Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 1985
Durée : 1h35
Synopsis : L'université d'Arkham accueille un nouvel élève en médecine en la personne d'Herbert West. Celui-ci se met en tête de pouvoir, au travers d'expériences prohibées, redonner vie aux morts.
La critique :
Les amateurs de la littérature d'épouvante connaissent forcément le nom et l'oeuvre d'Howard Phillips Lovecraft, un écrivain américain connu pour ses récits macabres et funèbres. L'auteur reste un cacographe qui a énormément influencé le noble Septième Art, via de nombreuses adaptations, entre autres Evil Dead (Sam Raimi, 1981) qui reprend la légende du Necronomicon, L'Antre de la Folie (John Carpenter, 1995) ou encore La Cabane dans les Bois (Drew Goddard, 2012).
Indubitablement, l'univers de H.P. Lovecraft a beaucoup influencé la passion et la fascination de Stuart Gordon pour le cinéma d'horreur. En l'espace de quelques films, le réalisateur s'est approprié les nouvelles et les récits du célèbre grimaud. C'est par exemple le cas de Aux portes de l'au-Delà (1985) et de Dagon (2001).
Vient également s'ajouter Re-Animator, sorti en 1985. A ce jour, le long-métrage reste le film le plus notoire du cinéaste. Produit par Brian Yuzna, un autre érudit du cinéma horrifique, Re-Animator est donc une autre adaptation d'une nouvelle de Lovecraft, Herbert West, réanimateur. Mais Stuart Gordon possède d'autres cordes à son arc. Le film pourrait s'apparenter à une sorte de ripopée entre l'univers du cacographe, le mythe du Docteur Frankenstein dont Herbert West est le digne épigone, et le genre "zombie". Contre toute attente, le long-métrage obtient un immense succès au moment de sa sortie.
A tel point qu'il engendre deux nouveaux épisodes, Re-Animator 2 : la fiancée de Re-Animator (Brian Yuzna, 1990) et Beyond Re-Animator (Brian Yuzna, 2003).
De surcroît, le long-métrage obtient plusieurs récompenses (meilleur film, meilleurs maquillages et meilleurs effets spéciaux) dans différents festivals ainsi que des critiques unanimement panégyriques. Reste à savoir si sa réputation est bel et bien justifiée. Réponse dans les lignes à venir... La distribution de Re-Animator réunit Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Barbara Crampton, David Gale, Robert Sampson, Carolyn Purdy-Gordon et Peter Kent. Attention, SPOILERS !
(1) Herbert West est un étudiant en médecine qui travaille sur un projet audacieux. Ses recherches lui ont permis d’inventer un sérum qui regénère la vie dans les tissus corporels morts. Après avoir réanimé un chat mort, West convainc son colocataire, Dan Cain, de passer à la prochaine étape : ressusciter un être humain. Ayant accès à la morgue, la tâche s’annonce facile.
Bien entendu, l’expérience tourne mal et le cadavre réanimé est pris d’une rage meurtrière. Lorsque leur professeur est mis au courant du sérum de West, il fera tout en son pouvoir pour mettre la main dessus ! (1) Si le film est assez éloigné de la nouvelle originale, il n'en demeure pas moins un classique du cinéma gore. Doté d'un budget famélique, cette série B indépendante se démarque avant tout par son irrévérence et sa condescendance. Indubitablement, Stuart Gordon, qui s'adjoint les services de Brian Yuzna, possède une imagination inextinguible.
Pourtant, Re-Animator commence de façon timorée, un peu comme un épisode de la série télévisée Urgences. Heureusement, la comparaison s'arrête bien là...
Nous faisons donc la connaissance d'étudiants en médecine. Un jeune prodige, Herbert West, vient d'inventer un nouveau sérum de régénérescence. Rapidement, la situation dégénère. Tout d'abord, c'est un félin qui subit les expérimentations azimutées de West. Puis, c'est un médicastre qui se retrouve à l'état de cadavre ambulant. Hélas, ce dernier ne manque pas de mordant, au grand dam de West, de son acolyte (Dan Cain) et de son énamourée (Barbara Crampton).
Enfin, c'est autre médecin (le Docteur Harrod), au comportement vénal et fallacieux, qui se transmute lui aussi en zombie complètement "maboul". En même temps, l'infortuné vient de perdre sa tête. Qu'à cela ne tienne, son corps décapité lui permet de se mouvoir sous les directives d'un cerveau couard et psychopathique.
Le cadavre itinérant vient de s'approprier les travaux et le sérum du Docteur West. Très vite, c'est une véritable armée de maccabées qui se promènent dans les couloirs de la morgue. En vérité, Re-Animator s'inscrit dans le sillage et la dialectique de toutes ces séries B gores et horrifiques sorties durant les "eighties". On pense notamment à Evil Dead (que j'ai déjà cité...) ou encore à Bad Taste (Peter Jackson, 1987). A l'instar de ces deux autres classiques du cinéma d'épouvante, Re-Animator affectionne l'humour noir, cartoonesque et égrillard, enchaînant les situations ubuesques et rocambolesques.
A défaut de provoquer quelques sursauts d'effroi ou de son siège, le film se démarque par ses séquences jubilatoires et ses effusions sanguinaires. Jamais à court d'idées, Stuart Gordon s'approprie le mythe de Frankenstein avec ces héros médecins atteints par le Complexe d'Icare.
Enfin, le long-métrage peut s'appuyer sur d'excellents acteurs, Jeffrey Combs en tête. En outre, ce dernier confère à son étrange personnage une aura maléfique et comminatoire. Mutin, Stuart Gordon joue la carte de la provocation et de l'extravagance, surtout lors de la conclusion finale, avec sa profusion de cadavres agonisants. Bref, on tient là un vrai classique du cinéma bis. De surcroît, le long-métrage n'a pas trop souffert du poids des années. En deux mots : absolument incontournable !
Note : 16.5/20
(1) Synopsis du film sur : http://www.horreur-web.com/reanimator.html