Steven Spielberg nous emmène au pays des géants avec Le BGG (Le Bon Gros Géant), adapté de Roald Dahl. Voici notre avis.
Sophie est une orpheline qui vit à Londres. La nuit, elle ne dort pas, préférant se balader ou lire à la lueur de sa lampe torche. C'est lors d'une de ses errances nocturnes qu'elle aperçoit le BGG . Pour ne pas qu'elle révèle sa présence, il la kidnappe. Commence alors une nouvelle vie pour la petite fille et son nouvel ami. N'ayant pas lu le roman de Dahl, je chronique Le BGG en tant que film pur et dur et non comme une adaptation. Avec Steven Spielberg et Melissa Mathison à l'écriture, on se retrouve comme téléporté dans les années 80 : on pense au mythique E.T l'extraterrestre. Et on revoit Elliott pédalant dans les airs. Ici, c'est la jeune Sophie qui voyage, nichée au creux de la main d'un être de plus de 7 mètres de haut. Va-t-on se laisser emporter nous aussi ?
Le monde magique de Spielberg
Spielberg est un enchanteur qui nous a ébloui maintes et maintes fois au cours de sa longue carrière. Devant les images du BGG, on ouvre grand les yeux et on se retient de faire " waouuuuh " dès les premières scènes. Les rues de London by night et surtout l'orphelinat où vit la jeune héroïne sont de véritables œuvres d'art. On est directement plongé dans l'univers d'un conte de fées - un peu sombre mais vraiment magique.
Et la magie continue lorsque le BGG (Mark Rylance, que M. Spielberg avait déjà dirigé dans Le Pont des Espions) rencontre la petite Sophie (Ruby Barnhill) et l'emmène dans son pays en sautant au dessus des montagnes et des lacs et enjambant les routes et les ponts. Avec les mouvements fluides, le paysage qui défile à toute vitesse, et surtout un sens du changement de point de vue à nul autre pareil, on a l'impression de faire également partie de ce périple vers l'inconnu. Les détails sont très soignés : l'immense main du Géant qui saisissent les lunettes de la fillette, les graines des schnocombres, les bulles du soda qui pétillent vers le bas et bien entendu, le fameux monde des rêves dans lequel on entre en plongeant dans un lac brillant comme un miroir. Pour résumer, c'est beau, c'est Spielberg, on s'incline. Mais est-ce que c'est bien ?
La BGS : la bonne grosse sieste
Passé l'émerveillement devant les prouesses techniques, il faut quand même parler du déroulement de l'histoire. Et là, comme Sophie et le BGG sont au pays des rêves, moi je serais bien aller avec eux pour piquer un petit somme. Le scénario n'a pas la poésie que laissaient espérer les images. Seul le langage du géant s'apparente à un poème lorsqu'il parle de la crème Chantilily ou des girographes. Sinon, je ne le trouve pas attachant. Et sa compagne de route non plus. Elle lui tient des discours sur le courage (il est le seul géant inoffensif, les autres sont des monstres mangeurs d'hommes, du coup, la cohabitation est compliquée), mais aucun souffle épique n'en ressort. Il n'y a pas d'élan du cœur dans les paroles des personnages.
Les péripéties ressemblent plus à des prétextes qu'à de véritables actions servant le propos du film. Le scénario m'a perdue dès le début, malgré la nuit qui promettait des mystères. Le film n'aurait-il de fantastique que ses effets visuels ? Les aller-retours entre Londres et le monde des géants sont des pertes de temps, de simples pauses, pour bavarder et tenter d'asseoir une complicité entre le BGG et une petite fille - sans succès. Ce grand homme fragile a beau avoir les yeux plein de larmes, aucune émotion ne parvient à passer la barrière de l'écran. Les bons sentiments arrivent par paquets mal dégrossis et jamais au bon moment. Le film s'étire, trop long (il dure près de deux heures, bon courage si vous y allez avec de très jeunes enfants !) , jusqu'à l'épisode chez la Reine - certes très pipi-caca - mais rythmé et " pétillant " à souhait. Steven Spielberg est un magicien qui sait faire de la naïveté quelque chose de beau. Mais ça ne fonctionne pas avec Le BGG, décidément trop mièvre pour être un véritable héros d'un film pour jeune public. Il y avait plus d'espoir et de lumière dans Le Pont des Espions, qui évoquait pourtant un sujet bien moins réjouissant.
Critique - Le BGG (Le Bon Gros Géant)
- Visuellement, c'est du grand art
- Trop long, trop mou
- Personnages peu attachants
- Aucune véritable péripétie
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- Titre : Le BGG
- Année de sortie : 2016
- Style : Fantastique
- Réalisateur : Steven Spielberg
- Synopsis : Le Bon Gros Géant ne ressemble pas du tout aux autres habitants du Pays des Géants. Il mesure plus de 7 mètres de haut et possède de grandes oreilles et un odorat très fin. Il n'est pas très malin mais tout à fait adorable, et assez secret. Les géants comme le Buveur de sang et l'Avaleur de chair fraîche, sont deux fois plus grands que lui et aux moins deux fois plus effrayants, et en plus, ils mangent les humains. Le BGG, lui, préfère les schnockombres et la frambouille. À son arrivée au Pays des Géants, la petite Sophie, une enfant précoce de 10 ans qui habite Londres, a d'abord peur de ce mystérieux géant qui l'a emmenée dans sa grotte, mais elle va vite se rendre compte qu'il est très gentil. Comme elle n'a encore jamais vu de géant, elle a beaucoup de questions à lui poser. Le BGG emmène alors Sophie au Pays des Rêves, où il recueille les rêves et les envoie aux enfants. Il va tout apprendre à Sophie sur la magie et le mystère des rêves... Avant leur rencontre, le BGG et Sophie avaient toujours été livrés à eux-mêmes, chacun dans son monde. C'est pourquoi leur affection l'un pour l'autre ne fait que grandir. Mais la présence de la petite fille au Pays des Géants attire bientôt l'attention des autres géants... Sophie et le BGG quittent bientôt le Pays des Géants pour aller à Londres voir La Reine et l'avertir du danger que représentent les géants. Mais il leur faut d'abord convaincre la souveraine et sa domestique, Mary que les géants existent bel et bien ! Tous ensemble, ils vont mettre au point un plan pour se débarrasser des méchants géants une bonne fois pour toutes...
- Acteurs principaux : Dany Boon, Mark Rylance, Ruby Barnhill
- Durée : 1h57