Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 2011
Durée : 1h43
Synopsis : La paléontologue Kate Lloyd part en Antarctique rejoindre une équipe de scientifiques norvégiens qui a localisé un vaisseau extraterrestre emprisonné dans la glace. Elle y découvre un organisme qui semble s'être éteint au moment du crash, de multiples années auparavant. Mais une manipulation élémentaire libère accidentellement la créature de sa prison glacée. Capable de reproduire à la perfection tout organisme vivant, elle s'abat sur les membres de l'expédition, les décimant un à un. Kate s'allie au pilote américain Carter pour tenter de mettre fin au carnage. Aux confins d’un continent aussi fascinant qu’hostile, le prédateur protéiforme venu d’un autre monde tente de survivre et de prospérer aux dépens d’humains terrorisés qu’il infecte et pousse à s’entre-tuer.
La critique :
1982. The Thing, réalisé par John Carpenter, est conçu comme la réponse et l'antithèse d'Alien, le Huitième passager (Ridley Scott, 1979). Alors que le xénomorphe vorace et longiligne est destiné à être rapatrié sur la Terre et à flagorner les vélléités militaires du capitalisme, l'extraterrestre de John Carpenter préfigure des temps plus funestes, annonçant la fin du monde et l'extinction de plusieurs civilisations. Matois, le cinéaste confère à son long-métrage une dialectique scientifique.
La créature de The Thing se transmute en une sorte de virus dupliquant les bactéries de ses victimes. Pis, ce ne sont pas seulement les hommes qui sont menacés par cette nouvelle forme de contamination, mais aussi les animaux. D'ailleurs, le film débute par la poursuite d'un canidé.
A bord d'un hélicoptère, ce sont deux norvégiens qui tirent sur l'animal. La suite ? Après la mort des deux assaillants, le chien est recueilli dans une base américaine. Très vite, la paranoïa s'installe. MacReady et ses compagnons d'infortune doivent affronter un extraterrestre polymorphe, capable de dupliquer à la perfection ses proies humaines. Reste à savoir qui est "qui"... Si à l'époque, le film essuie un camouflet et un bide commercial, il devient par la suite le nouveau parangon du cinéma d'épouvante.
Le long-métrage se transmue même en classique et en une référence incontournable. Dithyrambiques, certaines critiques le considèrent comme une allégorie sur le Sida, une thèse qui ne sera jamais corroborée par Carpenter lui-même, laissant le soin à ses détracteurs de jadis, d'esquisser les thématiques eschatologiques du film.
A la base, The Thing est surtout conçu et pensé comme le premier volet d'un trilogie sur l'Apocalypse. Il sera suivi par Prince des Ténèbres (1987) et L'Antre de la Folie (1995). Il est aussi le remake de La Chose d'un autre monde (Christian Nyby, 1951), ainsi que l'adaptation d'une nouvelle, La Bête d'un autre monde, de John W. Campbell. Bref, The Thing marque durablement les esprits, à tel point qu'il engendre, presque vingt ans plus tard, un préquel homonyme, cette fois-ci réalisé par un certain Matthijs Van Heijningen Jr en 2011. Le cinéaste néerlandais sait qu'il est attendu au tournant.
Parallèlement, The Thing version 2011 s'inscrit dans la rhétorique de tous ces remakes, séquelles, préquels et reboots assénés par le cinéma hollywoodien depuis belle lurette. De Massacre à la Tronçonneuse à La Colline A Des Yeux, en passant par Halloween, tous ces succès de jadis se sont fourvoyés en des machines lucratives et mercantiles, destinées à flagorner un public biberonné aux tortures porn.
Nouvelles tendances, nouvelles moeurs. En l'absence d'idées et de véritables scénaristes, Hollywood se contente de déployer ses figures mythiques de naguère. The Thing ne fait donc pas exception. Reste à savoir si ce préquel est bel et bien la catastrophe annoncée... Réponse dans les lignes à venir. La distribution du film réunit Mary Elizabeth Winstead, Joel Edgerton, Ulrich Thomsen, Eric Christian Olsen et Adewale Akinnuyoe-Agbaje. Attention, SPOILERS !
La paléontologue Kate Lloyd part en Antarctique rejoindre une équipe de scientifiques norvégiens qui a localisé un vaisseau extraterrestre emprisonné dans la glace. Elle y découvre un organisme qui semble s'être éteint au moment du crash, de multiples années auparavant. Mais une manipulation élémentaire libère accidentellement la créature de sa prison glacée.
Capable de reproduire à la perfection tout organisme vivant, elle s'abat sur les membres de l'expédition, les décimant un à un. Kate s'allie au pilote américain Carter pour tenter de mettre fin au carnage. Aux confins d’un continent aussi fascinant qu’hostile, le prédateur protéiforme venu d’un autre monde tente de survivre et de prospérer aux dépens d’humains terrorisés qu’il infecte et pousse à s’entre-tuer.
Annoncé comme le prélude de The Thing dont il reprend l'intitulé, ce préquel est en fait un remake déguisé. Contrairement à John Carpenter qui avait largement remanié le script de La Chose d'un autre monde, Matthijs Van Heijningen Jr se contente de marcher dans le sillage de son auguste prédécesseur. En résulte un préquel... enfin un remake abscons, qui respire avant tout le lucre, la vacuité et l'inanité.
Pourtant, contre toute attente, The Thing version 2011 reste un film d'épouvante tout à fait honorable et même supérieur à la plupart des remakes et des préquels habituels. Certes, fidèle à ses promesses, le long-métrage se concentre bien sur les péripéties de scientifiques norvégiens cloîtrés dans une base au beau milieu de l'Antarctique. Mutin, Matthijs Van Heijningen Jr reprend à son compte la plupart des séquences de frousse de son modèle ; entre autres, la fameuse scène de test sanguin, qui tourne à l'hystérie et à la confusion générale. En fidèle prosélythe, le cinéaste néerlandais se montre plutôt compétent derrière la caméra. A l'instar de John Carpenter, Matthijs Van Heijningen Jr parvient à créer ce climat paranoïaque et anxiogène. Un gros effort a été déployé derrière la photographie, les décors et les effets spéciaux du film. Clairement, cette "chose"-là n'a pas à rougir de la comparaison avec son illustre devancier.
L'extraterrestre hétéromoprhique bénéficie d'un nouveau design et d'effets visuels de haute technologie. Les vieux effets spéciaux mécaniques de la version de 1982 ont été évincés avec soin par Matthijs Van Heijningen Jr et ses techniciens. Paradoxalement, le film est victime de sa modernité. Certaines séquences d'épouvante ne sont pas toujours très éloquentes, à l'image de l'attaque de la créature lors d'une escapade en hélicoptère. Surtout, ce préquel en forme de remake n'apporte strictement rien (ou presque) à son glorieux modèle. Seule nouveauté au tableau de bord, le monstre rejette les objets de métal lorsqu'il s'empare de ses proies humaines.
Bref, entre déception, hommage et désillusion, The Thing version 2011 apparaît comme un remake infatué, aussi bon qu'inutile. Un vrai paradoxe !
Note : 13/20
Alice In Oliver