Nous abordons dans cette article la section 3 concernant le thème de
ECRIVEZ VOTRE ROMAN ETAPE PAR ETAPE
Cette série d’articles vous offre la traduction de l’ouvrage de Melanie Anne Phillips.
Table des matières :
ECRIVEZ VOTRE ROMAN ETAPE PAR ETAPE
SECTION 3 : LE THEME
Etape 120 : Etablir le thème (Acte Un)
Le thème est le sujet de votre histoire tels que la mort ou la cruauté de l’homme envers l’homme. Quel que soit le sujet que vous allez explorer, il contiendra de vastes questions, des petits problèmes et tout ce qui se trouve entre.
Dès l’acte Un, il vous faut introduire et établir votre thème afin que votre lecteur ait une idée du type de problème que vous allez explorer. Il y a trois approches différentes que vous pourriez prendre.
Vous pourriez dessiner les grandes lignes de votre sujet avec un ou plusieurs moments dramatiques généraux et définitifs. Puis, dans les actes Deux et Trois, vous pourriez graduellement ajouter des détails de plus en plus menus, ajoutant des nuances au sujet global au fur et à mesure que l’histoire progresse.
Ce système est meilleur lorsqu’on essaie de parler de sujets qui sont vus objectivement ou de manière impersonnelle dans la vie de tous les jours.
Inversement, vous pourriez commencer par les détails dans l’acte Un puis vous déplacer vers des préoccupations plus larges comme l’histoire progresse. C’est un bon moyen d’élever des sujets qui traitent de banalités, de choses ordinaires ou ponctuelles vers des considérations plus importantes ou philosophiques.
Finalement, vous pourriez tout mélanger et présenter un mélange de questions des plus grandes aux plus petites dans chaque acte.
Cela crée le sentiment que le sujet est un espace à explorer plutôt qu’une affirmation qui doit être comprise.
Quelle que soit l’approche adoptée, elle doit être mise en place dans l’acte Un. Donc, reprenez les exemples que vous avez déjà développés pour illustrer votre sujet, déterminez laquelle des trois approches vous souhaitez prendre et puis listez les illustrations que vous aimeriez présenter dans l’acte Un pour établir cette approche.
A lire à propos des illustrations que vous auriez déjà développées :
ECRIVEZ VOTRE ROMAN ETAPE PAR ETAPE (15)
Etape 121 : Etablir le message (Acte Un)
La problématique (le message et son contrepoint) définit l’argument thématique de votre histoire.
Note de traduction :
Gardez à l’esprit que vous ne faites pas de propagande. Votre argumentaire doit présenter tous les aspects d’un problème.
A lire à ce sujet :
LE THEME : ARGUMENTATION MORALE (1)
LE THEME : ARGUMENTATION MORALE (2)
LE THEME : ARGUMENTATION MORALE (3)
. THEME & ARGUMENTATION MORALE
. COMMENT CREER DES ARGUMENTS CONTRAIRES
Le message et sa contradiction jouent des deux côtés du dilemme moral.
A lire sur le sujet du dilemme moral :
. MORALITE : UNE QUESTION A EXPLORER
. DILEMME MORAL
. DILEMMES
La clef la plus importante pour réussir son argument thématique est de ne jamais présenter le message et sa contradiction ensemble au même moment.
Pourquoi ? parce que cet argumentaire thématique est émotionnel. Il n’est pas raisonné.
Note de traduction :
Vous n’allez pas entraîner votre lecteur dans de profondes réflexions lorsque vous lui présenterez les aspects de la problématique que vous avez soulevée. Vous allez solliciter immédiatement son jugement. L’interface en quelque sorte entre votre histoire et son thème et le lecteur est forcément émotionnelle. Surtout dans un média comme celui du film, le lecteur est bien en peine de suspendre son jugement d’autant plus que tacitement, vous lui avez demandé le temps d’une histoire de suspendre son incrédulité.
Vous essayez d’influencer votre lecteur pour qu’il adopte votre point de vue moral en tant qu’auteur. Cela ne se produira pas si vous ne cessez de lui montrer un aspect de votre argumentaire comme bon et l’autre côté comme mauvais par des comparaisons directes.
