"L'économie du couple" où comment le réalisateur Joachim Lafosse et Mazarine Pingeot ont eu l'idée d'écrire sur un couple qui se sépare sur fond de partage financier. Après un film assez décevant avec "Nue propriété" (2007) et "Les Chevaliers blancs" (2016) le réalisateur-scénariste revient à on style plus personnel, du réalisme pur pour nous plonger dans l'intimité d'un couple et de leur famille, des sujets déjà abordé par Lafosse notamment dans "À perdre la raison" (2012)... Le sujet et le scénario nous fait penser énormément au magnifique "Le Passé" (2013) de Asghar Farhadi d'autant plus que l'actrice principale de ce dernier, Bérénice Bejo, se retrouve dans un rôle similaire ici. C'est à la fois un bonus (belle actrice) mais aussi un malus puisque la comparaison entre les deux films est ainsi accentuée.
Note :L'actrice interprète donc une jeune maman qui se sépare de son concubin mais qui doit cohabiter encore avec lui par soucis de partage financier sur les biens matrimoniaux dont leur logement. Lui, c'est Cédric Khan qui lui prête les traits, plus connu comme réalisateur ("Roberto Succo" en 2001 et "Les Regrets" en 2008) il fait l'acteur de plus en plus depuis 5-6 ans et qu'on a pu voir dans "Alya" (2011) et "Les Anarchistes" (2015) de Elie Wajeman. Le couple n'est pas franchement en osmose, Cédric Khan est un peu trop "scolaire" dans son jeu et manque un peu de spontanéïté tandis que le manque d'osmose aide sans doute pour montrer le lien défectible entre Marie et Boris. Néanmoins le scénario est assez convenu, les différends sont banals et repose essentiellement sur le partage du logement et donc de la contrepartie financière que Boris demande. Le scénario insiste beaucoup sur le fait que le soucis repose avant tout sur ce point mais ça reste aussi facile que convaincant. En effet la raison de la séparation est occultée (même si ce qui pourrait être un indice est donné à un moment), le passé (!) n'est jamais abordé et on ne peut donc jamais tenté de comprendre ou d'avoir un minimum d'empathie pour eux. Entre bêtises et mesquineries le couple nous touche rarement, et encore moins Boris qui a tout de l'ado capricieux tandis que Marie a tout de la directrice financière. Joachim Lafosse n'est pas Asghard Farhadi. Il manque un peu de densité et d'ouverture d'esprit sur la complexité du couple pour convaincre pleinement. De bonnes idées, des scènes parfois très réussies (la danse en famille, le diners avec les amis) mais Joachim Lafosse signe un film un peu trop simple et simpliste sur un sujet qui ne l'est jamais.
Critiques De Films
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