Date de sortie 17 août 2016
Réalisé par Frédéric Mermoud
Avec Emmanuelle Devos, Nathalie Baye,
Diane Rouxel, Olivier Chantreau, Samuel Labarthe, Jean-Philippe Écoffey
Genre Drame
Production Française et Suisse
Synopsis
Munie de quelques affaires, d’un peu d’argent et d’une arme, Diane Kramer (Emmanuelle Devos) part à Evian.
Elle n’a qu’une obsession : retrouver le conducteur de la Mercedes couleur moka qui a renversé son fils et bouleversé sa vie. Mais le chemin de la vérité est plus sinueux qu’il n’y paraît. Diane devra se confronter à une autre femme, attachante et mystérieuse…
Après un Master en philosophie (Université de Genève) et une école de cinéma (ECAL, Lausanne), Frédéric Mermoud réalise plusieurs courts‑métrages primés sur la scène internationale, dont L’escalier (Prix du cinéma suisse) et Rachel (nommé aux César).
En 2009, il signe un polar intimiste, Complices, présenté en compétition à Locarno.
Il réalise en 2012 les 4 derniers épisodes de la série désormais culte Les Revenants. (Saison 1, Episodes 5 à 8)
En 2015 Frédéric Mermoud réalise un nouveau court-métrage. À rebours.
Moka est son deuxième long-métrage.
Entretien avec Frédéric Mermoud relevé dans le dossier de presse.
Six ans se sont écoulés depuis la sortie de Complices, votre premier long-métrage. Comment est né le projet de Moka ?
Après mon premier film, j’ai travaillé sur la série Les Revenants, dont j’ai réalisé la moitié de la première saison. Mais depuis Complices, j’avais envie de retrouver Emmanuelle Devos qui occupe une place singulière et inspirante dans mon imaginaire. Je voulais vivre une nouvelle aventure de cinéma avec elle. Avec cette certitude qu’elle serait de tous les plans.
Quand j’ai découvert Moka, le roman de Tatiana de Rosnay, je me suis dit que je tenais la bonne histoire pour mener à bien ce projet.
Comment s’est passé le travail d’adaptation du roman de Tatiana de Rosnay ?
C’était une première pour moi, et c’est tout aussi complexe que d’écrire un scénario original. Dans le travail d’adaptation, j’ai conservé l’esprit et l’univers du roman, mais je me suis très vite concentré sur une petite partie du livre, comme s’il s’agissait d’une nouvelle. Le scénario s’est donc affranchi du livre, et Tatiana de Rosnay a été très respectueuse de ces libertés prises. J’ai aussi cherché à trouver un équilibre entre privilégier l’intime et explorer le genre car je voulais une sorte de déambulation avec un personnage et une actrice. Dans un premier temps j’ai travaillé seul, puis Antonin Martin-Hilbert m’a rejoint pour donner un peu d’oxygène au scénario.
Comment décririez-vous Diane, l’héroïne de cette histoire ?
Diane est un électron libre. On imagine d’abord qu’elle a eu, "avant", une vie équilibrée et raisonnable, mais on sent vite une part de folie en elle, une singularité. Sa vraie nature est plus complexe, elle est une femme indépendante dont l’énergie peut aller au-delà des conventions. C’est un vrai personnage de fiction dans le sens où, par cette quête, elle devient actrice de sa vie.
Diane mène l’enquête envers et contre tous. Pourquoi ?
En racontant cette histoire, je me suis rendu compte que Diane était plus transgressive que ce que je pensais. On accepte qu’un homme, révolté ou brisé, décide de se venger – c’est presque un lieu commun – mais quand c’est une femme, un sur-moi social juge cet élan. On a tendance à la désigner comme manipulatrice ou dérangée. D’ailleurs, on compte assez peu de films et de romans traitant de ce sujet.
C’est presque tabou, sans doute parce que ça nous rassure d’associer des qualités à des fonctions ; or une mère qui va, envers et contre tout, demander seule des comptes, c’est perçu comme un hiatus.
Est-ce uniquement la vengeance qui anime Diane ?