Un tel argument thématique semblerait à sens unique et traiterait de la problématique en blanc et en noir plutôt qu’avec une nuance de gris.
Dans la vraie vie, les décisions morales sont rarement fixées d’avance. Bien que nous puissions nous attacher à des points de vue qui soient clairement définis, en pratique, tout se résume au contexte de situations spécifiques.
Par exemple, en général, il est mal de voler. Mais il pourrait être pertinent de voler un ennemi pendant la guerre ou dans un centre commercial si son enfant meurt de faim.
En fin de compte, tout point de vue moral devient quelque peu confus lorsque les choses se gâtent.
Des affirmations absolues ne font pas un bon argumentaire. Plutôt, votre message sera plus puissant s’il traite du moindre de deux maux, du meilleur parmi le meilleur ou du degré de bonté ou de méchanceté de chaque aspect de l’argument.
En fait, il y a souvent des situations où chaque aspect de l’argument moral est de manière égale bon ou mauvais ou bien ni bon, ni mauvais dans le contexte particulier en train d’être exploré dans l’histoire.
La façon de créer un argument thématique plus puissant, plus crédible, plus persuasif est comme suit :
- Déterminez à priori lequel des deux côtés est bon, mauvais ou neutre.
Faites ceci en attribuant une valeur arbitraire à la fois au message et à son contrepoint. Nous pourrions choisir une échelle avec +5 comme absolument bon, -5 comme absolument mauvais et 0 comme étant neutre.
Par exemple, si notre argument thématique est la cupidité contre la générosité, la cupidité (notre problématique) pourrait être un -3 et la générosité (sa contradiction) pourrait être un -2.
Cela pourrait signifier que la cupidité et la générosité sont tous deux mauvais (étant tous deux dans la négative) mais que la générosité est un peu moins mauvaise que la cupidité puisque que la générosité est seulement à -2 alors que la cupidité est à -3. - Montrez ou démontrez le bon et le mal à la fois du message (c’est-à-dire la problématique soulevée qui est dans l’exemple la cupidité) et de sa contradiction (la générosité dans notre exemple).
Note de traduction : on ne peut considérer qu’une prémisse soit duelle. Il y a certainement une dualité dans la relation qui lie la cupidité et la générosité mais ces deux termes qui constitue la dualité ne sont pas en soi absolument mal ou absolument bien ou absolument faux ou absolument vrai.
Chaque prémisse possède ses avantages et ses désavantages. Il est de la responsabilité de l’auteur d’exprimer toutes les facettes. Maintenant, l’auteur est libre de ne pas le faire mais cela nuirait certainement à la qualité de son histoire.
Assurez-vous que les exemples (ou illustrations) de l’argument thématique que vous avez déjà développés n’illustrent pas un côté ou l’autre comme étant tout bon ou tout mauvais.
En fait, même si l’une des facettes de l’argument s’avère être une mauvaise chose à la fin, elle devrait être montrée comme bonne initialement. Mais dans le cours de l’histoire, cette première impression est changée en examinant ce côté dans d’autres contextes. - Faites en sorte que les bons et les mauvais aspects s’équilibrent dans la conclusion thématique que vous souhaitez donner.
En plaçant chaque côté de l’argument thématique sur un grand huit de bons et mauvais aspects, cela brouille la question, tout comme dans la vie réelle. Mais votre lecteur fera la moyenne de toute cette exposition des deux côtés de l’argumentaire et tirera ses propres conclusions à la fin de l’histoire.
De cette façon, l’argument se déplacera du domaine des considérations intellectuelles et deviendra un point de vue qui s’est formé sur les sentiments. Et, puisque vous avez non seulement montré les deux côtés mais aussi démontré le bon et le mauvais de chaque côté, votre message sera plus facile à digérer. Et finalement, comme vous n’aurez jamais mis en concurrence les deux aspects de votre argumentaire, le lecteur ne ressentira pas que vous tentez de lui imposer de force votre message.
Donc, faites ces déterminations pour le thème de votre histoire et puis, dans cette étape, illustrez juste la problématique que vous souhaitez mettre en avant comme première impression pour votre lecteur dans l’acte Un.