De: Julian Fellowes.
Avec: Hugh Bonneville ( Coup de foudre à Notting Hill, Paddington ), Maggie Smith ( Harry Potter, Indian Palace), Michelle Dockery ( Anna Karenine, Renaissance), Elizabeth McGovern ( Il était une fois en Amérique, Des gens comme les autres), Allan Leech ( Imitation Game, In Fear), Laura Carmichael ( Madame Bovary, Burn Burn Burn).
Synopsis Allociné: Les héritiers de Downton Abbey ayant péri lors du naufrage du Titanic, la famille Crawley se retrouve dans une position délicate, les trois descendantes ne pouvant prétendre au titre de Lord Grantham. Or, le titre, le domaine et la fortune de la famille sont indissociables. Matthew Crawley, nouveau successeur et lointain cousin, arrive à Downton Abbey. Il y découvre un style de vie nouveau, avec des règles très strictes qui régissent la vie entre aristocrates et serviteurs.
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( Retrouvez mes autres personnages préférés en gif )Il aura fallu attendre la fin de la série pour que je me décide enfin à faire la chronique de cette série populaire anglaise.
Je n’ai pas versé de petite ni de grosse larme car il était temps de clore ce chapitre bien que rétrospectivement l’avant dernier épisode fut particulièrement réussi et émouvant. Il eut, en effet, le mérite certain de nous rappeler les meilleures heures de Downton Abbey; ce qui avait fait son succès. Chose qu’on avait tendance un peu à oublier tant les deux dernières saisons furent particulièrement répétitives et inégales.
Il fallait donc que Mamie Violet ou tout du moins son interprète évoque son désir de partir pour que la série fasse de même. Cette dernière disait que son personnage n’avait plus rien à raconter; ce dont je suis d’accord. A force, on aurait pû croire aussi que le couple Bates passerait toute leur existence à pleurnicher avec quelques nombreux passages à la case prison. A ce rythme-là, autant laisser la place à d’autres personnages qu’on a pu négligé ou/et faire la place à de nouveaux.
Quand à Queen Mary, tout n’aurait été que flirt et plus si affinités, courtisan et courtisée sans oublier sa sempiternelle méchanceté envers sa sœur Edith. Et, son orgueil de BCBG mal placé.Quant à sa sœur, elle aurait continué à être le vilain petit canard de sa famille; à qui rien de bien n’arrive jamais.
Dis comme ça, vous pourriez commencer à vous demander si j’aimais vraiment cette série. Oui mais surtout à ses débuts. Pourquoi? Je n’en sais trop rien. J’imagine que je suis comme Ted et ses amis. Habité par une certaine curiosité et un certain voyeurisme de cette haute famille anglaise du XXe siècle. De toutes leurs manières guindées, cérémoniales et soirées mondaines à n’en plus finir. Je suis persuadée aussi que les ventes de thé ont sacrément grimpé après l’événement de la série.
Et tous ces noms, grades qu’on n’entend plus: majordome, valet de pied et j’en passe. Des métiers qui donnaient une utilité, un travail à ceux qui les effectuait. Considéré parfois comme une privilège, un devoir et même, tout une vie comme pour Mr Carson. Servir la famille Grantham sept jours sur sept jours, pratiquement 24 heures sur 24. Ces hommes et ces femmes qui passent leurs journées à paresser, à se changer, à discuter et à profiter d’une oisiveté que les petites gens ignorent.
Mais lorsqu’on gratte le vernis si parfait de ces gens qui apparemment tout réussi, on se rend compte une fois encore que l’argent ne fait pas toujours le bonheur même s’il y contribue fortement. Quand commence l’histoire et pour reprendre JCO, le seul diplôme reconnu à cette époque pour une femme est la bague de fiançailles. L’amour n’a pas sa place; celui de sauver le domaine familial et de tenir son rang, oui. Telle est la lourde tache de Lady Mary. Celui d’Edith est de vivre dans l’ombre de ses sœurs et à ne pas trop en demander. Concernant Sibyl, c’est la petite dernière; la rebelle et féministe avant l’heure.
Lord Grantham lui doit répondre aux sollicitations extérieures que son titre exige. Cora sa femme, l’accompagne. En bonne américaine, elle séduit par sa beauté et sa classe. Dans les coulisses, les domestiques s’activent et se » tuent » à la tâche pour éviter le moindre désagrément à Mr et Mme et leurs enfants. Pour cela, ils doivent s’accommoder des différences de classe, de ce sentiment d’infériorité. Faire face à leurs doutes et blessures tout en restant impassible devant les maitres de la maison.
Cependant, peu à peu, l’Angleterre change elle aussi au grand dam de son aristocratie. Les domaines sont vendus, le personnel réduit au maximum et les promesses d’embauche rarissimes. Le faste n’est plus ce qu’il était; on parle d’économie et trésorerie. Des professions sont amenés à disparaitre et pour une fois, le personnel domestique se met à rêver et à croire à une nouvelle vie.
La vision de la femme s’en retrouve elle aussi bouleversée. Celle-ci travaille, s’émancipe du joug marital et familial. Elle ose afficher ses opinions même politiques. Les barrières entre les différentes classes tendent à s’effacer. En outre, le gouvernement est remis en cause; l’heure est aux changements de tous côtés. La boucle est enfin bouclée.
Downton Abbey est une chronique de la vie anglaise plus particulièrement de sa haute bourgeoisie. Son contexte historique notamment la première guerre mondiale et puis l’évolution sociale, économique et politique du pays, se révèle particulièrement intéressante bien que pas toujours approfondie. Étouffé trop souvent par les amours et désamours de ses protagonistes, leurs péripéties souvent rocambolesques et disons-le redondantes. Mais, dans un même temps la série séduit aussi pour ses mêmes raisons et ce, dans un paysage sériesque où l’originalité et l’intérêt sont monnaie rare.