Au départ, Diane est convaincue que seule la vengeance pourra lui permettre d’accepter l’inacceptable. Mais peu à peu, elle se confronte à l’humanité et la complexité de cette femme qui aurait brisé sa vie, qui a aussi une vie, une fille, des rêves... Et Marlène finit même par l’émouvoir. Le désir de vengeance devient une étape dans le processus de compréhension et de deuil, un élan de survie qui permet aussi à Diane de découvrir des choses sur elle-même et sur son fils disparu. Alors, elle peut rester à flots, donner progressivement un sens à ce qui en est dépourvu et commencer son travail de deuil et de renaissance à la vie. Ce mouvement de Diane, qui va d’un désir de vengeance à une forme de réconciliation avec soi-même est la thématique qui articule Moka.
Cette recherche de la vérité qui semble animer Diane – et qui faisait déjà l’objet de votre premier film – est-elle une obsession personnelle ?
C’est vrai que la question de la vérité est centrale dans Complices comme dans plusieurs de mes courts-métrages. Cinématographiquement, lorsqu’un personnage cherche une vérité, il se retrouve souvent confronté à sa propre existence, à une part lumineuse ou sombre de sa personnalité. Ce va-et-vient me passionne en tant que réalisateur car il provoque de l’émotion et de la tension. Au-delà de ça, je me pose souvent la question de savoir ce qu’on fait de la vérité une fois qu’on l’a trouvée : faut-il la revendiquer ? Le mensonge n’est-il pas aussi nécessaire à la vie ? J’ai le sentiment que l’éthique se joue précisément quand on commence à se poser ces questions. Et le romanesque aussi…
On a le sentiment que Diane trouve sa force dans la solitude…
La quête de Diane passe par une certaine ascèse. Elle a besoin de s’émanciper en se libérant de ses liens professionnels ou familiaux. Et quand elle rencontre quelqu’un comme Vincent, auquel elle n’est pas insensible, elle essaye de désamorcer ce lien qui pourrait la détourner de sa mission. Se confronter à une action violente passe forcément par un dépouillement et donc une certaine solitude.
Quand avez-vous pensé que Nathalie Baye serait une "proie" parfaite ?
Nathalie Baye dans le rôle de Marlène s’est rapidement imposée comme une évidence. Je souhaitais que Moka soit basé sur la rencontre entre deux actrices et je voulais, face à Emmanuelle Devos, une présence aussi forte que la sienne. Il me fallait donc trouver une actrice à l’autorité naturelle, qui ait un vrai charisme et qui imprime l’esprit du spectateur. Et puis j’ai toujours aimé penser au casting en termes de contrastes : si Emmanuelle est lunaire, magnétique et forte, il y a chez Nathalie une pulsion de vie ; elle est très solaire. Nathalie est capable de rentrer dans la peau de personnages très différents, elle peut jouer une femme politique comme une coiffeuse avec une aisance assez déconcertante et je savais qu’elle serait crédible dans la peau d’une femme qui tient une parfumerie en province. Enfin, Emmanuelle et Nathalie n’avaient jamais joué ensemble. Et c’est toujours passionnant de faire se rencontrer deux actrices issues de deux familles de cinéma différentes.
Aviez-vous dès le départ une idée précise de la représentation de vos personnages ?
Quand Emmanuelle et moi nous sommes raconté l’histoire de Diane, nous l’avons vue comme un chasseur. De là est née l’idée de la vêtir d’une parka verte qui lui permettrait de se fondre dans le décor. Quant à Marlène, c’est Nathalie qui m’a tout de suite dit qu’elle la voyait en blonde. Un personnage est souvent caractérisé dès sa première apparition à l’écran. Il fallait trouver un équilibre entre une représentation très frontale de cette gérante de parfumerie sans pour autant tomber dans la caricature. Or, c’est le talent de Nathalie : jouer sur des codes qui pourraient être clichés mais qui sont, au fond, plus compliqués qu’ils en ont l’air.
Comment dirigez-vous vos acteurs ?
