La fiction d’horreur

Les fictions d’horreur sont des récits qui sont conçus pour évoquer la peur.
Des éléments dramatiques tels que des personnages effrayants (monstres, vampires…), des environnements sombres (des manoirs hantés, de sombres forêts…) sont les ficelles du genre.
Ajoutez à cela des concepts tels que le sang ou le gore (des morceaux de corps répandus un peu partout) et des entrailles qui prennent vie et vous aurez une idée assez exacte des moyens utilisés pour susciter la peur chez le lecteur.

Une fascination

L’horreur, le mystère et la science-fiction se chevauchent régulièrement. En particulier lorsqu’ils s’intègrent au sein d’une même histoire.
L’horreur s’accommode d’ailleurs assez bien de côtoyer d’autres genres mais ce n’est pas réciproque.

Le récit horrifique est cependant spécifique sur sa façon d’engager le lecteur par des techniques et des tactiques narratives qui suscitent la peur.
Probablement en raison de notre fascination profondément enfouie en nous pour la terreur.

Une origine gothique

L’horreur a pour source le roman gothique dont la première œuvre est Le Château d’Otrante de Horace Walpole en 1764.
Cette histoire de terreur surnaturelle connut aussitôt les faveurs du public.

Ces histoires ont été dénommées gothiques parce que de manière typique elles prenaient place dans de sombres et tristes châteaux.
Passages secrets, donjons et tours étaient les lieux par excellence  où pouvaient survenir d’étranges phénomènes.

Naissance du genre horrifique

Au dix-neuvième siècle, le roman gothique donna naissance au genre horrifique dès 1818 avec Frankenstein de Mary Shelley.
Ce nouveau genre influença des auteurs américains tels que Nathaniel Hawthorne, Herman Melville ou Edgar Allan Poe.

La Pulp Fiction

L’intérêt populaire de l’horreur et de ses sous-genres (slasher ou le tueur psychopathe, les maisons hantées, les possessions ou les vampires ou zombies) s’est développé par les Pulp Fictions.

Les Pulp fictions sont des histoires allant de la romance au récit fantastique publiées dans des magazines très bon marché. Ces Pulp Magazines furent un support idéal pour les récits d’horreur.
D’autant plus que leurs couvertures faisaient étal d’un sensationnalisme à la tonalité populace et d’images très suggestives présageant des plaisirs non dissimulés.

Pourquoi sommes-nous si attirés par l’horreur ?

Pour Aristote, le théâtre est une forme de spectacle qui permettait d’affronter ses peurs intimes (les passions) par le principe de la catharsis qu’il considérait comme une libération.

L’anticipation du mal, le sentiment d’un malheur imminent et l’angoisse que cela crée en nous est résolue par le récit horrifique lui-même en toute sécurité pour le lecteur et de manière satisfaisante.
Le danger est viscéralement ressenti mais ne peut en aucun cas nous blesser. Nous pouvons ainsi relâcher nos propres peurs par personnage interposé.

La catharsis doit-elle être absolument recherchée ?

Pas nécessairement. Lorsqu’elle n’a pas lieue, l’horreur se maintient. C’est une technique qu’utilisait Alfred Hitchcock parce qu’il n’y avait pas de réelle résolution à la fin de l’histoire.

Lorsqu’il n’y pas de monstres, d’aliens ou de créatures étranges pour canaliser nos peurs vers l’air libre, la catharsis est là aussi suspendue.
En effet, nous ne pouvons extérioriser (au moins par une réaction viscérale) les hurlements que nous pousserions dans la vraie vie si nous rencontrions de telles créatures.

Les moyens utilisés pour créer l’horreur

L’atmosphère est un des tous premiers éléments à mettre en place : environnements lugubres à la pénombre omniprésente, maisons hantées…
Le travail sur la lumière et les ombres doit être bien pensé.

Des personnages ensuite tels que des loups-garous ou des vampires mais en fait toutes formes de monstres que nous jugeons comme tels. Le Serial Killer psychopathe par exemple est le monstre des slashers.

Des images et des scènes qui inspirent le dégoût (des membres humains sanguinolents, par exemple). Des effets audiovisuels (apparitions soudaines, claquements de portes) et autres sont destinés à effrayer et à surprendre le lecteur.

Une image de soi

Mais, en somme que nous renvoie les monstres ? Si ce n’est notre propre image déformée. Est-ce un problème d’identité que justifie ce regard déformé de notre corporéité ? Est-ce simplement un problème d’image de soi ou plutôt de persona ?
Le Serial Killer n’incarne-t-il pas cette part d’ombre qui accompagne chacun d’entre nous  ?

C’est à cette peur du grotesque que renvoie une oeuvre comme American Horror Story : Freak Show.

Confronter nos propres peurs

Alors que l’on peut considérer la fiction d’horreur comme un soulagement des horreurs de la vraie vie, il semble, cependant, plus plausible qu’elle constitue une échappatoire vers un monde imaginaire (un lieu sombre et horrible) où nous pouvons faire face à nos cauchemars les plus intimes sans physiquement être présent.

La métaphore aussi est utilisée pour signifier ces peurs. C’est ainsi que David Cronenberg dans Videodrome (1983) met en garde contre les horreurs qui accompagnent les progrès de la technologie où l’addiction aux nouveaux médias provoquent fantasmes et hallucinations.

La confusion entre réalité et illusion est un motif souvent employé dans l’horreur.