La rebellion comme intrigue

Par William Potillion @scenarmag

Comment définir la rébellion d’une manière générale ?
Comme une critique active de l’autorité.

Et pour le domaine scénaristique, la rébellion est la description de toutes situations où un défi est lancé aux autorités établies.
Quelle que soit la définition que l’auteur donne à l’autorité dans son histoire.

L’autorité

L’autorité critiquée par la fiction a des formes bien diverses. Il peut s’agir d’une insurrection comme la révolution française ou de la guerre d’Indépendance des Etats-Unis.

Ce peut être aussi une autre forme de refus comme dans Vol au-dessus d’un nid de coucou. Il est que dans un sens un institut psychiatrique est un petit état dans l’état (du moins pour ceux qui y sont enfermés).

Pour McMurphy, cependant, il s’agit plus de démontrer l’absurdité des règles que de renverser le pouvoir en place incarné par Miss Ratched.
On ne peut dénier pourtant à McMurphy qu’il recherche aussi une certaine forme de pouvoir. Bien que ce dernier soit davantage spirituel que matériel comme pourrait le laisser supposer la fonction du personnage du Chef.

La recherche du pouvoir

Cette quête ou cette soir de pouvoir (cela dépends de ce que les auteurs ont à dire) se retrouve souvent dans le motif des intrigues centrées sur la rébellion.

Bien sûr l’idée est de se désaliéner du joug mais ce faisant, c’est aussi instaurer une autre forme de pouvoir.
C’est ce qui se passe dans les intrigues portant sur les mutineries. Et l’on est en droit de se demander si le message illustré par l’intrigue n’est pas justement la recherche du pouvoir et une critique, en fait, du pouvoir ou du libre-arbitre.

Une question de survie

Lorsque la rébellion est au cœur de l’intrigue, il apparaît souvent une question de survie.
Que l’on craigne pour celui qui défie l’autorité ou pour celui ou celle qui incarne l’autorité, ce qui compte est l’importance de la survie.

Survivre à la désobéissance, à la contestation, à la dissidence, à l’insoumission, à l’insubordination, à la révolte, au refus… consiste en la description de circonstances significatives.
Et ce sont ces situations particulières qu’il est intéressant d’explorer.

Qu’est-ce que cette survie implique pour les personnages ?
Comment cela influe-t-il sur leurs relations ?
Et qu’en est-il de ceux qui ne survivront pas ?

Vous rencontrerez aussi des questions d’honneur, d’infamie, de conspiration ou tout simplement de légitimité.

Une question de politique

Lorsque l’arène politique est concernée par votre fiction, cela offre la possibilité pour un auteur de parcourir de nombreux lieux et époques.

Des événements historiques peuvent alors être sollicités pour asseoir votre fiction. Vous pourriez d’ailleurs parfaitement écrire une histoire d’amour sur fond de révolution française, par exemple.

Ces événements réels du passé offrent des choix pour l’intrigue. Ils ajoutent une dimension à l’histoire.
il est même possible de cumuler des intrigues secondaires sur un fond historique. Si vous vous lancez dans une série, une toile de fond historique offre autant d’opportunités que vous pouvez souhaiter pour autant d’intrigues.

Le brainstorming du Et Si… ? fonctionne à merveille dans ce type de recherche.
Pourquoi ne pas recréer l’histoire ?

Et si… un soulèvement avait eu lieu en Afrique du Sud mettant un terme beaucoup plus précoce à l’Apartheid ?

La nature même de ce type d’intrigue implique de la violence

Une rébellion, de par sa nature, implique le défi, le conflit, la résistance.
De l’action, des réactions construisent l’histoire. Et n’importe quel événement peut s’inscrire dans une telle intrigue, la violence sera toujours omniprésente ou simplement latente.

Conflits de génération, conflits sociaux, conflits domestiques… toutes situations qui créé un défi et exige une forme ou une autre de réparation, redressement, compensation ou réforme…

L’intrigue au caractère rebelle n’est en fait rien d’autre qu’un moyen de raconter une histoire.