Genre : fantastique, aventure
Année : 2015
Durée : 1h27
Synopsis : L'Indominus Rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d'attraction. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady et sa cool attitude.
La critique :
Sorti en 1993, le premier Jurassic Park, réalisé par Steven Spielberg, fait l'effet d'une petite bombe dans le cinéma fantastique. Fan du Monde Perdu d'Harry O. Hoyt (1925), "Spielby" s'approprie et réinvente l'univers créé par Arthur Conan Doyle, le "papa" (si j'ose dire) de Sherlock Holmes. Non seulement Steven Spielberg élabore un nouveau "Monde Perdu" via un parc d'attraction lucratif, mais modifie les données via des dinosaures qui renaissent de leurs cendres grâce à la technique du clonage.
Hélas, rien ne se déroule comme prévu. Le parc d'attraction se transforme en antre de l'horreur. Qu'à cela ne tienne, en 1997, Steven Spielberg réalise Le Monde Perdu : Jurassic Park, soit le second volet de la saga. Conscient du potentiel de sa franchise, le cinéaste applique la rhétorique des aventures d'Indiana Jones à ce second chapitre.
Si le public est toujours au rendez-vous, les fans sont légèrement désappointés par ce deuxième opus qui n'apporte rien (ou presque) à son auguste prédécesseur. Une tendance corroborée par Jurassic Park 3 (2001), cette fois-ci réalisé par les soins de Joe Johnston mais toujours sous l'oeil avisé de "Spielby". Un an après la sortie du film, ce dernier annonce déjà la production d'un quatrième volet, toujours en collaboration avec Joe Johnston. Le long-métrage doit sortir en 2005.
Mais le script subit de nombreuses rectifications. Les années passent, inexorablement. En 2008, Stan Winston, concepteur des effets spéciaux, et Michael Crichton, auteur des romans originaux, décèdent. La saga vient de perdre ses deux principaux démiurges, ce qui compromet le tournage d'un quatrième volet.
Finalement, le projet est repoussé jusqu'en 2014. Joe Johnston ne fait plus partie des festivités. Il est évincé par un certain Colin Trevorrow, donc le nouveau réalisateur de Jurassic World, toujours sous la férule de Steven Spielberg. Colin Trevorrow annonce déjà qu'il ne souhaite pas réaliser un remake ou un reboot du premier chapitre. Quinze longues années se sont donc écoulées depuis le premier Jurassic Park. La presse et les critiques se montrent assez mitigées sur ce projet.
A quoi bon relancer une franchise du passé ? Et pourtant, au moment de sa sortie, Jurassic World reçoit un accueil triomphal. Il obtient même un succès colossal en devenant le chapitre le plus rentable de la série en seulement treize jours de projection. Même les critiques, pourtant rétives au départ, sont (presque) unanimement panégyriques.
La distribution du film réunit Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Vincent D'Onofrio, Ty Simpkins, Nick Robinson, Jake Johnson et le frenchy Omar Sy. Attention, SPOILERS ! (1) Vingt-deux ans après l'ouverture de Jurassic Park, le « plus grand parc à thèmes jamais construit dans l'histoire humaine », les scientifiques aux ordres de Claire Dearing tentent de trouver une nouvelle attraction pour captiver les milliers de visiteurs qui débarquent chaque jour par bateau depuis le Costa Rica.
Deux spécimens femelles d'une nouvelle espèce de dinosaure façonnée par la main de l'Homme, Indominus rex, voient ainsi le jour. Mais après avoir tué et mangé son binôme, l'un de ces monstres s'échappe et sème la terreur dans le parc. Une gigantesque traque est alors donnée par Vic Hoskins, responsable de la sécurité.
Au même moment, Zach et Gray, les neveux de Claire envoyés sur l'île pendant le divorce de leurs parents, bénéficient d'un laissez-passer pour profiter de toutes les attractions, mais se retrouvent sur la route du dangereux dinosaure. (1) Indubitablement, Jurassic World s'apparente à une sorte d'hommage un brin nostalgique du premier volet, tout en renouvelant son sujet.
Le projet conçu par John Parker Hammond dans le premier Jurassic Park est devenu réalité. Le parc jurassique attire des milliers de touristes à travers le monde. Au détour de plusieurs images et d'une longue séquence introductive, Colin Trevorrow déploie son bestiaire, assez impressionnant, il faut bien le dire. Certes, les années se sont écoulées. L'effet de surprise s'est estompé. Pourtant, la magie est toujours au rendez-vous.
Matois, Colin Trevorrow ne se contente pas seulement de marcher dans le sillage de ses augustes prédécesseurs. Fan des films originaux, le cinéaste perspicace s'approprie la saga en ajoutant un mastodonte préhistorique, une sorte de Godzilla, pur produit des expérimentations de l'homme, aboutissant évidemment à la destruction du parc et à toute une série de péripéties et de conflagrations.
Hélas, malgré de bonnes intentions, Jurassic World n'est pas exempt de tout reproche. Dans l'ensemble, le scénario reste beaucoup trop conventionnel pour susciter entièrement l'adhésion. Surtout, il exploite assez peu son sujet et donne finalement assez peu d'informations sur sa créature vorace et dolichocéphale. A l'instar du tout premier chapitre asséné par Steven Spielberg, Jurassic World élude prestemment toute diatribe du clonage et d'un capitalisme mercantile.
Visiblement, l'objectif (et c'est bien logique...) de Colin Trevorrow est de flagorner avant tout le grand public. Ce qui se ressent avec ce blockbuster taillé pour séduire les 7 à 77 ans, avec des personnages stéréotypés mais néanmoins sympathiques, et puis cette confrontation finale entre la créature et d'autres dinosaures curieusement dociles. Sur ce dernier point, Colin Trevorrow développe la thèse du béta et de l'alpha, donc la théorie du chasseur et du chassé, en sachant que cette dialectique a tendance à s'inverser.
Une idée intéressante mais encore une fois sous-exploitée, le réalisateur privilégiant l'action et les séquences de poursuite vertigineuses. Mais ne soyons pas trop sévères. En ces temps faméliques et de disette artistique, Jurassic World reste une blockbuster tout à fait recommandable et même supérieur à la moyenne habituelle. Le film a même réussi à me réconcilier avec la saga Jurassic Park !
Note : 14/20
Alice In Oliver
(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jurassic_World