Critiques express : Looking, the Killing Joke, Tallulah

Par Fredp @FredMyscreens

Les blockbusters ciné déçoivent ? Pas grave, il y a de quoi faire avec d’autres films qui sortent directement en vidéo. On s’intéresse donc au particulièrement film Looking, mais aussi à l’adaptation de the Killing Joke et à la production Netflix Tallulah.

Malgré un défaut d’audience, HBO avait renouvelé la série gay Looking pour une seconde saison bien maîtrisée et aux personnages touchants. Cela ne suffit pas cependant pour attirer un public plus large que la communauté, malgré la qualité indéniable du show et la chaîne décide de ne pas poursuivre l’aventure, entraînant alors la déception du tout le public qui ne peut rester dans l’attente de savoir si Patrick va tout de même essayer d’arranger les choses avec Kevin ou si il va essayer de se stabiliser avec Ritchie. Malgré tout attachée sentimentalement au show et n’ayant pas envie de laisser tomber, HBO accord alors aux créateurs de la série l’opportunité d’apporter une conclusion digne du show à travers un téléfilm qui permettra d’avoir un peu de visibilité.

L’action se déroule donc un an plus tard. Patrick a déménagé à Denver, loin de ses soucis et revient un weekend à San Francisco pour assister au mariage de son ami Augustin avec le gentil bear rencontré lors de la saison 2. L’occasion pour lui de revenir prendre des nouvelles de ses amis dans une bonne ambiance mais aussi avec ce détachement que l’on a forcément quand on revient au bercail après une longue absence et que l’on s’aperçoit que ta vie a continué aussi de ce côté là et qu’il y a un décalage. Et en plus, il va devoir faire le point avec ses ex dans des scènes déchirantes.

Entre moments de tendresse avec second degré (les scènes entre Dom et Patrick) et d’autres instants plus durs (la difficile conversation avec Kevin), Looking est comme toujours un concentré d’émotions sincères qui nous prend tout de suite au cœur. Avec une interprétation toujours aussi juste de Jonathan Groff et de ses partenaires mais aussi une mise en scène naturelle accompagnée d’une musique toujours aussi bien choisie et d’une écriture qui sent le réel et le vécu, on ne peut encore une fois qu’être saisi par le film jusqu’à l’issue qui nous ferait presque verser quelques larmes et on réclamerait bien un second téléfilm.

Après les sorties de Batman v Superman et Suicide Squad, continue de faire parler avec la sortie du film d’animation Batman adaptant le cultissime the Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland. Et comme souvent avec les films d’animation DC, c’est très fidèle au matériel original. Cette histoire de Batman tournant autour des origines possibles du célèbre Joker, alors qu’il veut montrer en blessant Barbara Gordon et kidnappant le Commissaire que l’homme chauve-souris n’est pas si différent de lui, permet de retrouver toutes les scènes du comic book, au cadrage et dialogue près. C’est donc adulte, très intéressant mais il y a 2 hic. Le premier est son animation plutôt statique, qui ne reflète pas vraiment la folie du personnage, l’autre est une longue intro ajoutée pour devenir un long-métrage. Celle-ci s’intéresse particulièrement à Batgirl pour l’occasion sexualisée de manière gratuite mais cela ne sert strictement à rien pour la suite.

Du côté de Netflix, on connait bien sûr la qualité des séries, mais le service VOD s’est aussi mis à proposer ses propres films en devenant une nouvelle voit d’exposition pour le cinéma indépendant US comme l’a montrer le peu original mais attachant The Fundamentals of Caring avec Paul Rudd. Cette fois, ils choisissent de sortir Tallulah par l’une des créatrices d’Orange is the New Black. Elen Page y campe une jeune femme sans attache qui kidnappe l’enfance d’une femme riche, malheureuse et qui ne prend n’en prend pas soin pour trouver du réconfort auprès de sa belle-mère. En résulte un petit drame sur la rencontre de trois femmes et trois visions de la maternité qui se confrontent. Cependant, cela ne va pas très loin malgré la prestation impeccable des actrices. Cela se regarde donc avec un poil d’émotion mais sera rapidement oublié.