Suspiria (1977) de Dario Argento

Film culte s'il en est, ce film est encore aujourd'hui considéré comme le grand chef d'oeuvre du maitre du Giallo Dario Argento. Ce film est aussi le premier volet du triptyque thématique des Enfers inspiré du livre "Suspiria de Profundis" (1845) de Thomas de Quincey le réalisateur-scénariste a surtout choisi un passage intitulé "Levana et nos mères de Douleur", ces dernières étant trois soeurs sorcières qui sont Mater Suspiriarum, Mater Tenebrarum et Mater Lachrimarum qui sont elles-mêmes inpirées des Trois Moires (ou Grâces) de la mythologie grecque. Après "Suspiria" suivront donc "Inferno" (1980) et "La Troisième Mére" (2007)... On suit donc Suzy, jeune américaine, qui débarque à Fribourg pour intégrer une prestigieuse académie de danse mais très vite des choses horribles arrivent tandis que Suzy apprend que l'école a appartenu à une sorcière appelée la Reine Noire ou la Mère des Soupirs...

Suspiria (1977) de Dario ArgentoSuspiria (1977) de Dario ArgentoNote : Suspiria (1977) Dario ArgentoSuspiria (1977) Dario Argento

Suzy est interprétée par Jessica Harper (qui débuta dans "The Phantom of the Paradise" en 1974 de Brian De Palma) tandis que les deux responsables de l'académie sont elles jouées par les stars Alida Valli et surtout Joan Bennett (star des années 30-40-50 dont ce sera le dernier rôle). Outre le livre de Quincey Dario Argento s'inspira aussi de son passé dans une école très stricte et a déclaré qu'il a voulu "mélanger l'univers des contes de Walt Disney et de Grimm avec la violence de "L'Exorciste"... La première chose qui frappe est la bande-son qui mêle musique électro à plein volume avec des râles, cris stridents, soupirs chuchotements inquiétants. Un son très et trop fort agressif qui laisse parfois perplexe et peu agacer. Labande-son est un tel melting-pot qu'on n'est sans cesse à se demander ce qui tient de la musique accompagnatrice et/ou du son qu'entendent peut-être les personnages. On remarque évidemment l'esthétique particulière des décors aux couleurs vives et au style baroque tout à fait dans le style Argento. Il est tout aussi évident que Dario Argento a été plus sensible à l'atmosphère et à l'image qu'à son scénario. Dommage car plusieurs passages pêchent par des incohérences malheureuses. Par exemple on s'interroge sur l'identité du tueur qui semble plus proche d'un simple tueur en série (assez maladroit de surcroît) que d'un suppôt de satan, et surtout pourquoi les sorcières s'attaquent à Suzy dès le début ?! On est déçu par l'absence total de suspense (jeu trop caricatural des protagonistes) et on peut aussi trouver bizarre que la police ne soit pas plus présente. Le film fait clairement effet, avec 2-3 passages sanglants qui gagnent en efficacité par l'importance de la musique (signé Goblin) étrange qui augmente de beaucoup l'ambiance ésotérique et anxiogène. Néanmoins, si la BO est efficace elle n'en demeure pas moins outrancière et pas assez mésurée. Dario Argento signe un film d'horreur prenant et effrayant de par son hystérie mais il est aussi un film assez bancal et agaçant car pas assez cohérent et dotée d'une BO beaucoup trop agressive.

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