Disney n’en finit plus de se remaker, et c’est fois, c’est pour remettre au goût du jour Peter et Elliott le dragon. Et étonnamment, c’est l’un des plus beaux films familiaux de ces dernières années même si il force un peu trop sur la guimauve.
Et heureusement, on sent que le réalisateur a pu s’approprier le cahier des charges de Disney en y apportant une touche folk personnelle (cette fuit de Peter dans la ville est formidable) et peut du coup nous gratifier de magnifiques scènes. Cela commence dès l’introduction nous montrant comment le jeune Peter se retrouve orphelin et est recueilli par le dragon. Avec une mise en scène inspirée et forte en émotion, il nous offre sans doute l’une des plus belles intros de l’année, parmi les meilleures de Disney.
S’en suit une histoire assez classique où, quelques années plus tard, une garde-forestière va trouver le gamin et un patron local commence à couper les arbres de la forêt. Entre petit message écolo et histoire autour du choix de la famille, l’ensemble est ultra balisé et gentillet, sans avoir l’ambition de révolutionner quoi que ce soit. Avec une grande sincérité et simplicité, on se retrouve devant un conte assez intemporel, légèrement nostalgique (ça nous rappellera forcément les aventures familiales du type Sauvez Willy des années 90), rempli de bonnes intentions.
Il faut dire que, Disney oblige, le film n’hésite pas à en faire des tonnes dans la guimauve avec son lot de scènes poignantes qui prennent même le pas sur l’histoire. Et si l’on se passera des émotions de Bryce Dallas Howard (qui n’est heureusement qu’un second rôle qui se fait bien voler la vedette par Robert Redford en impeccable conteur), on sera ravi de voir à quel point la relation entre le jeune Peter (la découverte du petit Oakes Fegley très juste) et Elliott, le grand dragon vert et touffu, est aboutie et apporte vraiment une âme au film, qui nous fait finalement bien avaler son trop plein de douceur. En résulte alors quelques scènes de câlins groupés qui devraient en émouvoir plus d’un.
La relation entre Peter et Elliott est donc le point central du film et c’est une réussite qui est autant due à l’acteur qu’à la qualité de l’animation du dragon, exceptionnelle, à tel point que c’est lui qui véhicule le plus d’émotions. Le réalisateur, avec une photo sublime et une exigence dans ce qu’il cherche chez l’animal, en fait tout le cœur et l’âme du film comme il est l’esprit de la forêt (une piste qui n’est d’ailleurs peut-être pas suffisamment explorée et qui aurait pu accentuer la mythologie du film et son côté écolo).
En s’éloignant complètement du film original, ce Peter et Elliott perd en espièglerie ce qu’il gagne en émotion et en beauté. Il sera peut-être rapidement oublié mais il est un parfait mélange entre les intentions d’un studio (Disney retrouve son esprit) et d’un réalisateur pour offrir le film familial idéal pour cet été.