FICHE TECHNIQUE
- Sortie : 31 août 2016
- Titre original : -
- Réalisateur : Jean-François Richet
- Scénariste : Peter Craig et Andrea Berloff, d'après le roman Blood Father de Peter Craig
- Acteurs : Mel Gibson, Erin Moriarty, Diego Luna...
- Compositeur : Sven Faulconer
- Genre : Mad Fatale is back !
- Pays : Amérique
- Durée : 1h30
La vie de John Link ( Mel Gibson) est simple. Divorcé, tatoueur, barbu, il vit dans une caravane loin de tout, si ce n'est une communauté d'alcooliques anonymes. Et... c'est tout. Pas très réjouissant pour lui, d'autant que sa fille a disparu depuis quelques années. Ne pouvant même pas noyer son chagrin dans une bonne bouteille de sky, le quotidien de John Link se résume à regarder la télé, manger des pâtes et penser à Zelda (blague de geek).
Heureusement, le scénario a prévu un truc de malade pour lui : le retour de sa fille, Lydia ( Erin Moriarty). En détresse, elle lui demande du pognon, ainsi que de pouvoir un peu squatter chez lui comme si c'était son tour des vacances. Pourquoi pas, sauf que dans tout ça, la Lydia fait la gamine genre tout-va-bien-je-te-joue-de-la-clarinette, alors qu'elle a deux ou trois malfrats collés au cul pour une histoire de drogue/argent/meurtre - oui oui, tout ça un peu mélangé : le scénariste n'a pas su se décider.
Link est donc au taquet de revoir sa progéniture, mais ça ne l'empêche pas d'avoir envie de lui foutre quelques mandales quand il s'aperçoit que 1) elle lui ment, et que 2) elle se fait des p'tits rails de coke en faisant caca sans tirer la chasse. Il se retient malgré tout (et c'est bien dommage, elle est tellement exaspérante).
C'est là qu'arrivent les méchants. Tatoués eux aussi (le film est sponsorisé par Ink Master), ils viennent tranquillement chercher la fille pour une fiesta de la mort qui tue. Papa veut bien, seulement il exige son retour pour 22 heures. Pas moyen de tomber d'accord sur l'heure, ça finit en fusillade. Et là, Blood Father démarre enfin... Que tu crois jeune naïf(ve) ! Tu as bien lu ce qu'on t'a dit ? C'est John Link, pas John Wick !
Parce qu'après, ça parlote encore (Lydia donne ses infos au compte-goutte, c'est d'un casse-couille !), Link revoit des connaissances à lui (qui ne sont ni drôles, ni intéressantes) et enquête sur les fans de sa fille, qui par ailleurs n'ont absolument aucun aplomb (ce Danny Trejo du pauvre, franchement...). Le rythme est mal fichu, là où tout aurait facilement pu être tendu comme un string, et rien ne vole hélas très haut.
Les quelques insuffisantes scènes d'action sont sympathiques, mais dans le genre, le premier Taken envoyait plus de pâté. Surtout que la réalisation de Jean-François Richet, pourtant réalisateur du très bon diptyque sur Mesrine, est d'une fadeur sans nom. Aucun plan ne sort du lot.
En gros, on va pas vous le cacher plus longtemps, c'est genre Martin Riggs de L'Arme fatale qui se la joue Mad Max dans le désert. C'est du pur Mel Gibson qui joue Mel Gibson dans le film Mel Gibson. Que ce soit dans ses répliques hilarantes, ses colères impulsives, ou même dans son couplet où chaque pêcheur peut esquiver la Loi mais certainement pas Dieu, tout transpire Mel Gibson. Et vous savez quoi ? Heureusement qu'il y a ça !
La présence du charismatique Mel Gibson (l'acteur principal du film, au cas où vous n'auriez pas saisi) est le seul et unique point fort de Blood Father. Le passé de John Link, lourd de conséquences, rappelle avec fracas celui de mister Gibson, qui fut lui aussi abandonné de tous pendant des années. Sauver sa fille résonne, pour Link, comme l'ultime rédemption, pour faire la paix avec elle, comme si Mel tentait de faire la paix avec son public. Et on peut dire que oui, on accueille son vrai retour les bras ouverts tant il nous avait manqué, et on espère maintenant le revoir vite, mais dans des films un peu mieux élaborés.
Bande-annonce de Blood Father :