[CRITIQUE] – Where To Invade Next (2016)

[CRITIQUE] – Where To Invade Next (2016)

Réalisé par : Michael Moore

Sortie : 14 septembre 2016

Durée : 2h00min

Distributeur : Chrysalis Films

3D : Oui – Non

Synopsis :

« Dans son nouveau documentaire, Michael Moore décide de s’amuser à envahir le monde pour déterminer ce que les États-Unis peuvent apprendre des autres pays. »

4/5

Enfin ! On l’attendait tous. Michael Moore est de retour pour un nouveau documentaire fracassant. Ses critiques offensives du système américain actuel nous avait manqué, avouons-le. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, qu’on gobe ses paroles ou qu’on les prenne avec du recul, ce Monsieur nous offre toujours deux bonnes heures de satisfaction dans ses films. Parce que, même si on ne l’apprécie pas, on ne peut s’empêcher de rire devant les blagues extrêmement bien placées de ce grand optimiste. Après plusieurs années de préparation, Michael Moore revient avec Where To Invade Next. Il lui a fallu du temps pour préparer ce documentaire, et pour cause, il a dû prendre le temps de voyager pour avoir du contenu. En effet, dans cette nouvelle réalisation, le célèbre américain vient « envahir » l’Europe.

[CRITIQUE] – Where To Invade Next (2016)

L’EUROPE COMME MODÈLE

Il sillonne les différents pays pour voler des idées, des modes de fonctionnement politiques, pour ensuite les ramener en Amérique. Son but est simple : améliorer les États-Unis. Il était presque devenu habituel de voir Michael Moore incriminer son pays dans ses documentaires. Dans Where To Invade Next, il adopte une toute autre démarche. Si pointer du doigt ne suffit plus, alors il préfère régler les problèmes par lui-même en apportant des solutions à l’Amérique sur un plateau d’argent. D’une manière beaucoup plus douce, Moore réussi à appuyer là où ça fait mal. Il utilise la comparaison pour éveiller les consciences. Il montre ce qui est presque naturellement mis en place en Europe pour mieux faire ressortir en surface ce qui ne va pas de l’autre côté de l’Atlantique.

Michael Moore s’offre donc un petit road-trip qu’il est très agréable de suivre en tant que spectateur. Le documentaire se compose d’une suite de différents tableaux, chacun traitant d’un thème particulier, dans un pays. Mais à chaque fois, l’entrée en matière se fait de la même manière : le public est face à des images de population heureuse, souriante et fière de son pays. Ensuite, Michael Moore précise la spécificité du pays, son point fort. Pour la France, il a choisi de mettre la nourriture des cantines des écoles sous les projecteurs. Pour la Finlande, il souligne le bon fonctionnement du système éducatif. Après avoir introduit le sujet, il prend des exemples concrets via des témoignages pour enfin en arriver à la comparaison avec les États-Unis. De quoi terminer chaque tableau en se prenant une petite gifle. Toutes les comparaisons rassemblées, c’est une grande claque.

[CRITIQUE] – Where To Invade Next (2016)

UNE RÉFLEXION HUMANISTE

Ce procédé est très ludique, il parait léger et pourtant très efficace. Et finalement, tous les thèmes abordés par Michael Moore ne sont pas si distincts que cela. Il fait tout pour montrer qu’avec un peu de réflexion, de jugeote, et surtout, surtout avec un bon état d’esprit, il est possible de faire changer le fonctionnement complet d’une société. « La dignité humaine est la colonne vertébrale de notre système judiciaire » est une phrase prononcée dans un témoignage lors de la séquence sur le Portugal. Mais pour conclure sur le message que souhaite apporter Michael Moore, la citation pourrait se réduire à « la dignité humaine est la colonne vertébrale de notre système ». Tout au long de Where To Invade Next, le documentariste engagé montre qu’un Homme heureux, est un Homme bien traité et respecté par son gouvernement, et qu’en échange, la population fait fonctionner correctement son État.

Ce qu’il est possible de reprocher à cette nouvelle réalisation de Michael Moore, ce sont les mises en scènes absolument pas implicites. L’Américain ne cache même plus que ses témoignages sont souvent dictés, tout du moins préparés. Il évite aussi d’aborder tous les sujets polémiques des pays qu’il traverse, mais c’est un parti pris qu’il annonce sans gêne dans les premières minutes du documentaire. Alors faute avouée, à demi pardonnée ? Il assume sa position. Il n’a pas fait le tour de l’Europe pour absorber les mauvais côtés, mais bel et bien les meilleurs aspects d’une société. Au public de prendre des pincettes et de se laisser emporter par les messages délivrés par Moore pendant les deux heures qu’il nous propose.

Michael Moore revient en grandes pompes. Where To Invade Next semble plus doux que les autres documentaires, mais il en est d’autant plus puissant.

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