Pourquoi voir Philadelphia ?
Philadelphia n'est pas le premier film traitant du sida, avant lui il y a eu Clins d'œil sur un adieu de Bill Sherwood (1986), Un compagnon de longue date de Norman René (1990) et The Living End de Gregg Araki (1992), mais le film de Jonathan Demme et le premier film hollywoodien avec deux grandes figures du cinéma américain à évoquer aussi frontalement le SIDA.
En 1993 le SIDA fait des ravages, les premiers signes de l'épidémie remontent à la fin des années 1970, ce n'est qu'en juillet 1981 que le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) d'Atlanta parle de l'existence d'un problème sanitaire.
A l'époque le SIDA était qualifié de maladie propre aux homosexuels, les chercheurs lui ont donné divers noms comme gay cancer, gay compromise syndrome, gay pneumonia ou encore Gay-Related Immune Deficiency (GRID), ce n'est que plus tard qu'il sera connu sous l'acronyme sida (Syndrome d'Immunodéficience Acquise) et plus associé uniquement aux homosexuels.
En 1993, le réalisateur de Long Island, Jonathan Demme sort du succès colossale du Silence des Agneaux, un films aux cinq Oscars et aux 273 000 000 $ au box-office mondial.
Après le raz-de-marée provoqué par Le Silence des Agneaux, Jonathan Demme décide de s'attaquer à un projet risqué pour l'époque, un film traitant du SIDA, de l'homosexualité et de l'homophobie, trois sujets, qui à l'époque font peur, les premières trithérapies n'arriverons qu'en 1996 et les homosexuels subissent une ségrégation car associés à tort au SIDA.
Le scénario est écrit par Ron Nyswaner mais il est fortement inspiré de l'histoire de Geoffrey F. Bowers, né à Cambridge dans le Massachusetts en 1954, Bowers est considéré comme l'un voir le premier à avoir intenté un procès contre son employeur en l'occurrence le cabinet Baker & McKenzie, pour pour licenciement abusif et discriminatoire car atteint du SIDA.
Philadelphia relate donc l'histoire d'Andrew Beckett, un brillant avocat homosexuel à qui tout sourit, sa carrière monte crescendo, il mène une vie de couple épanoui avec Miguel et sa famille l'accepte tel qu'il est, mais tout bascule le jour ou il est licencié officiellement pour faute professionnel, Andrew va vite faire le rapprochement entre son licenciement et sa maladie.
Il décide d'attaquer le cabinet en justice, dans son combat il est aidé par Joe Miller, un avocat noir qui commence à percer, au départ Miller était homophobe et très réticent à s'occuper de l'affaire mais au contact d'Andrew il va changer d'avis.
Le casting de Philadephia est à la hauteur du message véhiculé, à commencé par Tom Hanks et Denzel Washington, les deux acteurs sont déjà deux étoiles d'Hollywood, Tom Hanks l'enfant chéri de l'Amérique trouve un role à la hauteur de son talent, par son jeux de métamorphose il passe d’un état à l’autre, tantôt drôle, tantôt émouvant, tantôt fort, tantôt fragile, il scotch le spectateur à son siège et nous fait vivre un véritable moment d'émotion.
Denzel Washington interprète quant à lui un avocat homophobe, mais tellement intéressé à l'idée de s'attaquer à un cabinet renommé qui pourrai faire décoller sa carrière, il laisse de coté ses aprioris et ira méme à revoir ses convictions.
Le reste du casting n'est pas en reste avec la présence d'Antonio Banderas qui interprète Miguel Alvarez, le petit ami d'Andrew, Mary Steenburgen et Jason Robards.
Jonathan Demme signe un long-métrage qui mélange les genres avec habilité, Philadelphia oscille entre film de procès, drame familiale et film engagé.
Le choix de la ville de Philadelphie n'est pas dû au hasard, fondée par William Penn, qui voulait faire de Philadelphie une ville plus humaine en supprimant la peine de mort pour les vols, en garantissant la liberté de culte, en prônant l’égalité, la tolérance et la non-violence, la ville associée à l'injustice subit par Andrew est paradoxal.
Philadelphia est un film qui a marqué toute une génération et a surement permis à faire reculer les préjugés, un film qui doit beaucoup à Tom Hanks et Denzel Washington, deux acteurs déjà exceptionnels.
Une oeuvre d'une rare émotion
Synopsis :
Andrew Beckett, un brillant avocat homosexuel file tout droit vers les sommets, mais un jour il est licencié pour faute professionnelle.
Andrew pense qu'il a été viré parce qu'il a le SIDA, il décide d'attaquer le cabinet pour licenciement abusif, dans son combat il est aidé de Joe Miller, avocat noir initialement homophobe.
Anecdotes :
Le film a entièrement été tourné à Philadelphie (City Hall - Broad and 15th Streets, Furness Building, University of Pennsylvania).
Pour incarner Andrew Beckett, Tom Hanks a perdu 12 kilos.
Avec un budget de 26 000 000 $, Philadelphia rapporta plus de 200 000 000 $ au box-office mondial.
Philadelphia a remporté deux Oscars, meilleur acteur pour Tom Hanks et meilleure chanson pour Bruce Springsteen avec le titre principal du film "Streets of Philadelphia", le film a également remporté l'Ours d'Argent du Meilleur acteur pour Tom Hanks au Berlinale et le golden Globes du meilleuracteur dans un drame pour Tom Hanks.
Le surnom de la ville de Philadelphie est « Philly, La ville de l'amour fraternel ».
Affiches
Pour (re) voir ce grand moment de cinéma en haute définition
Joe Miller : Êtes-vous homosexuel ?
Jamey Collins : Quoi ?!
Joe Miller : Êtes vous homosexuel, répondez à la question ! Êtes vous un homo ? Êtes vous une pédale, une tapette, une folle, une chochotte un empaffé, un de la jaquette, une tantouse ? ÊTES VOUS GAY ?