Genre : action, art martiaux
Année : 2010
Durée : 1h48
Synopsis : Dans les années 30, Ip Man vit à Foshan dans le sud de la Chine, lors de l'occupation japonaise. Face à ses indéniables talents en matière d'arts martiaux, les japonais lui demandent d'entraîner les soldats, ce qu'il refuse catégoriquement. Il va alors devoir lutter pour sa survie.
La critique :
A l'origine, le premier Ip Man, réalisé par Wilson Yip en 2008, est un film hongkongais ainsi qu'un biopic sur le fameux Yip Man, un expert en arts martiaux chinois et surtout le futur entraîneur de Bruce Lee. L'action de Ip Man se déroule dans la Chine des années 1930. Véritable érudit des arts martiaux, Yip Man expédie dare-dare tous ses adversaires en tapis. Et pourtant, le maître au visage hâve et famélique ne paie pas de mine, au grand désarroi de ceux qui le défient en combat singulier.
Bientôt, l'histoire se transmute en film historique à travers une invasion japonaise. Malgré lui et parce qu'il défie la dictature nippone, il devient une légende locale puis nationale. Sous les traits de cette figure emblématique, l'acteur Donnie Yen devient le digne épigone de Jet Li, un autre artiste martial.
Après avoir écumé les seconds rôles au cinéma, Donnie Yen trouve enfin un costume à sa mesure. Désormais, l'aura de Jet Li n'est plus là pour le contrarier. Le premier Ip Man triomphe évidemment au Japon et s'exporte même à l'étranger, à tel point que le film se transmue en une véritable saga. C'est dans ce contexte qu'un Ip Man 2 : le retour du grand maître est réalisé en 2010, toujours sous l'égide de Wilson Yip. Niveau distribution, peu ou prou de surprises.
Donnie Yen reprend évidemment le rôle principal. Viennent également s'ajouter Sammo Hung, Huang Xiaoming, Lynn Hung, Dennis To et Darren Shahlavi. Même remarque concernant le scénario qui s'inscrit dans la logique et le sillage de son auguste prédécesseur. Attention, SPOILERS !
(1) Fuyant la République populaire de Chine, Ip Man se réfugie à Hong Kong en 1949. Il y découvre une ville en désordre, où règnent la misère et la violence. À sa grande stupeur, de nombreuses écoles d'arts martiaux sont obligées de payer un tribut à la police anglaise. Révolté par cette situation, et grâce à ses indéniables talents en matière d'arts martiaux, Ip Man décide d'ouvrir sa propre école, basée sur le wing chun. Aussitôt, il est défié par les maîtres des écoles de la ville, qui n'hésitent pas à envoyer leurs élèves provoquer les quelques personnes prêtes à suivre l'enseignement d'Ip Man (1).
Afin de pouvoir poursuivre son enseignement, Ip Man doit affronter plusieurs maîtres en combat singulier. L'artiste martial triomphe de ses adversaires et s'accointe avec Hung Chun-nam (Sammo Hung).
Mais bientôt, leur amitié est contrariée par l'arrivée inopinée d'un certain Twister, le champion du monde poids lourds de boxe en personne. A l'instar du premier volet, Ip Man 2 se soldera à nouveau par un succès commercial. Mieux, le personnage de Yip Man devient la nouvelle égérie du film d'arts martiaux. Le maître au visage chenu est décliné en plusieurs films : Ip Man - Le combat final (Herman Yau, 2013), The Grandmaster (Yi dai zong shi, 2013) et Ip Man : la légende est née (Herman Yau, 2010). Premier constat, le réalisateur du film, Wilson Yip, a bien conscience de tenir une nouvelle figure emblématique du cinéma d'arts martiaux. Le cinéaste vient de trouver son nouveau collaborateur, donc Donnie Yen, impressionnant de vélocité. D'ailleurs, la première partie de Ip Man 2 se résume à toute une myriade de bastons dans les rues de Hong Kong.
En ce sens, cette première section est une sorte de duplicata du premier film, à la seule différence que Wilson Yip abandonne totalement l'aspect historique, soit l'aspect le plus intéressant du premier film. Par conséquent, en dehors de ses combats homériques, Ip Man 2 ne présente qu'un intérêt assez relatif. Certes, Wilson Yip et Donnie Yen se montrent toujours aussi impressionnants et avisés en matière de chorégraphies bondissantes... Un peu trop peut-être...
Ce second volet peine parfois à masquer ses câbles lors de séries de voltiges dans les airs et joue évidemment la carte de la baston grandiloquente. A l'image de la fameuse confrontation entre Ip Man et Hung Chun-nam qui sombre dans une nouvelle variation de Matrix, les armes à feu en moins.
En l'état, les amateurs de films d'arts martiaux risquent très probablement d'apprécier ce second volet. Donnie Yen fait le job. Hélas, ce deuxième opus approfondit assez peu son personnage impavide. Seule petite nuance, cette fois-ci, Ip Man doit ferrailler avec des adversaires de son calibre. Il est souvent mis en difficulté, notamment lors de son ultime combat contre le fameux Twister.
Pourtant, peu ou prou de surprises au programme. A l'instar du premier chapitre, Ip Man 2 se montre lui aussi partial et manichéen, avec d'un côté des anglais cuistres et xénophobes, et de l'autre des Japonais probes et besogneurs. Toujours la même antienne. Celle du scénario de La Fureur du Vaincre. Bref, un second chapitre plutôt correct, tout de même supérieur à la majorité des productions actuelles, mais un peu trop timorée dans le traitement (angélique) de son personnage principal.
Note : 12.5/20
Alice In Oliver
(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ip_Man_(film)