La complexite de votre personnage

Les personnages ont des motivations qui les poussent à agir mais aussi d’autres caractéristiques. L’ensemble leur permet d’être crédible.

Certains peuvent faire usage de l’humour ou tenir un discours qui les identifient comme appartenant à une certaine classe sociale, par exemple.
Cependant, il y a encore un peu de travail au cours du processus d’écriture pour en faire des êtres complexes.
C’est-à-dire fascinants et réels (du moins, apparemment réels).

Un archétype

Afin d’atteindre à la complexité d’un personnage, l’auteur doit le créer non seulement comme une personne mais aussi comme un symbole (ou une métaphore).
C’est-à-dire non seulement comme un personnage unique mais aussi comme archétype.
Lire à ce sujet :
DRAMATICA : LA THEORIE EXPLIQUEE

Il vous faut une sorte de signature pour un personnage.
C’est-à-dire des traits qui vont le distinguer parmi les autres tel qu’un comportement spécifique ou une réponse particulière aux situations.

Cette signature est la première étape de la construction d’un personnage
Lire à ce sujet :
SYD FIELD : CONSTRUCTION DU PERSONNAGE – PART 1
SYD FIELD : CONSTRUCTION DU PERSONNAGE – PART 2
SYD FIELD : CONSTRUCTION DU PERSONNAGE – PART 3
SYD FIELD : CONSTRUCTION DU PERSONNAGE – PART 4

Un modèle comportementale

La seconde étape est donner à un personnage un modèle de comportement qu’il suivra tout au long de l’histoire. Cela renforce sa signature.

Ce modèle doit être rapidement établi et des situations doivent être créées pour renforcer ce paradigme.
Surtout des situations de stress. Cela aide à humaniser votre personnage.

L’élément clef de ce comportement répétitif est que cela suggère le pouvoir des émotions sur le pouvoir de la raison. Un besoin compulsif par exemple est plus de l’ordre émotionnel que rationnel.

Le contraste entre l’émotion et la raison communique l’idée que ces deux niveaux sont non seulement présents mais en conflit permanent.
Et le comportement qui en ressort implique que les émotions ont le dessus sur une approche rationnelle des faits.

Cela donne l’impression que le personnage se bat avec lui-même et que pour le moment, il vit mal cette conflictualité.
Et le lecteur ressent cela. Il devine que le personnage est bien plus complexe qu’il ne semble de prime abord. Une impression qui renforce la crédibilité du personnage.

Ce qui implique aussi que l’auteur doit à priori ressentir le même sentiment avec son personnage. Du moins, s’il souhaite le partager avec le lecteur.

Une double dimension : individuelle et archétypale

Si nous considérons qu’un personnage est une métaphore, cela présuppose une universalité.
Jusqu’à quel point les lecteurs vont se reconnaître dans votre personnage principal  ?

Cette question pose alors le problème des archétypes. Si nous considérons l’archétype comme une fonction de l’histoire, quelle que soit le réalisme de votre monde imaginaire, vous pouvez maintenir la crédibilité et la complexité de vos personnages.

En approfondissant l’archétype, vous ajoutez une couche d’individualité. Plus un personnage possède de couche, de profondeur, plus il est complexe.

A propos de personnage, prenons l’exemple de Wilson dans Seul au monde.
Il possède des attributs humains et parfois, nous avons même le sentiment qu’il est capable de sensations et d’émotions.
Les auteurs en ont fait un personnage crédible et complexe bien qu’il ne soit pas humain.

Dans ce cas de figure, Dramatica parle de player.
Un personnage complexe possède donc des traits archétypaux qui lui autorise une universalité mais aussi des traits individuels qui en font un personnage (ou un player) unique dans l’histoire.

S’identifier dans les situations

On entend souvent les termes d’empathie et d’identification avec un personnage. Concrètement, cela revient simplement à imaginer des situations au travers desquelles le lecteur établira un certain rapport.

Cette connivence entre la situation d’un personnage et le lecteur permet non seulement de créer un lien mais d’y ajouter toute la complexité nécessaire (afin d’individualiser le personnage).
L’incident déclencheur devient alors un bon moyen pour accrocher le lecteur avec le personnage.

De plus, un archétype permet d’envelopper un personnage de symbolisme. Donc d’ajouter du sens, de la signification à l’histoire.