Nouveau film du réalisateur David McKenzie qui a offert de beaux moments cinéma aussi divers que "My name is Hallam Foe" (2007), "Perfect Sense" (2011) et"The Finest Hours" (2016) de Craig Gillepsie. "Des poings contre les murs" (2014). Cette fois il explore un autre univers, plus "américain", et s'offre les services du scénariste du très bon "Sicario" (2015) de Denis Villeneuve pour un film qui mélange les genres avec efficacité et sans esbrouffe. Mixte parfait entre le western, le buddy movie et le thriller sur fond de détresse sociale McKenzie signe un film à l'ancienne tout en étant diablement contemporain. Où comment deux frères texan décident de braquer des banques qui les ont apauvri pour se venger tout en prévoyant l'avenir de leurs fils et neveux. Une version moderne de Jesse et Franck James avec en prime une arnaque de l'arroseur arrosé. Les deux frangins sont interprétés par le duo Ben Foster-Chris Pine qui se sont déjà croisés peu de temps avant dans le réussi
Foster joue celui qui sort de prison, la tête brûlée tandis que Pine est le fils tout aussi loser mais malin et mature. A leurs trousses on trouve le ranger joué par l'excellent Jeff Bridges dans un rôle qui n'est pas sans rappeler Clint Eastwood dans son film "Le Monde parfait" (1993). Si le scénario semble classique et linéaire ce n'est que dans la grande ligne principale. Ce qui est le plus intéressant ce sont les multiples paramètres qui nous font apprécier le mélange des genres. "Comancheria" est le nom du territoire comanche avant 1860 et qui souffre aujourd'hui de la pauvreté, de la criminalité et aussi de la crise économique récente. Du western on a donc les comanches, les plaines typiques de l'ouest, les armes (toujours libre au Texas) et les stetsons, le braquage à l'ancienne et une certaine nostalgie. De la comédie, buddy movie et/ouroad movie on a le duo parfait à la fois différent et lié par le sang, les joutes verbales à la fois piquantes et touchantes entre les frères mais aussi celles qui lient le vieux briscar ranger proche de la retraite et son collègue comanche qu'il aime taquiner plus que de raison. Du thriller on a l'action pur du braquage, la chasse à l'homme et la violence qui en découle forcément. Et le tout cache à peine la misère ambiante, la solitude et la sécheresse humaine de cette région que Alberto (ranger adjoint) explique parfaitement en expliquant que les comanches d'hier sont aujourd'hui en col blanc dans des établissements bancaires. Le tout mis en musique entre autre par le folk rock de Nick Cave, musique à la fois moderne et teinté de nostalgie idéale pour ce western crépusculaire non dénué, pourtant, d'un léger optimisme.
Critiques De Films
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