Parfois, il y a des rencontres littéraires qui prennent du temps avant de prendre de l’importance et parfois, du sens. Un jour, j’ai commencé du Stephen King et j’ai pas aimé. Quelques années plus tard, j’ai réessayé et il est devenu un de mes auteurs préférés. Idem pour John Irving dont son Le monde selon Garp m’avait déplu; en revanche L’œuvre du Dieu et la part du diable et bien d’autres, le consacraient à mes yeux bien plus tard. Je compte même retenter Garp depuis que j’ai vu le film.
Tout ça pour dire que finalement, même les livres il faut les laisser une seconde chance. Je n’avais pas particulièrement aimé PS:I LOVE YOU. Et me revoilà pourtant avec deux livres de l’auteure, deux livres que j’ai particulièrement aimés si ce n’est adorés. Les voici:
Résumé:Une nuit, sur le Ha’penny Bridge de Dublin, Christine croise Adam, qui s’apprête à sauter dans le vide. Christine lui lance un défi : elle promet de lui prouver en quelques jours que la vie mérite d’être vécue. Une course contre la montre teintée de romantisme.
J’ai noté à plusieurs reprises ce roman sur ma PAL sauf que je ne sautais jamais le pas. En effet, j’étais sur mes gardes depuis PS:I Love you ; j’avais adoré le film mais beaucoup moins le livre. Ceci dit, vu que mon moral n’était pas au beau fixe et que j’étais en quête de lectures rafraichissantes, feel good, j’ai fini par succomber.
J’ai eu un peu de mal au début; en même temps, si vous êtes comme moi c’est-à-dire incapable de lire au moindre bruit c’est difficile. Ne résistez pas et aller ailleurs. Si non, vous serez capable de passer à côté d’une très bonne lecture.
De mon côté, j’ai persisté contre coup de téléphone et discussions intempestives. J’ai dû relire quatre fois au moins la première page; celle qui parlait de la foudre qui ne tapait jamais deux fois au même endroit. J’avais donc du mal à voir le rapport avec la quatrième de couverture même si je supposais une love story au milieu de tout ça. Et puis, que faisait Christine seule au milieu de la nuit dans un quartier chaud? La réponse viendra plus tard.
Au fil des pages, je me suis prise au jeu séduite ( pour une fois) par le style de Cecilia Ahern. Je ne crois pas qu’on puisse parler véritablement de chick-lit tant le genre est clairement au dessus ici. Si le fil conducteur se ressemble, le livre est davantage travaillé autant dans le fond que dans la forme. D’autant qu’ici, il est quand même question de suicide.
Ceci dit, les personnages de l’auteure se révèlent très touchants. Certains dramatiquement, d’autres comiquement. Le tout est ainsi parfaitement équilibré, calibré et maitrisé. J’ai eu aussi un énorme coup de cœur pour la famille de l’héroïne notamment le père que j’ai vu sous les traits de Patrick Stewart. Une famille particulièrement fantasque, délurée, sans tabou; et avec un sens de la répartie inégalable.
Ma sœur Brenda disait que j’étais plus intéressée par l’idée d’écrire un livre que par le travail d’écriture, et que si je voulais vraiment écrire, je le ferais tous les jours, toute seule, pour moi-même, qu’il s’agisse d’écrire un livre ou pas. Elle disait qu’un écrivain était obligé d’écrire, qu’il ait une idée ou pas, qu’il ait un ordinateur ou pas, qu’il ait un crayon et du papier ou pas. Ce désir n’était pas déterminé par une marque de stylo particulière, une couleur, ou la dose de sucre dans mon latte, autant de choses qui venaient me distraire dans mon processus de créateur à chaque fois que je m’installais pour écrire.
Les intrigues secondaires ne sont pas en reste non plus avec notamment Oscar, le client (ou devrai-je dire patient ?! ) angoissé de Christine. Les personnages mineurs sont donc aussi choyés que les autres nous offrant ainsi de bons moments complices et de franche rigolade.
