[Coup de cœur] Divines : un premier long-métrage qui a du clitoris !

Lauréate d'une Caméra d'or bien méritée à Cannes, Houda Benyamina avait enflammé le Festival avec son premier long-métrage Divines, une véritable pépite que je vous invite à découvrir en salles dès demain. Sans aucun doute, il s'agit là d'un des plus beaux films français vus cette année.
[Coup de cœur] Divines : un premier long-métrage qui a du clitoris !
Date de sortie : 31 aout 2016Réalisation : Houda BenyaminaGenre : DrameNationalité : Français
Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.

[Coup de cœur] Divines : un premier long-métrage qui a du clitoris !

Kevin Mischel et Oulaya Amamra


Née de la colère de sa réalisatrice et de sa propre perception des émeutes de 2005, Divines est une œuvre pleine de courage et d'audace, un portrait saisissant d'une jeunesse de banlieue révoltée, à deux doigts d'égaler La Haine de Mathieu Kassovitz. Aussi engagé et humaniste que son aîné, le long-métrage est également un choc émotionnel qui nous bouleverse autant qu'il nous fait rire. Passé le véritable coup poing qu'est le dernier acte du film, beaucoup de répliques géniales nous restent en tête, comme l’hilarante « Il t'a regardé comme un Big Mac en plein ramadan », ou encore la déjà culte « T’as du clitoris toi, j’aime bien ! ». Les dialogues sont par ailleurs interprétés avec une énergie folle, que l'on doit notamment à un épatant trio de comédiennes : Oulaya Amamra, Deborah Lukumuena et Jisca Kalvanda, inconnues jusqu'alors, mais déployant ici un naturel tout à fait impressionnant.
Le scénario quant à lui est d'une remarquable richesse, j'aime énormément tout ce que cela raconte. De cette touchante histoire d'amitié à cette romance très incarnée, en passant par cette quête de dignité et de pouvoir à la Scarface qui obsède l’héroïne. J'aime la manière dont est abordée la question de la religion (centrale dans l'histoire), j'aime ce militantisme subtil, ce regard respectueux qui est porté sur la jeunesse et la France des banlieues... Tout cela est en plus servi par une mise en scène flamboyante, alternant entre un réalisme social à la Kechiche et un côté très romanesque lors de scènes de danses absolument gracieuses et sensuelles.
En bref, il y a à boire et à manger dans ce très grand film d'amour et de rage, qui marque l'entrée fracassante d'une cinéaste en orHouda Benyamina, dans paysage cinématographique français. Facile mais vrai : Divines, c'était divin !
Amaury Foucart
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