Le Caire, été 2013, deux ans après la révolution égyptienne. Au lendemain de la destitution du président islamiste Morsi, un jour de violentes émeutes, des dizaines de manifestants aux convictions politiques et religieuses divergentes sont embarqués dans un fourgon de police. Sauront-ils surmonter leurs différences pour s’en sortir ?
Après Les Femmes du bus 678 qui dénonçait la condition féminine en Egypte, Mohamed Diab se fait à nouveau le témoin de son époque et revient sur les affrontements qui ont opposé, au lendemain du renversement du président Morsi par l’armée, les Frères musulmans, partisans de celui-ci, et les soutiens des militaires.
Présenté en sélection Un certain regard au dernier Festival de Cannes, Clash filme sans concession l’échec de la révolution égyptienne. Caméra à l’épaule, Diab joue avec les contrastes, entre plans larges sur la ville en guerre et plans resserrés dans le fourgon où les manifestants sont enfermés. Dans ce huis-clos confiné où l’on frôle la claustrophobie, le cinéaste fait monter la tension – chacun des protagonistes justifiant son point de vue avec véhémence – sans omettre de la ponctuer de quelques respirations, telle la très jolie scène du karaoké, seul moment où tous les prisonniers semblent en paix, comme réunis par le rire.
Si le scénario paraît bien souvent confus, on retiendra surtout de ce Clash sa mise en scène tirée au cordeau, ses acteurs impeccables au jeu tout en puissance, et son propos saisissant, révélant toute la violence et l’absurdité d’un combat dont on peine à comprendre les enjeux véritables.
Sortie le 14 septembre 2016.