[CRITIQUE] – Girl Asleep (2016)

Girl Asleep

Réalisé par : Rosemary Myers

Avec : Bethany Whitmore, Matthew Whittet, Eamon Farren, Imogen Archer et Tilda Cobham-Hervey

Durée : 1h27min

Budget : 1.500.000 AUD (dollars australien)

Distributeur : UFO Distribution

3D : Oui – Non

Synopsis :

Greta, une jeune fille introvertie, ne veut pas quitter le monde de l’enfance, une bulle dans laquelle elle s’enferme avec son seul ami, Elliott. Quand ses parents lui annoncent une grande fête pour ses 15 ans, elle est prise de panique. Elle bascule alors dans un univers parallèle et étrange, où elle affrontera ses peurs…

4/5

Film sur le passage à l’âge adulte, Girl Asleep est le premier long-métrage de la cinéaste Rosemary Myers. Girl Asleep est un film de genre étrange et sexy, composé d’un superbe duo en la présence de son actrice principale Bethany Whitmore (Mary et Max) et de Harrison Feldman (Upper Middle Bogan). Venue du théâtre, la réalisatrice adapte elle-même une pièce de son répertoire dans un film teen et débordant d’énergie.

UN CONTE THÉÂTRAL

Après un déménagement, Greta n’a toujours pas trouvé sa place dans sa nouvelle école. Allant sur ses 15 ans, Greta est une enfant réservée qui vit encore dans sa bulle. Filmé en 4:3, et alliant conte et fantaisie à la Wes Anderson, Girl Asleep conquit par son mélange virtuose du théâtre et du cinéma. La réalisatrice nous plonge dans un sommeil profond enivré d’un peuple de créatures fantasmagoriques qui peuplent la forêt. La balade scénaristique qu’elle nous propose se divise en deux actes. Le premier est le celui du refus. Le refus de la part de Greta d’évoluer, de grandir et de s’épanouir. Peut-être a-t-elle peur de devenir comme ses parents, ou peut-être bien comme sa grande sœur. Le deuxième acte est celui du rêve, de la prise de conscience et de son parcours évolutif pour devenir une femme et pouvoir faire ses propres choix.

Girl Asleep

Greta est entourée de plusieurs personnages plus divers les uns que les autres et dont pour certains l’absurdité est dérisoire et pour d’autres le « hors du commun » banal. Avec elle, on retrouve Elliott, un camarade à la recherche d’amis et qui va se lier d’amitié avec elle. Également en recherche de soi-même, Elliott évoque ses sentiments par des idées (il convainc les parents de Greta de lui organiser une fête d’anniversaire). D’autres personnages se démarquent par leurs allures, comme ce trio de filles composé de deux jumelles « géantes », ce danseur « fou », cette fol-dingue amoureuse d’Elliott et qui n’a pas de limites, et bien d’autres.

Avec des couleurs primaires, des plans fixes très travaillés et lumineux ou encore des décors de théâtre adaptés, Rosemary Myers s’inspire vraiment du travail de Wes Anderson pour créer son monde. La partie fantastique et les personnages qui vont l’emmener à prendre conscience qu’elle grandit est travaillée tel un conte à la Burton, dans l’univers sombre et terrifiant de la forêt.

Excellent film sur le passage à l’âge adulte auquel s’ajoute une touche de conte et de théâtre, Girl Asleep éblouit par sa fraîcheur et sa liberté. 

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