Avec Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel
Chronique :Divines est un concentré d’énergie et de générosité, une première œuvre pleine, riche et touchante, une fable parfois maladroite mais indiscutablement sincère.
Pour son premier film, Houda Benyamina parle de misère sans misérabilisme, ne verse pas dans le propos politique mais assène un discours féministe bien senti car non forcé. Son film n’est pas un film sur la banlieue et ne s’en réclame jamais. La réalisatrice s’appuie simplement sur ce qu’elle représente pour en faire le décor triste d’une enthousiasmante histoire d’amitié entre deux gamines ambitieuses et déterminées à s’en sortir. La jeune femme démontre par ailleurs de jolies aptitudes à la mise en scène, se permettant quelques embardées poétiques réussies (une virée virtuelle en Ferrari en Thaïlande, une danse improvisée dans un supermarché désert…) et impose un style beaucoup plus subtil que son intervention cannoise aurait pu le laisser penser !
Alors oui, il y a des maladresses, des invraisemblances, un peu de naïveté aussi. Certes la dernière partie qui lorgne sur le thriller est plus faible et alourdit le tout. Mais Divines fait preuve d’une telle vitalité qu’on pardonne assez facilement ses défauts. Surtout, il révèle deux actrices à tomber, et en particulier l’éclatante Oulaya Amamra. Il est rare de quitter un film avec l’impression d’avoir assisté à la naissance d’une future grande. Mais la jeune actrice fait preuve d’une telle maturité, d’un tel aplomb, d’une telle facilité, qu’on sait très rapidement qu’on est devant un phénomène. On devine, devant la richesse de son interprétation, qu’elle peut tout jouer. C’est rare. Elle est la divine étoile du film.
Synopsis : Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.