Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d'années et désillusionné par le monde qu'il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l'humanité et régner sur un nouvel ordre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l'humanité d'une destruction totale.X-Men: Apocalypse – 18 Mai 2016 – Réalisé par Bryan Singer
Cette année tout le monde a abattu ses cartes pour avoir son adaptation de comic book. Mais dans le lot, il n'y en a aucune qui fasse l'unanimité et cela sans compter la sortie future de « Docteur Strange ». Le sympathique Deadpool est faussement irrévérencieux, l'affrontement Batman vs Superman est un pétard mouillé, la « Civil War » de Captain America n'a pas eu lieu et « Suicide Squad » est une opération marketing réussie à défaut d’être un film convenable. Et au milieu de ça, on en trouve un qui n'a pas fait autant de bruit, je parle de « X-Men Apocalypse » réalisé par Bryan Singer. Dernier volet d'une trilogie lancée en 2011.
Grâce à Logan, les mutants ont évité le futur apocalyptique qui leur était promis. Le programme mené par Trask n'est plus à l'ordre du jour et les mutants ont acquis une sorte de respectabilité. Malgré ça Mystique continue de vivre une vie à l'écart de tout, en aidant comme elle peut des mutants en détresse. Magneto quant à lui se trouve en Pologne sur la terre de ses ancêtres ou il a put fonder une famille et s'adapter à la vie d'un simple humain et Xavier continue d'enseigner dans l'école qu'il dirige, accueillant toujours plus de nouveaux pensionnaires. Mais une menace venant du fin fond de l'Egypte va chambouler cette équilibre précaire. En Sabah Nur aka « Apocalypse » se réveille après un long sommeil et il découvre un monde qui n'est pas le sien, ou on l'a oublié, ou les mutants se cachent et ou les humains sont rois ! Une hérésie qu'il va s'empresser de remédier, en s'emparant du pouvoir. Mais avant il va recruter quatre nouveaux cavaliers …
Bien loin d’être la catastrophe annoncée, « X-Men: Apocalypse » est clairement le CBM que j'ai le plus apprécié cette année. Un troisième film ambitieux au frontière de la tragédie qui transmet le flambeau à une nouvelle génération prometteuse, continuant à propager ce message de tolérance commun à chaque opus de la franchise. Toutefois et je le reconnais volontiers, cet « Apocalypse » n'arrive pas a se mettre à la hauteur des deux précédents et Bryan Singer avec toute l’honnêteté qui le caractérise semble avoir eu les yeux plus gros que le ventre. Une ambition démesurée qui a bien failli tourner à l'Apocalypse.
Sur bien des points le scénario écrit par Simon Kinberg est bon, alors que sur d'autre il est carrément maladroit, voir répétitif ! En substance le film ne raconte pas beaucoup plus que le précédent, les mutants sont toujours considérés comme des êtres à part et ils doivent continuellement lutter pour leur survie. Si ici la menace est un mutant, la problématique est la même que précédemment, prouver qu'ils ne sont pas une menace pour l'humanité. Et pour un film qui se veut être le point d'orgue de la trilogie, c'est un brin décevant.
Ensuite deux autres choses m'ont déçu, la gestion du cas Apocalypse et le trop grand nombre de personnages. Plus prophète que réel antagoniste, le mutant « Apocalypse » manque d'une caractérisation claire et précise pour que l'on cerne au mieux les différentes motivations qui animent ces actes. De plus le scénario laisse au second plan les « 4 cavaliers »! Ce sont 4 mutants (Mort, famine, pestilence et guerre) qui sont directement inspirés des cavaliers de l'apocalypse que l'on trouve dans le nouveau testament (Livre de l'Apocalypse). Ils sont les signes annonciateurs de la fin des temps. Une chose que l'on ne retrouve pas et qui pourtant ferait sens ! D'un point de vue dramaturgie l'intrigue en aurait été renforcé et la menace se serait fait plus crédible.
Quant au grand nombre de personnages, c'est un vrai problème qui pose de gros soucis de crédibilité notamment dans les différents rapports de force que pose le film. Les Cavaliers sont quatre mutants qui en ont vu et qui maîtrisent leurs pouvoirs, tout le contraire des mutants qui accompagnent Xavier qui sont des « rookies » à peine en age de maîtriser correctement leurs pouvoirs. Pourquoi ? Parce que la plupart des nouveaux personnages ne sont pas du tout développer et qu'il faudrait à mon sens, plus d'un film pour avoir quelque chose d'homogène et de crédible.
Tout ces éléments pèsent sur le récit et de facto sur le rythme du film, tantôt rapide tantôt trop lent, le film de Bryan Singer se cherche continuellement ! Toutefois il n'oublie pas d’être un film distrayant, ou l'on ne s'ennuie pas et ou l'émotion est présente, une chose qui se fait rare dans les CBM. L'introduction est à la fois spectaculaire et efficace, notamment la partie en Egypte ! Une scène d'action bien pensé et ambitieuse qui donne le ton de l'ensemble du film, rien ne sera épargné aux mutants !
A partir là l'histoire va se développer, longuement et maladroitement, ou ceux que l'on a l'habitude de suivre se retrouve au pied du mur. Et ils auront besoin d'une relève, que l'on peut apprécier avec ces nombreux nouveaux personnages comme Cyclope, Jean Grey, Diablo ou encore la nouvelle apparition survitaminée de Peter Maximoff qui a droit à la meilleure scène du film ! Les effets visuels rendent justice à la puissance que dégage chaque mutant et sont de bonnes qualités même si parfois au niveau du rendu cela semble brouillon. La musique signée John Ottman est vraiment sympathique à l'oreille. Par contre, gros bémol, le design « Power Rangeresque » et le maquillage de Apocalypse finisse d'achever toute la tentative de rendre crédible ce personnage ! Quant aux acteurs, on ne peut pas dire qu'il soit à la fête, ceux que l'on connaissaient précédemment sont bons, mais ceux qui viennent d'arrivés manquent de personnalités et de coffre pour tenir la comparaison, en résulte des interprétations assez fades.
Quant au final, si on le voit venir, il fourmille cependant de bonnes idées ! La confrontation mentale Apocalypse/Xavier rythme les débats et symbolise de par cet affrontement l'idée dominante du film, la transmission entre les générations. Nouvelle et ancienne génération se côtoie pendant les deux heures trente que dure le film ou l'une va encourager l'autre à s'émanciper, à avoir confiance en elle, à prendre son destin en main et à continuer le combat qui est le leur! Les deux « vieux » que sont Erik et Charles, deux exemples différents pour leur communauté peuvent ainsi voir l'avenir d'une façon plus sereine, délivré du poids de leader qu'ils ont trop longtemps joué. Et à cheval sur les deux, le personnage de Mystique qui prend son rôle de symbole à cœur en devenant le fer de lance de la nouvelle équipe des X-Men. Enfin si le film raconte la même histoire que précédemment, j'admire la façon dont Singer parle de notre temps, en pointant que les luttes pour les inégalités menées avant ne sont que l'une des innombrables étapes menant à l'égalité et que si cela a évolué dans le bon sens, tout reste à faire !
Le CBM que je préfère cette année, imparfait comme tant d'autre mais avec un supplément de cœur et d'émotion que l'on ne retrouve pas ailleurs !