Chaque auteur(e) professionnel(le) a sa propre façon d’aborder un sujet, et développe au fil des ans un rituel pour le mener de l’idée initiale à son aboutissement sur la page. Peut-être ma propre méthode vous donnera t-elle quelques idées pour développer la vôtre?
Toutes les idées, aussi géniales nous semblent-elles de prime abord, ne méritent pas d’être développées sous forme d’intrigue. Voici comment je mets les miennes à l’épreuve… 🙂
Chose promise en début de semaine, chose due. 🙂 Je vous ai déjà expliqué comment naissent mes projets de scénarios ou romans, mais j’avais volontairement omis le commencement du commencement, si j’ose dire, car il méritait un article dédié.
Comme tous les auteurs professionnels, à force d’écrire dix heures par jour, six ou sept jours par semaine, mon imagination travaille jour et nuit. Le problème n’est jamais de trouver des idées, mais plutôt de savoir lesquelles d’entre elles ont le potentiel pour donner naissance à une fiction susceptible de plaire au public, ou plus exactement, aux décideurs qui pensent mieux savoir que les spectateurs/lecteurs ce qui leur plaira ou pas. 😉
Et puis, il faut bien le reconnaitre, certaines idées semblent démentes à chaud mais s’avèrent impossible à décliner sous la forme souhaitée (court ou long-métrage, roman, BD, nouvelle, unitaire ou série TV). D’autres manquent, in fine, d’originalité ou de pertinence vis à vis du marché…
Pour extraire d’un concept toute sa substantifique moelle, elle a besoin d’infuser donc. Lorsque l’une d’entre elle jaillit, de jour comme de nuit, chez moi ou en déplacement, je la note, bien entendu, à la main de préférence. Comme je vous l’ai expliqué à maintes reprises, l’acte physique de coucher des mots sur papier participe à leur maturation dans ma petite cervelle. Et plus je vais recopier ces mots, plus le concept va s’élaborer.
Dès que j’ai deux minutes de libre, je recopie l’idée en question sur un grand bloc notes, à pages détachables. Je brainstorme à l’écrit au sujet du concept, puis je l’oublie momentanément pour retourner à mes divers textes en cours d’écriture.
Quelques jours, voire semaines, plus tard, je me retrouve avec une montagne de feuilles volantes, que je relis et essaie de regrouper/combiner par thématiques. J’agrafe les dossiers parents et les étiquette avec des post-it. Je range le tout dans un trieur dédié. A ce stade, certains concepts se détachent du lot, et vont impliquer le travail de recherche évoqué lors d’un précédent article, compilé dans un cahier dédié.
Les autres idées sont mises en jachère, plus ou moins longue en fonction de mon emploi du temps du moment. J’en oublie carrément certaines.
De temps en temps, lorsque que j’ai quelques jours de libre entre deux écritures, ou que je sens poindre un petit coup de writer’s block, je relis ma pile de feuilles volantes. Avec le recul, certaines me semblent fades, ou peu originales, je les déchire donc sans aucun remords. Je recopie celles qui restent dans un carnet dédié, vous comprenez, maintenant, pourquoi j’ai besoin de tant de carnets? 😉
Quand j’ai du temps, entre deux projets, je feuillette le dit carnet et certaines de ces idées me sautent aux mirettes. J’ai alors assez de recul pour les développer, soit seules ou combinées avec d’autres. Mais la plupart d’entre elles finiront leurs jours dans ce carnet.
C’est le principe même du développement, que les industries cinématographiques et/ou audiovisuelles de maints pays, sauf le nôtre, valorisent si bien: pour produire une bonne histoire, il faut en avoir écrit cinquante, et imaginé mille… 😉
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