La guerre... c'est sale... Et oui!!!
Tobias Lindholm, avec une sécheresse toute scandinave, n’en finit pas d’explorer les réactions de l’être humain plongé dans des situations qui le dépassent. Ici comme dans les films qui ont fait de lui un réalisateur académique qui compte ; « Submarino », « Hijacking », « La chasse » ; il laisse le spectateur se faire son opinion en prenant bien soin de rester à distance des situations.Là, il est question du conflit afghan auquel les danois ont participé. Sur le front le commandant, proche de ses hommes ne va pas toujours faire les bons choix. Mais comment le condamner, il est soumis à une tension et une violence inouïe ; Lindholm, là, ne se place pas en juge, il nous donne à voir, en nous immergeant dans le conflit. Au retour, le procès de ce commandant le met en face de sa conscience, ses incohérences, ses fautes lourdes de conséquences. Là non plus pas de jugement, juste un réalisme froid mais bien utile pour laisser le spectateur faire son propre trajet devant l’inconfort de la situation. Via un savant montage alterné entre le Danemark et l’Afghanistan, on perçoit bien aussi toute la complexité de la situation. Présenté comme cela, de manière formelle, çà fait fortement penser à « American Sniper ». Moi aussi j’y ai songé à une grosse nuance près ; Lindholm explore un terrain depuis longtemps abandonné par Hollywood, la profondeur psychologique des personnages. Il ne tranche jamais et ce jusqu’au bout du film. Il met juste une pique à nos sociétés occidentales ultra policées prêtes à disserter sur un conflit qu’elles souhaiteraient normés. Tout çà bien loin des combats, dans des salons climatisés.Lindholm est assurément un réalisateur brillant et minutieux qui en dit long sur l’humanité. Un film d’une finesse qui fera oublier ses avatars commerciaux, pourtant arrivés bien avant.
Sorti en 2016
Ma note: 16/20
Tobias Lindholm, avec une sécheresse toute scandinave, n’en finit pas d’explorer les réactions de l’être humain plongé dans des situations qui le dépassent. Ici comme dans les films qui ont fait de lui un réalisateur académique qui compte ; « Submarino », « Hijacking », « La chasse » ; il laisse le spectateur se faire son opinion en prenant bien soin de rester à distance des situations.Là, il est question du conflit afghan auquel les danois ont participé. Sur le front le commandant, proche de ses hommes ne va pas toujours faire les bons choix. Mais comment le condamner, il est soumis à une tension et une violence inouïe ; Lindholm, là, ne se place pas en juge, il nous donne à voir, en nous immergeant dans le conflit. Au retour, le procès de ce commandant le met en face de sa conscience, ses incohérences, ses fautes lourdes de conséquences. Là non plus pas de jugement, juste un réalisme froid mais bien utile pour laisser le spectateur faire son propre trajet devant l’inconfort de la situation. Via un savant montage alterné entre le Danemark et l’Afghanistan, on perçoit bien aussi toute la complexité de la situation. Présenté comme cela, de manière formelle, çà fait fortement penser à « American Sniper ». Moi aussi j’y ai songé à une grosse nuance près ; Lindholm explore un terrain depuis longtemps abandonné par Hollywood, la profondeur psychologique des personnages. Il ne tranche jamais et ce jusqu’au bout du film. Il met juste une pique à nos sociétés occidentales ultra policées prêtes à disserter sur un conflit qu’elles souhaiteraient normés. Tout çà bien loin des combats, dans des salons climatisés.Lindholm est assurément un réalisateur brillant et minutieux qui en dit long sur l’humanité. Un film d’une finesse qui fera oublier ses avatars commerciaux, pourtant arrivés bien avant.
Sorti en 2016
Ma note: 16/20