Réalisé par : Todd Phillips
Avec : Jonah Hill, Miles Teller et Bradley Cooper
Sortie : 14 septembre 2016
Durée : 1h56min
Distributeur : Warner Bros. France
3D : Oui – Non
Synopsis :
« Deux copains vivant à Miami Beach à l’époque de la guerre en Irak profitent d’un dispositif méconnu du gouvernement fédéral, permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres de l’armée américaine. Ils ne tardent pas à empocher de grosses sommes d’argent. Mais les deux amis sont totalement dépassés par les événements lorsqu’ils décrochent un contrat de 300 millions de dollars. Pour honorer leurs obligations, ils doivent entrer en contact avec des individus très peu recommandables… dont certains font partie du gouvernement américain. »
3,5/5
Todd Phillips, le réalisateur de la saga Very Bad Trip, revient dans les salles obscures pour, à son habitude, en mettre plein la vue grâce à un nouveau film on ne peut plus hollywoodien. Dans War Dogs, deux anciens amis se retrouvent et veulent faire fortune avec la vente d’armes. Ces deux potes sont délurés (un plus que l’autre), et leur appétence pour les équipements de guerre va, évidemment, les mener dans des aventures auxquelles ils ne s’attendaient pas. Rien que par le scénario du film, le spectateur reconnait tout de suite la patte de Todd Phillips. Il serait assez mal venu de comparer War Dogs et Very Bad Trip sur tous les points, mais il faut avouer que l’ambiance est la même dans les deux réalisations.
INTRIGUE RYTHMÉE ET HUMOUR BIEN DOSÉ
Dans l’un comme dans l’autre, les moyens de faire rire sont similaires. Le comique de situation est presque constant puisque nos deux hurluberlus sont placés dans un cadre très réaliste. L’environnement et les personnes qui les entourent paraissent « normaux » tandis que le comportement des deux personnages centraux est sans arrêt outrancier, notamment celui interprété par Jonah Hill. Miles Teller, lui, interprète quelqu’un de plus raisonnable. Cette différence entre les deux donne une piste encore plus grande pour laisser place aux vannes. Un régal offert par Todd Phillips à son public. Au fur et à mesure du film, comme dans Very Bad Trip, les ennuis rencontrés par les protagonistes sont de plus en plus fâcheux. Les rires se font de moins en moins réguliers, mais lorsqu’une blague est lancée, elle en est d’autant plus drôle puisqu’elle se place dans un contexte dramatique. L’intrigue du film ne met pas l’humour de côté. Le mélange est très réussi, le spectateur ne peut que rire.
En plus d’être maintenu en haleine grâce à débit de railleries très bien placées, le public peut se satisfaire d’avoir un film excellemment bien rythmé. En effet, War Dogs utilise le procédé des chapitres pour introduire chaque nouvelle bribe d’histoire. Fondu au noir, carton avec citation, et le film redémarre. Il s’agit là de donner une idée de ce qu’il va se passer ensuite, sans trop en dire. Les citations choisies pour ces transitions sont très évocatrices des situations saugrenues dans lesquelles vont se trouver les deux amis et même sans deviner ce qu’il va arriver, le spectateur sait que ça s’annonce grandiose. En plus de cela, la voix de Miles Teller narre son histoire et son ressenti tout au long de War Dogs. Cela ajoute un nouveau point de vue. Le procédé est intéressant dans la mesure où il permet de donner plusieurs détails et anecdotes souvent très drôles, sur ce que vivent les deux meilleurs amis, devenus collègues.
Malheureusement, le nouveau film de Todd Phillips tombe parfois dans des facilités scénaristiques, déjà vues et revues dans ce genre de film. Un exemple simple et qui ne vous en dira pas trop, lorsque le personnage joué par Miles Teller décide de s’engager dans la vente d’armes avec son meilleur ami, il apprend que sa femme est enceinte. Le danger de ce nouveau métier est incompatible avec cette nouvelle vie de famille. Ce genre d’annonces sont devenues trop habituelles et ça en devient très lassant. Et War Dogs en regorge.
War Dogs est une très bonne comédie, avec un duo d’acteurs remarquables. Mais cela ne vaut pas The Nice Guys.