Avec : Gong Yoo, Jung Yu-Mi, Ma Dong-Seok et Kim Su-Han
Sortie : 17 Août 2016
Durée: 1h58min
Distributeur : ARP Selection
3D: Oui – Non
Synopsis : Ce film est présenté en séléction officielle Hors Compétition à Cannes 2016 Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l’état d’urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’à Busan, l’unique ville où ils seront en sécurité…
3.5/5
Il y a plus de 40 ans, Romero institutionnalisait le zombie et lui dédiait une saga grandiose. Dès lors, le zombie ne fut plus qu’un miroir de notre société consumériste, qui ne faisait peur non pas tout seul mais lorsque qu’il était en masse. Les décennies passent, et 28 Jours plus tard laisse la place à Bienvenue à Zombieland, tandis que Walking Dead s’impose.
Mais notre vision du monstre ne pouvait se résumer à l’usage qu’en avait fait l’Amérique, et voici tout droit venu de la Corée du Sud : Dernier Train pour Busan. Ici, nos zombies courent et sont plus monstrueux et effrayants que jamais, dans ce film totalement fou et présenté Hors Compétition au 69ème Festival de Cannes (nous l’avons par ailleurs découvert en séance de minuit).
Suite à une contamination, l’entièreté de la Corée voit ses morts retourner à la vie, plus meurtriers que jamais. Un cadre et sa fille, une équipe de baseball coréen, une famille et deux grands mères se retrouvent dans un train et vont devoir affronter des zombies présents parmi eux. Ce gentil microcosme va donc tenter de survivre jusqu’à Busan, bastion que les militaires auraient réussi à garder.
Entre Bienvenue à Zombiland, Dawn of the Dead et Snowpiercer, Le cinéaste Yeon Sang-Ho livre ici un film véritablement jouissif, définition parfaite de la funitude asiatique. Comme quoi, Hollywood n’est pas le seul à proposer des œuvres totalement folles, où le nanardesque frôle le sérieux.
Oubliez la critique sociale par le biais de la métaphore du zombie, Dernier Train pour Busan est un film absolument déjanté et jouissif. Un film d’horreur, oui, mais où le rire est de la partie. Comme tout bon blockbuster qui se respecte, les situations archétypales se multiplient (jusqu’à devenir un running gag ?), et on se plaît à voir apparaître en plein milieu du film quid d’un combat de kung-fu qu’une situation mélo-dramatique sur air de violon très appuyé.
Il n’empêche que malgré la peur, très présente, malgré le rire, à gorge déployée, le film abonde de trouvailles tant scénaristiques que visuelles passionnantes ! Le cinéma mondial se nourrissant de lui-même, on ne sera pas étonné de redécouvrir des astuces de mise en scène ici présentes dans les prochains films post-apocalyptiques hollywoodiens. Sang-Ho signe une mise en scène soignée et efficace, que ça soit dans la photographie très brillante et belle, aux décors et effets spéciaux très bons, jusqu’au maquillage excellent (des zombies plus effrayants que jamais). Les acteurs transcendent leurs personnages stéréotypés – avec une mention spéciale pour la petite fille, parfaite dans son rôle.
En somme, on aurait pu craindre de ne pas accrocher au film. Que ce soit par les idées de base (des zombies courant à toute allure), son genre, où par choc de cultures, montrer ce film à Cannes était risqué. Le film remporte cependant le défi haut la main, et rivalise avec les meilleurs films post-apocalyptique américains actuels.
Dernier Train pour Busan est une oeuvre rafraîchissante dans le cinéma mondial. Fun, déjanté et effrayant, le cocktail parfait pour nous émerveiller.