Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 2003
Durée : 1h33
Synopsis : Suite à la disparition de la fille d’un important homme politique américain dans la jungle brésilienne, une expédition est chargée de la récupérer. Malheureusement, les sauveteurs disparaissent à leur tour dans laisser de traces et, à leur suite, un commando de Marines s’enfonce dans la jungle pour terminer la mission. Les militaires se heurtent bientôt à des tribus de cannibales affamés.
La critique :
Vincent Dawn, Michael Cardoso, David Hunt, Bob Hunter, Jimmy B. Matheus, Stefan Oblowsky, William Russell, George Smith ou encore Martin Miller, soit autant de pseudonymes pour farder le nom de Bruno Mattei, le "zeddard" ultime et un réalisateur essentiellement spécialisé dans les films d'exploitation. Pourtant, le cinéaste italien, hélas décédé en 2007 (d'une tumeur au cerveau...), débute sa carrière avec des productions érotiques et souvent à consonance "nazillarde".
Hôtel du plaisir pour SS (1977) et KZ9 - Camp d'extermination (toujours en 1977) sont autant d'exploitations turpides et fallacieuses. Bienvenue dans la Nazisploitation ! A partir des années 1980, Bruno Mattei oblique vers une nouvelle direction : le détournement de films d'horreur, d'action et de science-fiction à succès.
Alors que les films de zombies triomphent entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1980, le réalisateur signe Virus Cannibale, soit un mélange assez disparate et improbable entre Zombie (George A. Romero, 1978) et Orange Mécanique (Stanley Kubrick, 1972). Très vite, Bruno Mattei détourne et s'empare de plusieurs films notoires, entre autres Mad Max (George Miller, 1979), Alien : le huitième passager (Ridley Scott, 1979), Aliens : le retour (James Cameron, 1986), Terminator (James Cameron, 1984), Les Dents de la Mer (Steven Spielberg, 1974), ou encore Predator (John McTiernan, 1987) ; pour ne citer que ces exemples. Puis, à partir des années 2000, il se spécialise essentiellement dans les productions ubuesques et racoleuses avec des cannibales, des extraterrestres et des morts-vivants.
Parfois même, Bruno Mattei mélange les trois à la fois !
C'est par exemple le cas de Land of Death, sorti en 2003, et plus connu (enfin connu...) sous le nom d'Horror Cannibal. Le film sera même suivi, la même année, par un second chapitre, Mondo Cannibale, ou Horror Cannibal 2. Autant le dire tout de suite, Land Of Death s'inscrit parmi les grandes bisseries de l'ami Bruno Mattei, qui sévit ici sous le pseudonyme de Martin Miller.
C'est du Bruno Mattei en état de grâce (si j'ose dire...), digne de ses pires inepties de jadis, entre autres, Strike Commando (1987), Zombi 3 (1988), Terminator 2 : spectres à Venise (1990) ou encore Cruel Jaws (1995). Pour chaque nouvelle production du cinéaste, la question consiste à se demander quels films Bruno Mattei va copier, dupliquer et photocopier à l'excès ; et surtout de quelle manière il va les détourner, suscitant ainsi les railleries, les anathèmes et les épigrammes.
En outre, la distribution de Land of Death réunit Claudio Morales, Lou Randall, Cindy Jely Matic, Ydalia Suarez, Silvio Jimenez et Sanit Larauri. Certes, tous ces noms ne doivent pas vous évoquer grand-chose. Pourtant, derrière ce casting de bras cassés, on retrouve certains acteurs fétiches de Bruno Mattei, soit des interprètes qui brillent surtout par leur amateurisme et leur inexpressivité.
Côté scénario maintenant. Pas grand chose de neuf au programme. Attention, SPOILERS ! (1) Suite à la disparition de la fille d’un important homme politique américain dans la jungle brésilienne, une expédition est chargée de la récupérer. Malheureusement, les sauveteurs disparaissent à leur tour dans laisser de traces et, à leur suite, un commando de Marines s’enfonce dans la jungle pour terminer la mission. Les militaires se heurtent bientôt à des tribus de cannibales affamés. (1)
Encore une fois, "l'intérêt" (vraiment un terme à guillemeter et à minorer...) de Land Of Death repose essentiellement sur les roueries de Bruno Mattei. En l'occurrence, cette nouvelle production d'anthropophages assoiffés de chair humaine est un mélange amphigourique et fuligineux entre Predator et Aliens, le retour. L'action est censée se dérouler en pleine jungle amazonienne.
Pourtant, au bout de quelques minutes, le constat est éloquent. Le film a été tourné dans un studio minable et avec un budget famélique. Certes, certaines séquences se déroulent bel et bien dans la nature, mais dans la forêt du coin. Un habile subterfuge hélas déguisé par l'apparition impromptue d'images de documentaires animaliers. Peine perdue ! Si on retrouve bien certains animaux de la jungle locale, notamment un puma et des perroquets, Bruno Mattei nous refourgue les glapissements d'un marcassin en pleine forêt amazonienne !
Cherchez l'erreur... Pis, le terrible Cannibal Holocaust (1981) vient s'inviter aux inimitiés. Narquois et fidèle à son cinéma anomique, Bruno Mattei reprend plusieurs séquences du film de Ruggero Deodato. Là aussi, les anthropophages se gavent de diverses friandises. Outrancières à l'excès, les scènes montrent nos fameux cannibales dévorer et croquer des estomacs ou des coeur à pleines dents.
Ce qui explique l'interdiction du film aux moins de 18 ans. Mais n'ayez crainte... A aucun moment, Land Of Death ne suscite un simulacre d'effroi ou d'écoeurement. Bien au contraire. Ce sont plutôt les rictus imbéciles et les fous rires involontaires qui viennent s'ajouter aux festivités. D'un film de cannibales, Land of Death se transmue soudainement en survival dans une jungle hostile.
Dès lors, Bruno Mattei tergiverse et duplique (à sa manière) plusieurs séquences de Predator et d'Aliens, le retour. Concernant le fameux film de John McTiernan, on retrouve évidemment cette menace indicible et invisible. Hélas point d'extraterrestre dans la jungle mais des anthropophages qui ourdissent des pièges contre notre équipe de mercenaires. On retrouve également cette prisonnière indocile, ainsi que ce soldat aux prises avec un marcassin un peu trop téméraire.
Quant à Aliens, le retour, Bruno Mattei reprend (à sa sauce...) le personnage de Vasquez, supplanté ici par une femme guerrière et opiniâtre, qui multiplie les jurons et les anathèmes. Parallèlement, le cinéaste italien ne nous épargne rien. Des séquences d'amputation, une kyrielle de situations rocambolesques, des cadavres dépecés qui sourdent des arbres de la forêt, des cris hystériques et d'orfraie, du vomi, des viols et même quelques nichons ; le tout mixé dans une sorte de carphanaüm bordélique, inaudible et frénétique. Les non-initiés s'interrogeront probablement sur la bonne santé mentale de Bruno Mattei.
Les autres, donc les amateurs de "nanardise", y verront une production racoleuse, lamentable et d'une cancrerie insondable.
Côte : Nanar
Alice In Oliver
Synopsis du film sur : http://bis.cinemaland.net/html/movies/land-of-death.htm