Culte du dimanche : Independence Day de Roland Emmerich

Par Fredp @FredMyscreens

20 ans après avoir fait exploser la Maison Blanche, les aliens de Roland Emmerich sont de retour. L’occasion de rvenir sur l’Independence Day original impressionnant mais aussi maintenant complètement kitsch.

Après le succès en 1994 de Stargate qui mêlait habilement SF et dieux égyptiens (et qui reste encore aujourd’hui un divertissement original de bonne facture), Roland Emmerich et son acolyte producteur Dean Devlin, se lancent dans un nouveau défi, celui du film catastrophe extra-terrestre. Et habilement ils entretiennent le suspense avec des bandes-annonces mystérieuses avant la sortie du film pour le jour de la fête nationale américaine, montrant une ombre arrivant sur New-York. A la sortie du film, la révélation est faite, d’immenses vaisseaux aliens stationnent au dessus des plus grandes villes du monde … et vont les détruire dans d’impressionnantes séquences de destructions par les flammes.

Emmerich relance ainsi le principe même du film catastrophe avec des effets visuels enrichis par les progrès des années 90. Le genre qui avait cartonné dans les années 70 refait surface en étant combiner avec une grosse sauce SF. Au programme : des portrait de personnages venant des 4 coins des Etats-Unis (un militaire, le président, un scientifique et quelques autres paumés) qui se retrouveront pour l’assaut final, un tour sur la fameuse zone 51 avec référence au crash de Rosewell, destruction massive et gros patriotisme.

Autant le rappeler tout de suite, Independence Day est tout sauf un monument de finesse. Les personnages sont de gros clichés ambulants qui en font des caisses à la moindre occasion, la palme revenant à un discours 100% « on est américains, on est les plus forts»  de la part du président campé par Bill Pullman. De son côté Will Smith trouve là une occasion d’échapper à son image du fluet prince de Bel Air et entame sa carrière de superstar alors que Jeff Goldblum surnage un peu au dessus de tout le monde, complètement détaché avec sa cool attitude permanente. Les personnages sont tous complètement abrutis et ultra patriotiques (n’espérez pas une image de ce qu’il se passe ailleurs dans le monde) … et s’en est vraiment risible, surtout quand on prend cela aujourd’hui avec beaucoup de recul et de troisième degré.

Heureusement, pour nous divertir un peu et nous en mettre plein les yeux tout en assumant les clichés monumentaux (le sauvetage du chien fait toujours un effet facepalm), Emmerich est très efficace et délivre ses premières séquences de destruction massive inédites pour l’époque (et bien fades aujourd’hui) avec une explosion de la Maison Blanche et de l’Empire State Building qui resteront dans les mémoires, ainsi qu’une petite poursuite de vaisseau à la Star Wars. Ces séquences d’action sont redoutables mais aujourd’hui bien dépassées, représentatives du second degré qu’assume depuis 2012 le réalisateur.

Evidemment, le film est un énorme carton au box office et on s’étonne même qu’une suite n’ai pas été produite plus tôt. La critique est quand à elle atterrée et c’est normal car si le spectacle est bien là, l’ensemble reste tout de même d’une bêtise ahurissante (cette victoire contre les aliens ultra évolués grâce à un virus informatique pré-windows 98 est incroyable) et se révèle même aujourd’hui digne d’une production Asylum que l’on regarde avec un plaisir coupable avec un second degré permanent devant des effets visuels qui n’ont pas toujours bien vieillit.

Et pourtant, d’une certaine manière, Independence Day reste le précurseur de toute une série de films à venir avec d’un côté des films catastrophe qui vont truster les écrans dans les années qui suivent, du Pic de Dante à Armageddon puis le Jour d’Après du même Emmerich (mais cette fois en blockbuster intelligemment poil à gratter) et d’un autre côté les grands film de destruction massive décomplexés que l’on connait aujourd’hui, notamment via les super-héros. Il n’est alors pas étonnant de voir le film ressusciter aujourd’hui, dans une vague nostalgique des années 80 et 90 alors qu’il avait posé les ingrédients de ce que nous voyons depuis quelques années au cinéma.