Dans une époque ancestrale, durant laquelle les Dieux vivaient parmi les hommes, la paix règne en l’Egypte. Mais Seth, Dieu du désert, qui convoite le pouvoir, assassine le roi et condamne Horus à l’exil, plongeant le royaume d’Egypte dans le chaos. C’est l’intervention d’un jeune voleur, Bek, qui va sortir Horus de sa prison. Ensemble, ils se lancent dans une aventure épique qui va donner lieu à une guerre sans précédent. Jusqu’aux frontières de l’au-delà, monstres et armées des dieux se déchaînent dans une lutte dévastatrice…
Gods of Egypt – 6 Avril 2016 – Réalisé par Alex Proyas
Lors de ma critique en mars de « I-Robot », le dernier film de Alex Proyas sortait à peine et il ne marchait absolument pas. Près de six mois se sont écoulés et « Gods of Egypt » fait partie des plus gros flops de l'année 2016. Un film que la critique n'a pas épargné et qui n'a pas manqué de qualificatif pour décrire le spectacle qui leur était offert. Depuis peu remplacé par « Suicide Squad » dans le cœur des critiques friands des petites phrases et des jeux de mots vaseux, le dernier film d'Alex Proyas méritait que je me penche dessus, si et seulement si mes yeux se remettent de sa vision…
En Égypte, la paix règne et la succession de Osiris par son fils Horus est en bonne voie. Ce que le concerné ne semble pas réaliser, lui qui agit plus en humain qu'en dieux et futur héritier du royaume. Une attitude nonchalante qui va se retourner contre lui. Alors que tous les dieux sont présents au couronnement de Horus, seul manque le frère d'Osiris, le belliqueux Seth. Une absence vite comblée par son arrivée théâtrale, pleine d'arrogance et de rancune. A peine la discussion engagé, il tue Osiris et se bat avec Horus qu'il balaye aisément. Seth en position de force arrache les yeux de Horus et le condamne à un exil forcé. L’Égypte privée de son protecteur, voit sa population réduit en esclavage et les derniers dieux qui résistent à Seth sont détruits sans aucune sommation. Mais un homme à l'amour indéfectible, un jeune voleur du nom de Bek va bousculer l'ordre des choses pour sauver celle qui l'aime, quitte à se mettre en danger et à demander de l'aide à un dieu en exil.
"Les sirènes du port d'Alexandrie, chantent encore la meme mélodie"
« Gods of Egypt » est le fruit d'un amour contrarié pour son auteur ! Car si nous avons dû attendre près de sept ans avant de le voir, c'est parce qu'il avait un autre projet qui le tenait à cœur, l'adaptation du poème de John Milton « Paradise Lost ». L'histoire d'un affrontement entre Lucifer et l'Archange Michael, cela s'annonçait dantesque et c'était à ça de se tourner, mais faute d'un accord sur le budget trop onéreux pour Legendary, le film fut tout bonnement annulé en février 2012. Et c'est ainsi que quelques mois plus tard, il débarqua sur « Gods of Egypt » avec pas mal d'idées et de concepts qu'il avait développait pour son adaptation de Milton.
Une idée que je peux comprendre et que vous pouvez vérifier en regardant sur internet les divers concepts-arts associés au projet « Paradise Lost ». Hélas c'est le point de départ à mon sens de tout ce qui ne va pas dans le film, car ce qui pouvait et devait certainement marchait dans un film prévu en performance capture, ici tout sonne faux ! Car que cela soit les transformations des dieux, les décors ou les effets de destructions, rien ne semble s'intégrer correctement à l'écran, si bien que tout est désincarné. Un manque d’âme que l'on sent aussi dans la réalisation des différents moments de bravoure; la séquence des serpents sort presque du « Choc des Titans » et l'incarnation d'Apophis est un lointain cousin de Galactus du film « Les Quatre Fantastiques et le surfeur d'Argent ». Mais à cela il faut aussi ajouter les petits trucs qui différencient les dieux des humains (le sang d'or ou la plus grande taille). Ce sont des idées qui en substances sont bonnes, mais qui ne servent en fait à rien, car cela ne fait que surligner déjà ce que l'on sait.
"Le tournage de 300: la résurrection de Léonidas a commencé"
Toutefois, je ne peux rester insensible à la prise de risque d'Alex Proyas sur ce film ! L'univers qu'il met en place est par ailleurs très intéressant, même si c'est une vision très blanche, il a le mérite de dépoussiérer la mythologie égyptienne en offrant quelque chose d'inédit. La terre n'est pas ronde, mais plate, le monde des humains fait face au monde souterrain dans un équilibre précaire que « Ra » le dieu soleil maintient ! Les humains lors de leurs morts ne voient plus leurs actes jugés, mais la capacité qu'ils ont à pouvoir payer leurs passages dans l'au-delà, tout ça sous la surveillance du dieu Anubis. Les dieux peuvent devenir l'animal qui les représente et cet anthropomorphisme change du simple masque ou de l'armure qu'ils auraient pus porter ! Une myriade d'idées neuves que l'on aurait aimé voir mieux maîtrisé et réalisé.
"Les Chevaliers du Zodiaque, s'en vont toujours à l'attaque, en chantant une chanson bien haut, C'est la chanson des héros"
Le casting du film quant à lui est tout simplement apocalyptique ! Sur le papier, cela pouvait passer, mais en pratique c'est assez honteux, car je pense qu'Alex Proyas n'en avait strictement plus rien à foutre de son film. Que les seconds rôles soit moins soignés, je peux le comprendre et occulter le ridicule de Chadwick Boseman dans le rôle de Thot qui semble aussi concerner que la laitue qu'il ausculte; l'indigence du personnage de Hathor qui n'est réduit qu'a la plastique d'Elodie Yung; l'immense Geoffrey Rush qui est condamné à surjouer son personnage de Ra ou encore Courtney Eaton dans le rôle de Zaya qui est aussi intéressante que le personnage d'Hathor. Ils jouent mal pour des personnages très mal écrits, mais les interprètes de Bek (Brenton Thwaites), Horus (Nikolaj Coster-Waldau) ou de Seth font pire qu'eux ! La palme d'or de la pire interprétation revenant à Gerard « Léonidas » Butler qui pousse à son paroxysme le curseur du mauvais goût et l'outrance.
Je déconseille cela fortement, malgré des idées et une certaine générosité.