Il suffit parfois d'un simple concept pour proposer un pur moment de cinéma teinté d'adrénaline. Remarqué à Cannes, Yeon Sang-ho nous emmène dans un voyage en train des plus mémorables en destination de Busan, où se mélangent zombies, critique social et grand spectacle. Prenez votre ticket car le trajet vaut sacrément le détour.
On pense forcément au " Snowpiercer " de Bong Joon-ho ou aux incroyables masses de zombies dans " World War Z " mais ce " Dernier Train pour Busan " va bien au-delà de ces comparaisons faciles. On embarque dans un survival horrifique époustouflant où se poursuivront plusieurs conflits. Les humains contre les zombies, les riches contre les pauvres ou la masse contre l'individualisme. Les combats graphiques et morales se révèlent très intenses et ne laissent aucun répit aux personnages.
La tension et la paranoïa sont de rigueur durant deux heures donc et jamais le mot " claustrophobie " n'aura pris autant de sens que devant ce film. Imaginez-vous enfermés dans un train infesté de zombies assoiffés de chair fraîche. Un espace clos et réduit où le moindre mouvement et bruit est synonyme de mort. Le film regorge d'inventivité et d'astuces pour naviguer dans ce train périlleux. L'angoisse est là, l'émotion aussi avec ces personnages vite dépassés par les événements et l'empathie pointe le bout de son nez très rapidement.
Après " The Strangers " en Juillet dernier, la Corée du Sud dévaste tout sur le paysage audiovisuel estival avec ce film pop-corn des plus efficaces. Le spectateur est saisi d'effroi tout le long, rigole et pleure parfois, et risque de passer l'un des meilleurs moments de cinéma de cette année. Ne soyez pas en retard avant l'embarquement, soyez confortablement installés en compagnie de personnages en tout genre et soyez prêt à vivre un voyage dont vous n'êtes pas prêts d'oublier.
Victor Van De Kadsye