Victoria

545138-jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxVictoria, c’est le portrait d’une avocate débordée, mère célibataire de deux fillettes qui tente de jongler entre sa vie privée et sa vie professionnelle.

Le film s’ouvre sur la démission soudaine du baby-sitter-homme-à-tout-faire. S’ensuivent de multiples épreuves auxquelles l’héroïne doit faire face : l’appel à l’aide d’un ami (Melvil Poupaud), accusé d’une tentative de meurtre, qui souhaite qu’elle assure sa défense ; la lutte contre la vindicte de son ex-mari, écrivain en mal d’inspiration, auteur d’un blog « autofictionnel » qu’il nourrit de leur vie commune ; mais surtout la spirale infernale dans laquelle la jeune femme semble s’embourber. Elle tente alors de trouver les réponses à ses névroses dans les cartes d’une voyante, les aiguilles d’un acuponcteur ou dans les bras d’un amant d’un soir, sans succès.

Les frontières se brouillent, la vie privée se mêle au professionnel, l’intime se confond avec le travail, les talents d’oratrice autrefois convaincants deviennent sans effet,bref, la machine s’enraye.

Désespérée, Victoria va jusqu’à embaucher un ancien dealer (Vincent Lacoste) qu’elle a défendu pour s’occuper de ses filles… et accessoirement d’elle-même.

Après La Bataille de Solférino Justine Triet traite à nouveau de la lutte d’une mère célibataire dans Victoria. Pour incarner cette mère dépassée par les événements, la réalisatrice a judicieusement choisi Virginie Efira, qui tour-à-tour se révèle lumineuse, fantasque, débordée, perdue, pathétique mais toujours vaillante !

Ainsi, même si « cette comédie désespérée mais joyeuse » ne répond pas à toutes les questions existentielles qu’elle soulève, que sa fin laisse songeur et que certains personnages secondaires sont traités de manière assez inégale, elle a le mérite d’allier le burlesque à la mélancolie et surtout de brosser le portrait d’une héroïne des temps modernes : la femme d’aujourd’hui !

Sortie le 14 septembre 2016.