La franchise repart et semble vouloir se régénérer après un 4ème opus qui s'apparentait plus à un reboot avec kamp, "Jason Bourne : l'héritage" (2012) de Tony Gilroy avec Jeremy Renner. Ce dernier film avait quelque peu déçu après une trilogie qui a marqué sa période avec "La mémoire dans la peau" (2002) de Doug Liman, "La vengeance dans la peau" (2007) et "La mort dans la peau" (2004) de Paul Greengrass. Gilroy qui était aussi scénariste sur la saga a été exclu de cette suite pour la prmeière fois et remplacé en co-scénariste (avec Greengrass) par Christopher Rouse qui était le monteur attitré du réalisateur depuis "La vengeance..."... Suite à l'échec signé Tony Gilroy les producteurs ont dû écouter la star Matt Damon qui avait déclaré qu'il ne reviendrait dans une suite que si Paul Greengrass était de la partie, conditions acceptées de part et d'autre d'où cette suite. Donc, après leur film hors franchise "Green Zone" (2010), le duo Paul Greengrass-Matt Damon (qui quitte ainsi une période très SF avec "Elysium" en 201 3 de Neill Blom "Interstellar" en 2014 de Christopher Nolan et "Seul sur Mars" en 2015 de Ridley Scott) se retrouve pour leur quatrième film ensemble mais qui est, malheureusement, leur moins bonne réussite symptomatique d'un titre générique et sans inspiration sobrement intitulé "Jason Bourne".
Le reste du casting se compose du vétéran Tommy Lee Jones dans un rôle basique, Julia Stiles qui fait le lien avec les précédents opus, le méchant de service Vincent Cassel qui retrouve Matt Damon après "Ocean's Twelve" (2004) de Steven Soderbergh et la nouvelle coqueluche de Hollywood l'actrice suédoise Alicia Vikander... Si on reconnait d'emblée le style docu-fiction hyper réaliste de Greengrass avec ses caméras portées et une mise en scène nerveuse le film pêche par un scénario beaucoup moins fouillé, une surenchère dans l'action et une intrigue qui commence à se mordre la queue. Jason Bourne n'est quasiment plus humain et devient digne d'un superhéros, déjà impressionnant Bourne est un personnage dont les capacités physiques (autant dans les chutes que dans le combat) dépasse la ligne jaune de la vraisemblance et du plausible. Quelques scènes sont maladroites pour ne pas dire ridicules dans leur exagération avec le summum du fourgon SWAT qui percute 30-40 voitures sans égratignures mais est stoppé par quelques machines à sous ! Ensuite les méandres des opérations secrètes de la CIA liées à Bourne devient un serpent de mer assez lassant. Bref Paul Greengrass est revenu par la force des choses (de l'amitié, du porte-monnaie, comme vous voulez) mais semble-t-il sans inspiration nouvelle et suffisante pour redonner un réel souffle aux aventures de Jason Bourne. En témoigne également le peu d'intérêt flagrant dans l'écriture des personnages, Tommy Lee Jones est l'archétype du maitre de l'ombre et que dire de Vincent Cassel en tueur de sang froid impitoyable monolithique. "Jason Bourne : l'héritage" n'est plus le plus mauvais film de la saga, si Tony Gilroy n'est certe pas Paul Greengrass il offrait au moins une autre opportunité tandis que Greengrass se repose là sur un film calibré sans âme. Le film de trop est bel et bien "Jason Bourne" (2016), et dire qu'il y en aura d'autres...
Critiques De Films
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