Après le bon mais trop académique"John Rabe" (2011) le réalisateur allemand continue à explorer la face sombre de l'Histoire en s'interessant à la Colonia Dignidad. Cette ancienne "colonie" de travail était en fait une secte dont le gourou, Paul Schaffer, était un ancien nazi. Cette secte, qui exista de 1961 à 1991 servit de base de torture pour la dictature de Pinochet (1974-1990)... D'ailleurs le plus gros problème de ce film est justement cette année charnière de 1974. En effet le film se focalise sur un jeune couple allemand pris dans la tourmente de l'Histoire en 1974 mais jamais le film pose la question "et comment cette secte immonde a-t-elle pu exister également sous le gouvernement Allende entre 1961 et 1974 ?!" !...
Si le réalisateur Florian Gallenberger s'est assurément beaucoup documenté sur le sujet il n'approfondi jamais le propos de fond. Au final son film est une romance dans un contexte dramatique mais il omet trop de paramètres environnants. Le scénario se focalise trop sur l'amour inconditionnel de la jolie Lena pour Daniel, cette dernière étant prête à s'infiltrer sans aucune sécurité ni assurance de revenir. De plus le film reste exceptionnellement discret sur les horreurs commises au sein de la colonia, même hors champ le réalisateur se montre plus que frileux. Si Daniel est très bien joué par Daniel Brühl (qui avait déjà interprété un Daniel journaliste dans Emma Watson (dans son premier vrai rôle adulte à l'exception notable de Michael Nyqvist (trilogie "Millenium" en 2009 de Niels Arden Oplev et Daniel Alfreson) déjà vu dans un tel rôle dans "Le Cinquième pouvoir" en 2013 de Bill Condon) on est un peu plus circonspect sur le talent de "My week with Marylin" en 2011 de Simon Curtis) ; en effet Emma Watson fait le job mais manque assurément d'une présence plus forte et moins lisse, le côté "coquine" et charnelle du personnage est par ailleurs peu convaincant. En méchant on retrouve un bon "John Wick" (2014) de David Leitch et Chad Stahelski. Nyqvist est inquiétant à souhait en gourou psychopathe. On reste perplexe également sur le choix de la langue. Alors que le film est une co-production franco-allemande, que le récit se déroule au Chili et que les héros sont allemands la langue anglaise est utilisé dans 80% des cas avec parfois de l'espagnol sous-titré qui arrive sans réelle cohérence. Néanmoins l'existence d'un tel camps, s'il n'ets en rien un lieu rare dans notre Histoire mondiale, donne un sujet d'une force évidente et la dramatrugie reste assez efficace avec une tension toujours bien présente. Gallenberger, à l'instar de son "John Rabe", n'arrive malheureusement pas à transcender son sujet.
Critiques De Films
" Article précédentArticle suivant "