En tant que personnage principal, Christine attire assurément tous les regards mais à juste titre. Dans sa volonté farouche de sauver toutes les âmes en mal de vivre. En véritable femme infirmière, elle tente par le biais de livres psy de comptoir de refaire le monde. De corriger, pallier aux carences familiales et amoureuses d’Adam, d’apaiser les angoisses existentielles de ses clients et de sauver la librairie en faillite de sa meilleure amie, Amélia. Et elle, qu’en est-il de ses joies et de ses peines?
Même si la fin est courue d’avance, je me suis surprise à avoir quelques papillons au ventre tant j’avais envie et besoin de ce happy end. Les pages défilaient; et j’étais partagée entre l’idée de le finir de suite ou repousser l’échéance pour ne pas trop le terminer trop vite. On a eu même droit à quelques révélations qui expliquent le pourquoi du comment ( désolée d’être aussi vague mais j’aimerai ne rien vous gâcher).
Tombée du ciel est tantôt drôle tantôt dramatique. On est conquis par le duo principal composé d’un Adam passé maitre en ironie, et d’une Christine, psy en herbe. Ils vous réservent des parties de rire, des dialogues succulents parfois teintés d’une certaine mélancolie et d’humour. On en sort vivifié, léger avec cette sensation plaisante d’un home sweet home.
18 SUR 20
Résumé:Sur les bancs de l’école, Rosie et Alex s’étaient juré de ne jamais de séparer. Leur existence bascule pourtant le jour où le jeune garçon déménage avec ses parents aux États-Unis. Cet éloignement forcé sera le premier d’une longue série d’imprévus, comme seule la vie sait en réserver, et les deux « amis » devront apprendre à y faire face. Au fil de leur correspondance, les non-dits et les rendez-vous manqués se devinent… Serait-il possible qu’au plus profond d’eux-mêmes, Rosie et Alex pensent toujours à leur vieux serment? Mais si parler d’amour est une chose, trouver le moment opportun, dans une vie qui les dépasse, en est une autre…
Troisième livre que je lis de cette auteure. Une lecture supplémentaire qui ne fait que confirmer ce que je commençais à comprendre déjà. Que Cecilia Ahern tout comme Jojo Moyes d’ailleurs, ne fait pas partie de la chick-litt. Malgré des couvertures françaises qui ne rendent pas forcément justice à leurs œuvres ( les couvertures anglo-saxonnes sont plus travaillées), elles ont toutes deux le chic pour créer un univers qui leur est propre à cheval entre la comédie et le drame.
La vie est un arc en ciel a été lu après le terrible Avant toi. D’ailleurs, j’ai appris l’existence d’une suite qui sortirait en juin. Et comme je suis sado maso, il me tarde de le lire évidemment. ( Erreur fatale car la suite fut extrêmement décevante; critique à venir. Mais, revenons au sujet du jour) .
Lorsqu’on est enfant, les parents représentent une sorte d’échelle de Richter pour mesurer la gravité d’une situation. Quand tu tombes et que tu ne sais pas trop si tu as mal ou non, tu les regardes. S’ils ont l’air inquiet et se précipitent vers toi, tu fonds en larmes. S’ils rient, tu te relèves et tu continues.
Cette lecture fut une bouffée d’oxygène par rapport au livre de Jojo Moyes. De plus, Rosie et Alex m’ont rappelé un autre couple d’ami qui se cherche sans jamais se trouver. Je parle bien entendu de Dex et Em du livre One Day. La forme et le laps de temps sur lequel se déroule l’intrigue s’y ressemblent à s’y méprendre. Anglais tous les deux en plus.
Le livre a fait d’ailleurs l’objet d’une adaptation cinématographique avec en autre, Sam Caitlfin (oui encore!) et Lily Collins. J’étais impatiente de le voir mais je fus déçue car trop de choses ont été changées et oubliées. Reste le duo principal quand même vachement charismatique.
En ce moment, j’ai souvent l’impression de dire la même chose lorsque je chronique. Il y a toujours un personnage, un événement qui me ramène à ma propre histoire. Ici, c’est une tranche de vie peuplé de rencontres, de meilleurs amis, d’occasions manquées dans laquelle je me suis reconnue. De très bons amis qui se disent tout enfin presque; et sans doute pas le plus important.
