Genre : action (interdit aux moins de 16 ans)
Année : 2008
Durée : 1h47
Synopsis : Lors de sa croisade sanglante contre le crime organisé, le justicier Frank Castle alias The Punisher défigure et laisse pour mort le parrain de la pègre Billy Russoti. Dès lors, ce dernier fomente une vengeance terrible contre Castle. Sous le nouveau pseudonyme de Jigsaw, le criminel recrute une véritable armée de sbires assoiffés de sang. The Punisher repart en croisade.
La critique :
A l'origine, The Punisher est un personnage de fiction créé par la société Marvel Comics. Ce super-héros armé des pieds jusqu'aux dents apparaît pour la première fois en 1974. N'ayant aucun super pouvoir, Frank Castle, alias The Punisher, mène une croisade désespérée contre le crime et le grand banditisme depuis l'assassinat de sa famille. Ancien héros du Vietnam, il devient peu à peu la nouvelle égérie de Marvel. Contrairement à Spider-Man, Daredevil ou encore Superman, The Punisher n'épargne jamais (ou presque) ses assaillants.
Il était donc logique que le cinéma s'intéresse à ce super-héros torturé. En 1989, Mark Goldblatt réalise une toute première adaptation, tout simplement baptisée Punisher.
Dolph Lundgren endosse les oripeaux de ce personnage torturé et vindicatif. Ce premier film ne marque pas spécialement les esprits et se conclut par un bide commercial. Qu'à cela ne tienne, en 2004, le justicier opiniâtre connaît une seconde adaptation homonyme, cette fois-ci sous les traits de Thomas Jane et derrière la caméra de Jonathan Hensleigh. A nouveau, le film se confit dans les séquences ubuesques et ridicules. Conséquence : nouveau bide commercial pour ce personnage Marvel et les producteurs. Bien qu'interdite aux moins de 16 ans, cette seconde adaptation déçoit les fans du matériel original.
C'est dans ce contexte houleux qu'est réalisé, en 2008, Punisher : War Zone (Punisher : Zone de Guerre chez nous), sous l'égide de Lexi Alexander. L'objectif ? Respecter l'esprit des comics originaux et surtout retrouver la fougue et la virulence de ce justicier aux méthodes radicales et expéditives.
Quant à la réalisatrice, donc Lexi Alexander, elle est surtout connue pour avoir signé Hooligans (2005), un drame peu éloquent sur le phénomène du hooliganisme. A la base, Punisher : War Zone doit être conçu comme la suite de la version de 2004. Erreur ! Le film serait avant tout un reboot. Ensuite, Thomas Jane est évincé du projet pour sa piètre prestation (c'est le moins que l'on puisse dire) dans le précédent chapitre. Il est donc remplacé par Ray Stevenson, choisi pour sa ressemblance flagrante avec le personnage de la bande dessinée. Un choix judicieux.
Viennent également s'ajouter Dominic West, Dough Hutchison, Wayne Knight, Colin Salmon, Julie Benz et Dash Mihok. Derechef, Punisher : War Zone se traduit par un four commercial.
Pis, le film devient l'adaptation de Marvel qui obtient le plus mauvais score au box-office. Triste record pour ce super-héros visiblement voué à l'opprobre et aux gémonies. Le long-métrage sortira directement en vidéo en France. Reste à savoir si Punisher : War Zone est bel et bien la catastrophe annoncée. Réponse dans les lignes à venir. Attention, SPOILERS ! Lors de sa croisade sanglante contre le crime organisé, le justicier Frank Castle alias The Punisher défigure et laisse pour mort le parrain de la pègre Billy Russoti.
Dès lors, ce dernier fomente une vengeance terrible contre Castle. Sous le nouveau pseudonyme de Jigsaw, le criminel recrute une véritable armée de sbires assoiffés de sang. The Punisher repart en croisade. Autant le dire tout de suite. A ce jour, Punisher : War Zone reste la meilleure version adaptée au cinéma.
Le film est même largement supérieur aux précédents films conçus par le passé. Vous pouvez donc oublier les atermoiements de l'adaptation de 1989, ainsi que les longueurs superflues de celle avec Thomas Jane. Est-ce une réussite pour autant ? Attention à l'excès de dithyrambisme ! Clairement, malgré d'indéniables qualités, Punisher : War Zone est loin d'être l'uppercut annoncé.
Pourtant, l'introduction du film a le mérite de rompre avec la dialectique redondante des précédents films. Clairement, le but de Lexi Alexander est de réaliser un gros film d'action, à la fois trash et bourrin, qui ravage tout sur son passage. Mission plutôt mitigée dans l'ensemble. Premier constat : contrairement à Jonathan Hensleigh, Lexi Alexander élude toute référence au passé de Frank Castle.
Par conséquent, le Punisher de Lexi Alexander apparaît comme un personnage désincarné. Certes, quelques saynètes élusives permettent de comprendre rapidement le passé douloureux de Castle. En outre, la réalisatrice se focalise davantage sur la croisade menée par le justicier vindicatif. Une bonne idée hélas contrariée par de nombreuses chutes de rythme et des conversations oiseuses.
Pis, Frank Castle se transmute en défenseur de la veuve et de l'orphelin. Alors, c'est vrai. Lexi Alexander tente de respecter l'univers noir et foisonnant du Punisher. Le justicier doit donc se colleter avec de véritables sociopathes. Nul doute que les fans du matériel original apprécieront la direction prise par cette dernière adaptation. Paradoxalement, c'est justement sur ce dernier point que Punisher : War Zone sombre parfois dans la caricature. Si Ray Stevenson fait le job, les deux bad guys de service (un psychopathe défiguré et son frère azimuté) sont beaucoup trop stéréotypés pour convaincre sur la durée.
Dans les rôles de Jigsaw et de Jimmy "le frappadingue", Dominic West et Doug Hutchison en font des tonnes. Un peu trop peut-être. A tel point que l'on finit par soupirer devant la bêtise presque involontaire du film. Cette troisième adaptation confine parfois à l'auto-parodie. Bref, sans être forcément honteux, Punisher : War Zone a bien du mal à remplir son office.
Note : 10/20
Alice In Oliver