Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 1985
Durée : 42 minutes
Synopsis : Un homme habillé en samouraï enlève une femme et la torture.
La critique :
Suite du cycle consacré aux Guinea Pig avec Flowers of Flesh and Blood, réalisé par Hideshi Hino en 1985. Autant le dire tout de suite. Ce second chapitre reste le plus violent, le plus barbare et le plus atroce de toute la franchise. Il intervient juste après la réalisation de Devil's Experiment. Il pourrait même être considéré comme la suite logique de ce dernier tant les deux moyens-métrages partagent de nombreuses similitudes. Tout d'abord, il faut rappeler le concept de Devil's Experiment.
Le réalisateur du "film", Satoru Ogura, prétend avoir reçu une cassette d'un fan anonyme relatant les dernières heures et le supplice d'une jeune femme, torturée, battue, morigénée et rudoyée par de mystérieux agresseurs masqués. Devil's Experiment appartient donc à ces légendes urbaines et joue à fond la carte du snuff movie.
Un simulacre. Toutefois, la supercherie fonctionne à merveille. A l'époque, Hideshi Hino participe largement à la conception du moyen-métrage. Avec Flowers of Flesh and Blood, il décide de franchir une étape supplémentaire vers la décadence, le gore et la barbarie sanguinaire. Le cinéaste reprend donc le concept de Devil's Experiment. A l'instar de son prédécesseur, lui aussi prétend avoir reçu un paquet contenant un film en 8 mm, 54 photographies et une lettre de 19 pages.
L'épître est évidemment anonyme et contient, dans les moindres détails, tous les sévices infligés à une jeune femme, atrocement démembrée par un homme portant un casque de samouraï. Hideshi Hino décide alors de confier la cassette et les autres preuves à la police.
Dubitatifs, les flics ouvrent une enquête qui ne mène nulle part. Aucune preuve de ce meurtre abominable n'a été confirmée à ce jour... Et pourtant, l'acteur Charlie Sheen marche dans la supercherie et envoie la copie de la cassette au FBI. En vain. Autant d'anecdotes morbides qui ont largement contribué à la réputation trash et extrême de Flowers of Flesh and Blood. Reste à savoir si ce moyen-métrage est bel et bien le carnage annoncé. Heureusement, la réponse est positive.
Pendant longtemps, Flowers of Flesh and Blood sera considéré comme l'un des films les plus violents et barbares jamais réalisés. Depuis, ce "snuff movie" a largement été dépassé en termes d'insanités, notamment dans le cinéma d'horreur asiatique, toujours en quête d'ignominies.
Toutefois, attention à ne pas résumer Flowers of Flesh and Blood à un simple film de tortures ! C'est d'ailleurs l'introduction du moyen-métrage. La vidéo serait un semi-documentaire sur les exactions perpétrées par un samouraï sur une jeune femme anonyme. Filmé caméra à l'épaule, le kidnapping est rapidement éludé par Hideshi Hino. Ainsi, Flowers of Flesh and Blood se divise en plusieurs parties bien distinctes. La première nous plonge quelque part dans une rue cloîtrée d'une grande ville du Japon. Un tueur énigmatique roule en voiture à la recherche de sa nouvelle proie.
Une jeune femme imprudente se promène seule à l'abri des regards. Assommée par son assaillant, ligotée sur une table d'opération, elle se retrouve face à face avec un samouraï.
Hilare, le bourreau au sourire édenté mutile et décapite la tête d'un poulet. Seconde partie du moyen-métrage. Le ravisseur entonne une longue homélie. Emphatique, il explique ce qui le pousse à torturer et à démembrer sa victime. Son objectif ? Atteindre la beauté ultime, une "perfection" qui ne peut se transcender qu'à travers les cris et les effusions sanguinaires, à l'image d'une fleur de pétales et de sang. Dès lors, le psychopathe égrillard peut s'adonner à son exercice favori : la torture à satiété !
C'est la troisième partie du film. Ainsi, la violence monte crescendo. Après avoir anesthésié la jeune femme, le samouraï vétilleux tranche et démembre ses mains, ses bras, ses jambes puis extrait les organes du ventre de sa victime. Ici, point d'actes ni de sévices sexuels. Le serial killer se délecte du sang et de ses atrocités commises au cours de son exercice chirurgical.
En l'état, difficile de croire à la thèse du "vrai" snuff movie. Cependant, Hideshi Hino réalise un film mutin et d'une violence inouïe. Rien à redire sur les effets spéciaux. Visiblement, avec un budget famélique, le cinéaste a énormément travaillé sur le réalisme des prothèses humaines. Il n'est pas surprenant que Flowers of Flesh and Blood soit considéré comme le sommet trash, gore et barbare de la série Guinea Pig. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard.
Le film est souvent cité et recommandé par les amateurs du cinéma extrême. Il reste une référence incontournable pour toute une génération de cinéastes, notamment pour son réalisme cru et toutes les légendes qui circulent autour du film. Certes, certains contempteurs pourront pester, à juste titre, sur l'exploitation fallacieuse et outrancière d'Hideshi Hino, bien conscient d'avoir réalisé l'un des plus gros uppercuts des années 1980.
Note : ?
Alice In Oliver