FICHE TECHNIQUE
- Sortie : 14 septembre 2016
- Titre original : -
- Réalisateur : Todd Phillips
- Scénaristes : Jason Smilovic, Todd Phillips et Stephen Chin, d'après l'article Arms and the Dudes de Guy Lawson
- Acteurs : Jonah Hill, Miles Teller, Ana de Armas...
- Compositeur : Cliff Martinez
- Genre : Les chiens de Wall Street
- Pays : Amérique
- Durée : 1h55
Le cinéma de Todd Phillips nous fait penser un peu à celui de James DeMonaco, le réalisateur des American Nightmare. Dans les deux cas, ils écrivent eux-mêmes leurs scénarios avec des idées de base plutôt sympathiques, mais n'arrivent jamais à exploiter leur sujet comme il faut. Le seul moment où Phillips nous a vraiment plu, c'est pour Very Bad Trip 2, trash et sans édulcorant, allant à fond dans le délire de la suite poussive et identique au premier.
War Dogs, lui, n'atteint pas ces cimes. Il se place donc tranquillement dans la filmographie de Phillips en tant que film bancal et indécis. Un classique de lui quoi. Il traite d'un sujet vu et revu au cinéma, le fait avec peu d'originalité (une histoire de couple barbante, malgré les beaux yeux d' Ana de Armas), mais ce n'est pas trop ennuyant pour autant... Bon même si au bout d'un moment ça tourne un peu à vide - le récit stagne dangereusement au trois quart du film, se remettant sur les rails à la fin.
Voulant mettre du délire, du drame familial, de la politique et de la réflexion sur le trafique d'arme, Phillips se mélange un peu les pinceaux et ne parvient pas à présenter son film comme ce qu'il aurait pu ou dû être : corrosif et ambiguë. Et de ce fait, War Dogs devient un long-métrage tout ce qui a de plus banal.
Les scènes drôles fonctionnent, mais ne cartonnent pas, et surtout ne sont pas constantes. Et d'un autre côté, cette histoire vraie redoutable au sérieux plombant aurait certainement mérité moins de fun. Difficile de classer War Dogs finalement : ce n'est pas une comédie, ni un drame, ni un thriller, encore moins un film d'action, mais un peu tout ça en même temps aussi.
Certains cinéastes avant lui ont réussis tous ces mélanges de genre sans se perdre. On pensera notamment à l'hilarant Pain and Gain de Michael Bay, où les personnages sont réellement tous cons, tout comme leur projet foireux dès le départ, au Loup de Wall Street de Martin Scorsese, où tout se joue admirablement avec l'évolution du personnage de Di Caprio, tantôt péteux, tantôt roi du monde, mais toujours timbré, ou encore à Lord of War d' Andrew Niccol, dont Phillips emprunte (pompe ?) d'ailleurs les mêmes idées concernant le côté didactique du trafique d'armes.
Cependant, être décontenancé par la façon de faire du réalisateur de Starsky et Hutch (hé oui, c'est lui...) n'enlève en rien LA réussite indéniable de War Dogs : son duo d'acteurs. En plus d'une complicité palpable entre les deux comédiens, on parvient aisément à s'identifier à ce pauvre mec perdu qu'est Miles Teller (excellent dans Whiplash) grâce à sa prestation juste. Par contre, celle de Jonah Hill joue dans la cour des grands. Armé d'un rire insensé et délirant, aussi fou que dans Le Loup de Wall Street, l'acteur et sa silhouette digne de Pingouin dans Batman, le défi fait mouche à chaque réplique, et se trouve être le personnage le plus intéressant du film, jonglant habilement entre rassurant et inquiétant, le tout en étant très souvent drôle.
Et concrètement, heureusement que le casting fonctionne, car le film aurait pu sombrer dans un emmerdement royal.
POUR LES FLEMMARDS : Pas assez drôle, pas assez virulent, pas assez original, War Dogs aboie plus qu'il ne mord. Reste Miles Teller et surtout Jonah Hill, un duo d'acteurs complice et talentueux.Bande-annonce de War Dogs :