Le personnage dans le court-metrage

C’est au-travers de ses relations aux autres personnages que le protagoniste progresse dans l’intrigue. La problématique pour l’auteur est alors de construire des personnages secondaires de sorte qu’ils aient un impact maximum dans l’histoire.
Concernant le court-métrage, la contrainte de temps impose non seulement moins de personnages mais le temps qui est consacré à leur développement est aussi moindre.

Des archétypes

Afin d’éviter le stéréotype, il est bon de penser alors à ces personnages secondaires comme à des archétypes.
Ils seront alors définis par leurs fonctions dans l’histoire.

Comme ils ont un but spécifique dans l’histoire, leur caractérisation est alors soulagée.
On peut ainsi distinguer deux types de personnages secondaires : ceux qui vont aider le protagoniste dans sa quête et ceux qui sont comme des obstacles à la réussite de l’objectif.

L’antagoniste

Dans un long métrage, l’antagoniste apporte une dimension héroïque au personnage principal. Plus son adversaire sera puissant et plus le héros en sortira grandi.

Dans un court-métrage, par manque de temps, la personnalisation de l’antagoniste ne peut être utilisée pour amplifier la personnalité du héros. Bien qu’il se présente comme un obstacle pour le protagoniste, la relation qui l’unit à ce dernier doit être différente.

Par sa fonction, un antagoniste doit assurer un niveau d’opposition (il est un opposant par nature).
Cette opposition sera tournée contre les efforts du protagoniste dans sa volonté de réussir un objectif.

Considérons un exemple donné par Pat Cooper et Ken Dancyger : THX 1138 de George Lucas.
Le héros de cette histoire de science-fiction est un être humain qui essaie d’échapper à sa vie dans un monde souterrain contrôlé par la technologie.
Au cours de son aventure, nul personnage ne se désigne comme antagoniste. Au contraire, cet univers sombre et souterrain (peut-être l’enfer) est sous la coupe des machines.

Dans ce monde, les ordinateurs sont l’expression d’une technologie qui asservit l’être humain. En tant que tel, ils en sont l’ennemi.
L’antagonisme est donc une entité. Et c’est cette entité que le héros de THX 1138 cherche à fuir.

Une relation protagoniste/antagoniste fondamental

Dans le court-métrage, la nécessité d’économie (non pas de moyens, entendons-nous, mais de latitude) impose que la relation entre le protagoniste et l’antagoniste soit au cœur de l’idée dramatique.
Cette relation mène l’intrigue.

Dans THX 1138, la puissance du réseau d’ordinateurs couplés à toutes sortes de dispositifs rend presque impossible la fuite du héros.
Mais ce qui importe sont leurs objectifs spécifiques :
– Les machines s’opposent à toutes formes d’humanité et exigent une soumission totale.
– Le protagoniste veut s’affranchir de la tyrannie des machines et recouvrer la liberté.

La relation entre l’homme et la machine qui se manifeste en une lutte est au cœur du récit. C’est cette relation qui fait avancer l’intrigue.

D’autres moyens de caractérisation

Le physique, la culture, les aspects liés à l’activité du personnage doivent s’incarner de façon à servir l’histoire.
Prenons un groupe d’enfants. L’un d’entre eux est handicapé. Il boite.
Maintenant, le thème porte sur les difficultés d’insertion.

Ainsi, nous pourrions avoir une situation où tous les gamins jouent au football mais notre héros handicapé n’est pas accepté par les autres.

La particularité physique dont vous avez affublé votre personnage principal est l’élément de caractérisation qui le détermine dans sa relation aux autres (le groupe d’enfants comme antagonisme).

Vous pourriez aussi utiliser des valeurs plus abstraites comme la rigidité face à l’imagination. Cette fois, ce sont des comportements qui distinguent les personnages.
L’auteur, s’il se montre un tant soit peu observateur, a à sa disposition un choix de caractéristiques comportementales couvrant toute la gamme des comportements humains.

Habituellement, les auteurs tendent à explorer les extrêmes dans les différents comportements qu’ils décrivent. C’est plus dramatique et plus efficace quant au lecteur, surtout celui d’un scénario.