Amours adolescentes
Gaspard débarque en solitaire à Dinard pour une quinzaine de vacances. Il arpente les plages, compose des chansonnettes et attendant que celle qu’il aime (Lena) daigne rentrer à Saint-Lunaire et lui consacrer un peu de temps. La solitude ne lui pèse pas, il a l’impression d’être invisible dans le groupe ; c’est donc un choix. Dans cette attente paisible, il va tomber sur Margot qui elle aussi est une amoureuse avec un problème de timing (soit en France avec un amoureux à l’étranger soit l’inverse). Lors de longs travellings sur la belle côte d’émeraude, les deux jeunes gens vont se livrer lors de dialogues magnifiquement écrits. Evoquant tour à tour, sur le ton de la vérité, leurs questionnements sentimentaux. Puis Solène entre en piste, pulpeuse et séductrice mais avec des valeurs d’un autre temps (« je ne couche pas le premier soir »). Jeté dans les bras de Gaspard par Margot, juste pour voir ce qu’il va advenir. Il se lance dans cette relation, puis Lena finit par débarquer. Et elle incarne la femme dont il rêve. Lui, si transparent, fait dire à Margot : « Tu trouveras une femme que tu aimeras et qui t’aimera. Mais pas tout de suite. C’est pour çà qu’on a envie de s’attacher à toi. On a envie d’attendre… ». Visionnaire et en avance sur les garçons, cette Margot, aura une réplique bien tranchante à propos de la différence de maturité homme femme un peu plus tard. A moins qu’elle n’ait pas perçu la place laissée au hasard par Gaspard dans ses relations : « Je n’aime pas provoquer le hasard. Par contre, j’aime bien que ce soit le hasard qui me provoque. » . En effet, laissant le hasard guidé ses pas, Gaspard se retrouve dans un gentil marivaudage adolescent avec trois belles filles très différentes entre lesquelles il navigue au gré de ses coups de cœur et des allers et venues des belles. Finissant par se retrouver piégé entre les trois auprès desquelles il a fait la même promesse. Lui le transparent se retrouve avec trois courtisanes… inespéré… Mais ce grand dégingandé laisse constamment le hasard agir et si peu acteur de ses choix. Et c’est bien le hasard qui va décider pour lui en donnant presque raison à Margot sur l’impossibilité de Gaspard à trouver une femme à ce moment de sa vie. A moins que cette dernière, dans un final romantique et mélancolique, finisse par obtenir ce qu’elle semble chercher tout le film : l’amour de Gaspard… Mystère sur les réelles intentions de Margot.C’est Rohmer, il faut passer l’apparence esthétique très roman photo pour apprécier les enjeux et les propos échangés durant cette heure 45. Et au terme du film, mélancolique aussi, je me suis dit qu’il n’était plus d’actualité 20 ans après malgré qu’il ne fasse pas dater. 1996 c’est encore un temps où le téléphone était encore filaire et imposait la réflexion, la patience et l’attente… loin de l’immédiateté actuelle qui a transformé en profondeur les rapports humains et donc amoureux.
Sorti en 1996
Ma note: 13/20
Gaspard débarque en solitaire à Dinard pour une quinzaine de vacances. Il arpente les plages, compose des chansonnettes et attendant que celle qu’il aime (Lena) daigne rentrer à Saint-Lunaire et lui consacrer un peu de temps. La solitude ne lui pèse pas, il a l’impression d’être invisible dans le groupe ; c’est donc un choix. Dans cette attente paisible, il va tomber sur Margot qui elle aussi est une amoureuse avec un problème de timing (soit en France avec un amoureux à l’étranger soit l’inverse). Lors de longs travellings sur la belle côte d’émeraude, les deux jeunes gens vont se livrer lors de dialogues magnifiquement écrits. Evoquant tour à tour, sur le ton de la vérité, leurs questionnements sentimentaux. Puis Solène entre en piste, pulpeuse et séductrice mais avec des valeurs d’un autre temps (« je ne couche pas le premier soir »). Jeté dans les bras de Gaspard par Margot, juste pour voir ce qu’il va advenir. Il se lance dans cette relation, puis Lena finit par débarquer. Et elle incarne la femme dont il rêve. Lui, si transparent, fait dire à Margot : « Tu trouveras une femme que tu aimeras et qui t’aimera. Mais pas tout de suite. C’est pour çà qu’on a envie de s’attacher à toi. On a envie d’attendre… ». Visionnaire et en avance sur les garçons, cette Margot, aura une réplique bien tranchante à propos de la différence de maturité homme femme un peu plus tard. A moins qu’elle n’ait pas perçu la place laissée au hasard par Gaspard dans ses relations : « Je n’aime pas provoquer le hasard. Par contre, j’aime bien que ce soit le hasard qui me provoque. » . En effet, laissant le hasard guidé ses pas, Gaspard se retrouve dans un gentil marivaudage adolescent avec trois belles filles très différentes entre lesquelles il navigue au gré de ses coups de cœur et des allers et venues des belles. Finissant par se retrouver piégé entre les trois auprès desquelles il a fait la même promesse. Lui le transparent se retrouve avec trois courtisanes… inespéré… Mais ce grand dégingandé laisse constamment le hasard agir et si peu acteur de ses choix. Et c’est bien le hasard qui va décider pour lui en donnant presque raison à Margot sur l’impossibilité de Gaspard à trouver une femme à ce moment de sa vie. A moins que cette dernière, dans un final romantique et mélancolique, finisse par obtenir ce qu’elle semble chercher tout le film : l’amour de Gaspard… Mystère sur les réelles intentions de Margot.C’est Rohmer, il faut passer l’apparence esthétique très roman photo pour apprécier les enjeux et les propos échangés durant cette heure 45. Et au terme du film, mélancolique aussi, je me suis dit qu’il n’était plus d’actualité 20 ans après malgré qu’il ne fasse pas dater. 1996 c’est encore un temps où le téléphone était encore filaire et imposait la réflexion, la patience et l’attente… loin de l’immédiateté actuelle qui a transformé en profondeur les rapports humains et donc amoureux.
Sorti en 1996
Ma note: 13/20