Bloodsport, Tous les Coups Sont Permis (L'arène sanglante)

bloodsport

Genre : action, art martiaux (interdit aux moins de 12 ans)
Année : 1988
Durée : 1h32

Synopsis : Franck Dux, un champion américain de karaté, n'a qu'une obsession : remporter le Kumite, un tournoi clandestin d'arts martiaux organisé à Hong Kong, une rencontre où tous les coups sont permis, y compris les coups mortels ! 

La critique :

C'est à partir de 1982 que Jean-Claude Varenberg, alias Jean-Claude Van Damme (JCVD), s'exile aux Etats-Unis, avec seulement trois mille dollars en poche. Les débuts de l'acteur sont pénibles et chaotiques. Sur place, il fait la connaissance de Chuck Norris et Lou Ferrigno. C'est ainsi qu'il obtient quelques rôles secondaires dans des productions faméliques. Il accepte même le rôle d'un karatéka homosexuel dans Monaco Forever (William A. Levey, 1984).
Puis, en 1986, il obtient enfin un rôle éminent, celui d'Ivan le russe, dans Karate Tiger - Le Tigre Rouge (Corey Yuen). La vélocité et les performances athlétiques de JCVD sont immédiatement remarquées par certains producteurs mercantiles. Surtout, les fans d'arts martiaux repèrent le talent et le potentiel de l'acteur, capable d'effectuer le grand écart sans sourciller, soit son ticket pour Hollywood, du propre aveu de JCVD.

En 1988, l'interprète d'origine belge obtient enfin son premier grand rôle au cinéma, dans Bloodsport, réalisé par Newt Arnold. Dans un premier temps, le long-métrage sort directement en vidéo. Contre toute attente, cette production anomique est plébiscitée par de nombreux fans, à tel point que le film sort finalement dans les salles obscures. A l'époque, JCVD est repéré par un certain Menahem Golan, un producteur essentiellement spécialisé dans les séries B d'action.
Opportuniste, Menahem Golan s'accapare le potentiel et les performances de l'acteur. Enfin, le talent de JCVD est visible aux yeux du grand public. Le succès de Bloodsport est international. Par la suite, l'interprète confirmera tous les espoirs placés en lui dans Kickboxer (Mark DiSalle, 1989), Full Contact (Sheldon Lettich, 1990), Double Impact (Sheldon Lettich, 1991) et Universal Soldier (Roland Emmerich, 1992).

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JCVD est la parfaite incarnation du rêve américain. A force d'opiniâtreté, l'acteur est devenu une figure emblématique à Hollywood, rapportant un joli pactole aux producteurs. A l'origine, Bloodsport, tous les coups sont permis s'inspire de la vie et surtout des exploits de Frank Dux au Kumite, un tournoi sanglant et réunissant les meilleurs guerriers du moment dans des combats d'une violence inouïe. Si JCVD obtient le rôle principal, il doit néanmoins composer avec un tournage chaotique.
L'histoire griffonnée par les soins de Menahem Golan n'est qu'un simulacre de scénario. Parallèlement, JCVD assène de véritables coups aux cascadeurs et suscite à la fois l'admiration et les quolibets. Certes, dans un premier temps, le comédien entretient d'excellentes relations avec le vrai Frank Dux, présent sur le tournage.

Mais suite à l'immense succès du film, l'artiste martial reproche à JCVD de ne pas lui avoir cédé une partie des droits d'auteur. Cette discordance conduit les deux hommes au tribunal. Finalement, la demande de Dux est déboutée. De surcroît, un an après la sortie de Bloodsport (donc en 1989), JCVD est nominé pour le prix de la pire révélation de l'année. Pourtant, le film sera suivi par trois nouveaux chapitres, mais sans JCVD, remplacé par un certain Daniel Bernhardt, un autre érudit des arts martiaux.
Hormis l'acteur belge, la distribution du film réunit Bolo Yeung, Daniel Gibb, Forest Whitaker, Leah Ayres, Norman Burton et Roy Chiao. Attention, SPOILERS ! (1) Frank Dux, soldat américain, pratique les arts martiaux depuis sa jeunesse. Lorsqu'un tournois réunissant les plus grands champions à travers le monde est organisé, Dux se rend à Hong Kong pour participer au Kumite.

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Mixant un peu de tous les types d'arts martiaux divergents, ce tournois illégal prend vie sous forme d'élimination des participants jusqu'au dernier. (1) Certes, certains contempteurs pesteront et tonneront probablement contre l'inanité et la vacuité du script. Toutefois, soyons honnêtes, ce n'est pas forcément ce que l'on attend d'un film d'arts martiaux. Encore aujourd'hui, Bloodsport est régulièrement cité par les fans comme le ou l'un des meilleurs films de JCVD.
De surcroît, l'acteur interprète un personnage qui lui ressemble beaucoup, soit un valeureux guerrier surgi de nulle part, pugnace et intrépide, prêt à guerroyer avec les meilleurs combattants du monde. A contrario, certains considèrent Bloodsport comme un film surestimé. Que les choses soient claires. J'appartiens plutôt à la seconde catégorie.

Par exemple, on fermera volontiers les oreilles sur les répliques absconses, notamment avec l'un des rares dialogues de Bolo Yeung (dans le rôle de Chong Li) qui argue péremptoire : "Bien joué ! Mais une brique ne rend jamais les coups". Une réplique qui provient d'Opération Dragon (Robert Clouse, 1974), film dans lequel apparaissait déjà Bolo Yeung... Ensuite, si Bloodsport a le mérite de présenter plusieurs disciplines martiales, les combats restent un peu trop timorés et élusifs. 
En vérité, la plupart des guerriers ne sont que des cascadeurs aux compétences limitées. Seuls JCVD et le fameux Bolo Yeung font vaguement illusion. Clairement, Newt Arnold n'est pas un grand avisé de la caméra. Le montage et la mise en scène souffrent de nombreuses approximations, à l'image du scénario du film.

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Au risque de me répéter, l'intérêt du film repose essentiellement sur les épaules charismatiques de JCVD. Heureusement, l'acteur est en pleine possession de ses moyens et assène des coups de pied à une vitesse fulgurante, tout en multipliant les pirouettes et les acrobaties. Ensuite, l'interprète possède un magnétisme ineffable, ce qui le différencie de tous ces action men de seconde zone, entre autres Daniel Bernhardt et Sasha Mitchell. En résumé, on tient là une série B d'arts martiaux aussi ingénue qu'attachante, à l'image du fidèle acolyte de JCVD, incarné par Daniel Gibb, qui apporte une petite note humoristique supplémentaire. Certes, on notera ici et là quelques longueurs superflues, notamment la romance amoureuse entre Dux et une journaliste, qui ne sert strictement à rien...
Mais ne soyons pas trop sévères, pour une série B de ce calibre, Bloodsport se révèle plutôt fun et sympathique à regarder. Ma note finale pourra donc paraître clémente...

Note : 12/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) : Synopsis du film sur : http://lescritiquesducritique.blogspot.fr/2013/08/bloodsport-1988-newt-arnold.html