Je pars toujours du texte. Mais je me dis que, si je dois être le garant de l’histoire dans sa globalité, les acteurs, eux, connaissent mieux que moi leurs personnages. Comme ils ont un rapport "de l’intérieur" avec eux, je reste à l’écoute de ce qu’ils ont à m’en dire. C’est une sorte de dialogue entre ce que le comédien ressent du personnage et ce que j’imagine. Je n’ai pas une
direction d’acteurs qui se base sur la psychologie. Ce qui m’intéresse est presque cinétique, je veux savoir à quelle vitesse, avec quelle énergie et sur quel ton chaque acteur doit évoluer dans la scène.
Pourquoi avoir tourné à la frontière franco-suisse ?
Dans le livre, l’histoire se déroule entre Paris et Biarritz mais je trouvais intéressant de transposer cette confrontation entre deux femmes dans un décor mettant face à face deux villes de deux pays différents, Lausanne et Evian. Au milieu, le lac Léman apparait comme un cirque, une arène de western, à l’aspect très calme mais aux remous imprévisibles qui apportent de l’étrangeté et de l’inquiétude.
Comment avez-vous travaillé avec votre chef opératrice, Irina Lubtchansky ?
Au départ, je lui ai montré des photos de photographes américains comme Joel Sternfeld ou Gregory Crewdson. Le travail de Sternfeld m’a beaucoup impressionné, pour la densité chromatique de ses photos, son sens du cadre, et une dramaturgie à la fois calme et brutale. Je voulais une image douce, dense et contrastée, presque picturale. Irina a su traduire cet aspect à la fois calme et dense, elle a immédiatement saisi l’esprit du film.
Aviez-vous des films en tête en tournant Moka ?
Dès lors qu’on part sur un long-métrage qui tente de plonger dans l’âme humaine en s’approchant du film de genre, on pense à de grands auteurs comme Polanski ou Hitchcock, des cinéastes qui n’ont pas peur d’affirmer un univers stylisé peuplé de personnages plus complexes qu’ils n’en ont l’air. Keane, de Lodge Kerrigan, m’a aussi inspiré pour son énergie, alors même qu’il brosse le portrait d’un homme paumé mais si poignant.
Quand je me retrouvais avec Emmanuelle, qui a été de tous les plans pendant les 35 jours de tournage, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à des comédiennes comme Gena Rowlands ou Faye Dunaway.
Je lui ai d’ailleurs souvent dit que je voulais l’épuiser, traquer la moindre de ses pulsations et la filmer comme une actrice américaine. Et c’est fou comme Emmanuelle arrive à jouer chaque instant, même les plus ténus, avec une intensité rare.
Quelles intentions aviez-vous pour la musique ?
La question était de trouver un style musical qui pourrait se faufiler entre le genre, l’enquête et l’intensité de la protagoniste. Le style électro s’est imposé assez rapidement et, pour le thème de Diane, je voulais une musique duelle, à la fois répétitive et poignante. Deux musiciens ont travaillé sur le film : Christian Garcia et Grégoire Hetzel avec qui j’avais déjà travaillé sur Complices.
Entretien avec Emmanuelle Devos
Vous aviez tourné avec Frédéric Mermoud dans Complices son premier long-métrage.
Quel souvenir gardez-vous de cette expérience ?
Nous nous sommes tout de suite bien entendus Frédéric et moi. Le dialogue passe bien entre nous. J’aime son regard bienveillant, parfois innocent sur les choses, et sa façon de filmer des histoires assez dures sans que ce ne soit jamais sordide. Après Complices, nous nous étions promis de refaire un film ensemble ; c’est pourquoi il a adapté le livre de Tatiana de Rosnay pour moi. Du temps a passé entre ces deux films mais Moka est arrivé au bon moment car j’avais envie de jouer ce genre de rôle.
Justement, qu’est-ce qui vous a attirée dans ce projet ?
La forme qui mêle le portrait d’une femme et le récit d’une quête. C’est un thème classique au cinéma mais c’est toujours passionnant à jouer et cela amène à des situations très cinématographiques.
