Toni Erdmann

Par Dukefleed
Le Yéti et la Working Girl
Inès, working girl de 37 ans, incarne les élites mondialisées sans racines ayant perdu, avec la réussite, de leur humanité et la prise avec le monde réel. Son père ; retraité, divorcé et troubadour ; lui fait la surprise de sa visite à Bucarest où elle travaille. Bien décidé, de manière subtile, à lui faire prendre conscience de ce qu’il considère comme le vrai sens de la vie, il ne va pas s’arrêter à cette surprise là.2h42, c’est long car très lent, c’est l’objectif poursuivi par Maren Ade entendant trancher avec la frénésie des hommes d’affaires. Mais c’est redondant et trop pauvre pour une telle longueur, le film aurait gagné à être condensé. Les gags parfois drôles sont souvent lourdauds en est témoin la réhabilitation du coussin péteur.Au-delà de çà, la chronique familiale intimiste s’imbrique bien avec la critique sociale. Le père agit comme un miroir pour sa fille de ce que l’ultralibéralisme débridée peut produire. Le tableau du monde qu’il reflète n’est pas bien joli, Maren Ade ne nous montre qu’à une seule reprise des pauvres à Bucarest ; alors qu’ils sont légions. Mais nous sommes les yeux des élites, donc tout comme eux nous ne les voyons pas et restons entre nous durant 2h42. Voilà pour la critique du capitalisme actuel. Concernant l’étude de la relation filiale ; malgré le rôle de balourd du père, il use de stratégies fines afin de faire prendre conscience à sa fille de la vie qu’elle mène. C’est une belle relation malgré les incompréhensions intergénérationnelles. Comment ce père a-t-il pu engendrer cette fille ? Une question en suspens tout le long du film.Un film OVNI avec du contenu mais sans rythme et avec peu de finesse… Je comprends que l’engouement du public Cannois n’est pas été relayé par le Jury… en attendant de voir les films primés.
Sorti en 2016
Ma note: 8/20