C’est des joies, des peines, la peur de tout gâcher; la peur aussi de ne pas être à la hauteur ni assez bien pour l’autre. Cet autre à qui tout semble sourire dans sa fac de médecine à Harvard. Mais, qu’en est-il de celui qui reste à la traîne en Angleterre enceinte jusqu’au cou et avec elle, que des souvenirs?
Rosie Dunne mon amie, je me suis vue en toi. Dans tes doutes, tes angoisses; dans tes rêves qui s’envolent un à un. Dans cette incapacité à te faire confiance et à faire de même avec les gens qui t’entourent. J’aime quand tu te plains non sans une certaine ironie et sens de l’humour. Et que le moindre truc avec toi prend des tournures dramatiques; certainement parce que tu en connais un rayon sur la question. Pourtant, je t’ai vue aussi évoluer, grandir.
Papa et toi, vous avez passé l’année dernière à voyager, pourtant vous êtes infiniment plus stables que moi qui n’ai pas bougé. Vous savez où vous voulez être. Sans doute parce que vous êtes ensemble et, donc, partout chez vous.
Je t’ai vue devenir une femme, t’accrocher. Tomber encore et te relever encore. Je t’ai vu pardonner et faire plus que ce qu’on t’avait donné. Mais, tu étais toujours là quoiqu’il t’en coutait. A mettre par exemple tes rêves de côté. J’ai immensément ri avec toi et Ruby; vos t-chats, sms et emails intempestifs sur tout et n’importe quoi. Et à toujours en revenir au point de départ, à Alex et à ce silence que j’ai moi-même connu trop rarement dans ma vie. Sur ce coup-là, tu as été plus rapide que moi ma chère Rosie. Un grand merci!
Alex, tu as tout pour toi et j’aimerai te dire que c’est clairement pas juste! Bon, tu as quelques problèmes d’orthographe ( « je saiT « ) . Mais comme tu me fais tourner la tête, j’ai cherché dans le dictionnaire ce que voulait bien dire » Majisien » ( vrai de vrai!). En effet, je croyais que c’était une sorte de cocktail à la Mojito pour tes 7 ans. Il m’a fallu un certain temps avant de comprendre de quoi tu voulais parler. Merci pour tous ces moments de rire avec ou sans Mlle Grosse Pif. Cette façon que vous avez Rosie et toi de vous chamailler et surtout de voir en l’autre ce dont vous êtes incapables de voir vous-mêmes.
Alex : pour l’instant, je suis tellement furieux contre elle que je me fiche de son opinion. Je me libère d’elle. Bethany et son bébé représentent mon avenir. Bon, suis-je autorisé à quitter le confessionnal ?
Phil : oui, mon fils. Récitez cinq fois Je vous salue Marie, un Notre Père, et que votre petite âme embrumée aille en paix.
A vouloir le meilleur pour l’autre, à vous entraider et à ne pas oublier vos rêves ou presque. Comme si votre rencontre, votre amitié n’avaient fait que révéler le meilleur de vous mêmes; ou vous révéler tout court. Mince Alex, cette lettre que tu as envoyée à Rosie c’est ce dont j’aimerai un jour pouvoir lire. Peut-être que je n’ai pas assez cherché, peut-être que je n’étais pas prête. Parce que ce qu’on cherche est souvent devant ses yeux, pas vrai Alex?
Je me rends compte à l’instant que la tournure de cette chronique prend une tournure particulière. Inconsciemment, j’ai été sans doute influencée par le caractère épistolaire de ce roman. Il y a également comme une envie de prolonger ce coup de cœur, de prolonger l’excellent moment que j’ai partagé avec Rosie et Alex. A leurs côtés, j’ai ri, rouspété et été grandement touché par les rendez-vous manqués, les promesses tenues et celles qui l’ont moins été. Cette façon de se tourner autour, de s’aimer en silence sans se l’avouer.
Les années défilent en attendant; la vie donne et reprend. Qu’en reste-il d’Alex et de Rosie? De leurs amours, de leurs emmerdes? Parfois, il « faut juste voir loin, ne pas avoir peur de réussir » comme dirait Oprah Winfrey.