Frédéric affirme qu’avec cette histoire, il voulait vous "pousser à bout"…
L’histoire de cette femme est complexe et pour s’y plonger, il fallait y aller vraiment. Mais Frédéric ne m’a jamais poussée à bout, ce sont les situations qui l’ont fait. Incarner un personnage difficile n’est jamais éprouvant quand il y a de l’entente sur le plateau et que les informations circulent bien dans toute l’équipe artistique et technique. Et c’est plus facile d’être là tous les jours que de repartir dans sa vie et de revenir. Cela permet de rester concentrée et de ne jamais lâcher le fil de l’histoire. Je n’ai donc pas quitté ce tournage "fatiguée". J’ai plus souffert avant finalement…
En préparant le rôle ?
Oui. Le film commence lorsque Diane s’enfuit de l’hôpital mais Frédéric et moi avions imaginé une chronologie des semaines qui précèdent cet instant. Dans nos esprits, après le drame, Diane s’était séparée de son mari et était restée un mois et demi en clinique. J’ai donc décidé de tenir un journal pour me raconter ce moment-là, ce qu’il m’arrive de faire quand le personnage exige qu’on lui reconstitue un passé. Je l’ai rédigé avec beaucoup d’émotion. Ce n’est pas simple de s’imaginer dans la situation d’une femme qui a perdu son enfant. J’ai ressenti le vertige de la souffrance mais aussi compris que sa solution pour ne pas sombrer était dans l’action, elle devait prendre les choses en main. Dans ces conditions, on ne peut pas être dans le déni ou se contenter d’attendre que la police fasse son travail. Le but de cette quête n’est finalement pas tant de trouver des coupables mais d’agir. Une fois sur le plateau, être avec elle dans l’action était donc plus facile, voire plus léger.
Et comment avez-vous construit le rôle physiquement ?
Avant le tournage, on réfléchit à plein de détails de la personnalité ou du physique de son personnage. Je me suis dit qu’avant le drame, Diane devait sûrement être une femme très apprêtée. Je la voyais avec des cheveux plus longs, portant de jolies blouses et arborant un look appartenant à la bourgeoisie suisse. Mais dans sa fuite, elle emporte peu de vêtements, des choses pratiques et passe-partout pour ne pas attirer l’attention, elle porte des baskets qui ne font pas de bruit… Elle trouve sa force en étant seule : tout ce qui se place entre elle et sa quête l’empêche d’avancer.
Etes-vous une actrice cérébrale ou instinctive ?
Je suis les deux… mais pas en même temps ! Cérébrale avant de tourner et instinctive sur un plateau. Quand un cinéaste vous permet d’être vraiment dans votre rôle, des idées de votre personnage vous viennent spontanément. Frédéric a l’humilité et la grandeur d’âme de reconnaître que les acteurs en savent quelquefois plus que les réalisateurs car ils habitent leur personnage. Quand vous avez une telle complicité avec un metteur en scène, c’est formidable.
En quoi est-ce intéressant de retravailler avec les mêmes réalisateurs ?
L’intérêt est de les surprendre. Frédéric, par exemple, n’était pas le même sur Complices et sur Moka. Son comportement s’est adapté au film qu’il voulait faire et il m’a regardée autrement car j’étais dans un rôle différent. C’est en cela que l’on reconnaît un bon metteur en scène.
Comment s’est passée votre rencontre avec Nathalie Baye ?
Je la connaissais un peu dans la vie et je la savais curieuse et enthousiaste. Nathalie, c’est un puits de science, elle a son langage, des expressions étonnantes et elle est très drôle. C’est un bonheur de travailler avec elle car c’est la personne la plus facile que j’ai vue sur un plateau. Vous pouvez la mettre sous la neige, sous la pluie, sans manteau… Et puis elle a un rapport aux autres intelligent : elle est dans l’encouragement sans être dans la flagornerie. Reste sa filmographie : elle ne la ramène pas mais Nathalie a quand même tourné avec les plus grands. Et quand est arrivé le moment de jouer avec elle, m’est venu un trac que je n’avais pas anticipé ; je me suis dit : "quand même, cette femme a regardé François Truffaut" !
Entretien avec Nathalie Baye.
Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce projet ?
