Réalisé par : David Mackenzie
Avec : Jeff Bridges, Chris Pine et Ben Foster
Sortie : 07 septembre 2016
Durée : 1h42min
Distributeur : Wild Bunch Distribution
3D : Oui – Non
Synopsis :
« Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. À leurs trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint, bien décidés à les arrêter. »
2/5
L’engouement général autour de Comancheria n’a, a priori, pas atteint les portes de Pulp Movies. Ce polar avait pourtant de bonnes bases. L’histoire tient debout, elle repose sur une bonne cause : racheter la maison familiale. Les moyens mis en œuvre pour ce résultat auraient pu être divertissants : une série de braquages perpétrés par deux jeunes frères attachants et amusants. Et pourtant, rien n’y fait, Comancheria manque de beaucoup de choses.
Tout d’abord, la mise en scène est plate. Ce n’est pas mal filmé, mais rien ne vaut le détour. La manière de capturer les images est on ne peut plus simple. Les angles reprennent certains codes du western. Certes, le résultat est assez agréable mais le spectacle a perdu toute sa magie avec le temps. Jouer avec ces codes, les accentuer ou les modifier un peu aurait pu donner une réalisation plus recherchée, plus soignée. Mais les plans du « chef ranger », le chapeau sur la tête, le brin de paille dans la bouche et les pieds sur la barrière au moment du crépuscule, ça suffit. Rien de très excitant, même dans les balades en voiture qui, dans des paysages quasi-désertiques américains parfois somptueux, auraient pu être très largement mieux mises en valeur. La photographie n’est pas à la hauteur de ce que d’autres réalisateurs proposent depuis quelques temps.
Décidément, où est le charme de Comancheria ? Ce polar semble tirer son succès de l’écriture peu commune de chacun des personnages, ainsi que la position que prend le spectateur par rapport à eux. En effet, le public est face aux méchants (les braqueurs) qui se révèlent être aussi amusants, innocents et empotés que les célèbres Frères Daltons. De l’autre côté, les « gentils », les fameux rangers, ceux dont le métier est de rétablir le calme. Mais dans le sud des Etats-Unis, à une certaine époque, ces justiciers n’ont pas tout pour eux et la sympathie à leur égard ne se développe pas complètement. Finalement, pas de prise de partie pour le public. Les gentils et les méchants ont chacun leurs lots de bons et de mauvais côtés. Il est intéressant alors, dans un polar, d’occuper cette place et d’apprécier assez justement les uns comme les autres.
Les rangers sont assez stéréotypés, il faut l’avouer. Pas grand besoin de parler de leurs personnages, sachez que l’idée que vous vous en faites en lisant ses lignes est très sûrement la bonne. Mais les deux frères, les deux braqueurs, les méchants de l’histoire, eux, sont le point fort de Comancheria. Ils sont tous les deux légèrement maladroits, parfois presque simplets. Ce trait de caractère les rend amusants et attachants puisque le spectateur se rend compte que leurs intentions ne sont pas foncièrement mauvaises. Leur but n’est pas de faire le mal, et pour cela, on les aime ! De plus, comme des frères, ils se chamaillent, ils se balancent des insultes et des reproches alors qu’aucun des deux n’est assez parfait pour avoir de quoi donner des leçons à l’autre. Ces deux compagnons, superbement joués par Ben Foster et Chris Pine, forment un très bon duo. Ils ne sont pas simplement drôles, ils sont aussi attachants, parfois dramatiques et durs l’un envers l’autre.
Le film ne dure qu’un peu plus d’une heure quarante et c’est suffisant. Rien d’exceptionnel, mais Comancheria se regarde quand même facilement.