il écrit ses ruminations. Il teste son idée en plaquant sur la page des mots et des phrases. Il développe ses notes.
   Il lui arrive de partager son idée avec d’autres et se met à l’écoute de son inspiration.
   Cette phase est celle où l’entendement est aussi le plus sollicité.
4. L’illumination
   Comme ce terme l’indique, l’illumination est le moment où une possible solution se suggère d’elle-même. L’incubation a enfin permis d’éclairer ce qui apparaît comme une évidence pour l’auteur. Sa muse prend le relais.
5. L’évaluation
   Notre muse ayant tendance à vagabonder (et c’est tant mieux), l’auteur doit vérifier si sa solution fonctionne.

Ce qui est intéressant avec ces étapes est qu’elles ne sont pas tributaires du temps ni de l’espace. Elles peuvent se produire n’importe où (même chez votre boulanger) et ne sont pas soumises à des contraintes de durée.

Imagination : un arsenal créatif

Pour ceux qui doute de leur talent ou de leur aptitude à écrire, ce doute même est l’évidence de leur talent.
Ceux qui ont développé une confiance prétentieuse en eux-mêmes parce qu’ils ont été capable d’écrire quelques dizaines de pages sont voués à l’échec et à la déception.

Pour mettre en œuvre un projet d’écriture sincère, un auteur se fonde sur ses expériences de vie et sa capacité à imaginer au-delà de ses expériences.

Tout auteur possède un ensemble de choses qu’il utilisera au cours du processus de création :

• Des anecdotes
• Ses croyances
• Ses rêves
• Ses émotions
• Ses peurs
• Des images
• Des légendes
• Des opinions et des préjugés
• Des souvenirs
• Des questions

Chez tout individu, cet arsenal à notre disposition informe nos décisions, décide de nos choix. A priori, chez l’auteur aussi.
Cette faculté d’explorer ce qui est en nous est le travail de notre imagination. Il faut l’affiner en pratiquant régulièrement l’écriture car l’imagination générera du matériel pour notre projet d’écriture.

Travailler son imagination

A partir de ce que vous pensez, de ce que vous voulez, de ce que vous ressentez ou de ce que vous percevez, travailler son imagination consiste à étendre ces pensées, cette volonté, ce ressenti et cette perception.

• Lorsque vous assistez à une conversation intéressante, notez les mots et les phrases qui vont la rendre unique.
• Lorsque vous avez à l’esprit une idée d’histoire pour laquelle vous devinez un potentiel, imaginez des possibles débuts, milieux et fins.
• Lorsque vous croisez des gens intéressants, notez les détails dans leur personnalité ou leur apparence qui font que cette personne se distingue parmi toutes les autres.
• Lorsque vous vous retrouvez dans un environnement qui vous inspire, décrivez les couleurs, l’étendue, la lumière, les textures…
• Lorsque vous vivez ou percevez une émotion, imaginez les circonstances qui ont mené à cette émotion et comment celle-ci s’est estompée. Tentez de trouver les mots et les actions (ou comportements) qui la révèle le mieux.
• Lorsque vous apercevez une image qui accroche votre œil, déconstruisez cette image pour en isoler les éléments, imaginez un possible scénario à partir de cette image et lancez-vous dans de possibles métaphores ou associations d’idées.

Travailler son imagination, ce n’est pas seulement d’apprendre de nouvelles choses mais c’est aussi de voir et d’entendre le plus possible. C’est ainsi que de nouvelles idées surgissent.

Stimulez vos sens mais apprenez autant que possible d’eux. Ne vous fiez pas seulement aux témoignages de vos sens. Il y a souvent une réalité au-delà.