Frédéric Mermoud d’abord. J’ai aimé ses courts-métrages mais aussi son premier long, Complices, et lorsque je l’ai rencontré, il m’a tout de suite plu. Ensuite, l’idée de tourner avec Emmanuelle Devos me séduisait beaucoup. Et enfin, lepersonnage de Marlène que Frédéric me proposait de jouer m’amusait.
Comment définiriez-vous cette Marlène que vous incarnez ?
C’est une femme de province qui s’est fabriquée toute seule et a bossé comme une dingue pour s’offrir sa parfumerie. Mais c’est surtout une personne qui s’accroche à la vie. Sous ses airs de femme forte, elle est vulnérable parce qu’elle est amoureuse d’un homme plus jeune, un peu cavaleur, et qu’elle a peur de le perdre. J’aime bien ce genre de femmes, courageuses, à la fois solides et fragiles, elles sont toujours émouvantes.
L’avez-vous imaginée physiquement dès la lecture du scénario ?
Quand un personnage m’inspire, j’ai très vite un flash. Il ne s’agit parfois que de détails, dans la sophistication ou la simplicité mais c’est ce flash qui déclenche tout. J’ai souvent croisé, à Paris ou en province, des femmes de ce genre. Marlène, je l’ai tout de suite vue blonde, un peu pépète. Elle est commerçante – dans une parfumerie, qui plus est –, elle ne peut pas se laisser aller. Il faut qu’elle soit nickel, avec les ongles faits, les cheveux coiffés, le maquillage impeccable, qu’elle ait la ligne et se maintienne bien.
Etes-vous une actrice cérébrale ou instinctive ?
Je me considère plus comme instinctive, ce qui n’exclut pas la réflexion, bien sûr. Je relis d’ailleurs indéfiniment le scénario. Plus j’avance dans le tournage, plus je le relis et plus je découvre des choses. Cela ne concerne pas toujours mes scènes. À travers le dialogue d’un autre personnage, je peux entrer dans l’univers du film et dans mon personnage.
Qu’aimez-vous dans l’univers de Frédéric Mermoud ?
Il a un petit côté décalé propre aux Suisses, quelque chose d’assez distrait qui donne parfois l’impression qu’il a la tête dans les étoiles. Je trouve cela amusant et séduisant. Et Frédéric a beau savoir où il veut aller, il a l’intelligence de faire confiance et d’écouter avec bienveillance les gens avec qui il travaille.
Comment s’est passée votre rencontre avec Emmanuelle Devos ?
C’est une actrice que je suis depuis longtemps. Elle m’a toujours intéressée, toujours plu, elle est dotée d’une vraie personnalité. Par ailleurs, Emmanuelle a cette qualité qu’ont les plus grandes actrices : elle peut être très belle ou quelconque. Elle a une présence absente : elle peut être à la fois avec vous et un peu ailleurs. C’est très attachant. Sur un plateau, elle a un rapport formidable avec l’équipe, elle est marrante, vivante et n’a aucune vanité mal placée. Avec Emmanuelle, pas besoin de faire des ronds de jambes et de prendre des gants pour dire les choses. Et dans le jeu, c’est une comédienne qui vous tient en éveil car elle est avec vous et donne beaucoup. Elle ne fait pas semblant et peut se montrer inattendue. Il y avait une telle simplicité et une telle évidence entre nous que l’on aurait pu penser que c’était notre septième film ensemble. J’espère que nous nous retrouverons au cinéma.
Mon opinion
Un sujet douloureux pour ce film dans lequel l'émotion n'effleure à aucun moment.
La tension ne trouve aucun relief dans l'écriture d'un scénario qui s'essouffle très vite. La haine d'une femme dévastée par le deuil le plus insupportable, se heurte devant la destinée d'une autre, qui va se retrouver doublement trahie. Deux vies brisées et un duel qui laissera les principales protagonistes dévastées, sans, qu'à aucun moment, la violence verbale ou physique n'éclaboussent le récit.
La mise en scène reste très conventionnelle, voire trop appliquée.
Emmanuelle Devos et de Nathalie Baye, deux grandes comédiennes, sont réunies pour la première fois dans un long-métrage. Leur talent respectif permet de capter l'attention.
Vidéo: Festival de Locarno/"Moka": l'interview de Nathalie Baye, comédienne
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