Rien n’est plus frustrant qu’un personnage qui agit comme des milliers d’autres personnages.
En un autre mot, le stéréotype.
La gentille grand-mère, le concierge irascible… tous ces personnages ne présentent qu’une facette d’une personnalité.
Or, un être humain est un être complexe. Nos personnages de fiction aussi.
Bien sûr, si votre personnage est un banquier, la première tentation sera de le décrire comme un banquier.
Costume, bourgeoisie…
Il serait dommage cependant de passer à côté de ce qu’il y a de plus humain en lui. Peut-être assume-t-il difficilement cette couche superficielle qu’il oppose à ses clients. Peut-être est-il un être malade de solitude qui noie sa détresse dans l’alcool ?
Faites toujours la différence entre la persona et la nature profonde de vos personnages.
Bien que le type de personnage que vous décrivez entre dans une catégorie bien précise, cela n’annihile nullement les différences qui le distingueront parmi le type retenu.
Les détails font la différence
Lorsque vous créez un personnage, explorez les détails uniques et spécifiques qui le rendront complexe.
Nous portons tous en nous nos histoires, nos expériences, nos souvenirs. Cet assemblage nous rend différent des autres. En quelque sorte, unique.
Faites de vos personnages des personnes réelles.
Donnez à votre personnage plus de dimensions. Assez de substance pour le matérialiser.
Un personnage ne peut être ni tout bon, ni tout mauvais. Dans le cas contraire, vous sombrez de nouveau dans le stéréotype.
Depuis Aristote, un personnage est un être dont la malchance ou le mauvais sort sont amenés par quelque erreur ou faiblesse. Les failles dans la personnalité sont ce qui rendent un personnage intéressant et authentique.
Dans L’homme aux bras d’or de Walter Newman et Lewis Meltzer, d’après le roman de Nelson Algren, Frankie Machine est au fond quelqu’un de bien.
Il n’est cependant pas dépourvu de faiblesses.
La principale d’entre elles étant son addiction à la drogue. Car malgré sa désintoxication et l’espoir d’une vie nouvelle, les tentations sont fortes.
Il y aussi la forte culpabilité qu’il ressent envers sa femme, paralysée.
A lire à propos de la faille dans les personnalités :
. FAILLE & CONFLIT INTERNE
. L’IMPORTANCE DE LA FAILLE CHEZ VOTRE PERSONNAGE
. DAVID TROTTIER : LES 10 CLEFS D’UN PERSONNAGE (1)
. DAVID TROTTIER : LES 10 CLEFS D’UN PERSONNAGE (2)
. L’ARC DRAMATIQUE ET LES FAIBLESSES
Des personnages aux facettes multiples
Afin de ne pas créer un personnage unidimensionnel, vous devez exposer plusieurs aspects de sa personnalité.
Le méchant de l’histoire, par exemple, n’est pas méchant à chaque seconde de l’histoire. Il peut lui arriver de faire des choses morales.
Et le héros n’est pas à l’abri de quelques actions immorales.
A lire à ce sujet :
MORALITE : UNE QUESTION A EXPLORER
Pourtant, il possède quelques traits de caractère positifs : un charme certain, une intelligence flamboyante, un sentiment de honte envers sa faiblesse et finalement, un amour véritable pour Lolita.
Il y a un peu de nous chez le méchant
Ce qui est fascinant chez l’antagoniste, c’est que nous retrouvons un peu de nous en lui.
Il y a quelque chose qui nous relie à lui.
L’incapacité de Humbert Humbert à résister à un sentiment qu’il sait immoral, nous pouvons le comprendre.
Nous avons tous des désirs qui sont hors de notre portée. C’est un trait humain.
En décrivant Humbert Humbert comme quelqu’un qui n’est pas seulement un monstre inhumain, l’impact de son crime est plus puissant.
En conclusion, affublez tous vos personnages d’attributs soit salvateurs, soit à l’éthique discutable.