Critiques en séries : the Night of, Roadies, Outcast

Par Fredp @FredMyscreens

Si la rentrée est synonyme de nouvelles saisons pour les séries habituelle, c’est aussi la fin des séries estivales. Il est donc temps de revenir sur 3 séries qui ont alimenté les vacances : the Night of, Roadies et Outcast.

On se demandait ce qu’HBO allait nous sortir pour nous sevrer de Game of Thrones pendant l’été ? La chaîne a alors dégainé the Night of, un projet courant depuis des années et était mené par feu James Gandolfini maintenant concrétisé. En 8 épisodes, Steve Zaillian (scénariste de la Liste de Schindler ou encore American Gangster) nous entraîne dans les zones d’ombre du système judiciaire et carcéral américain, orientant la classique série procédurale vers de nouveaux horizons comme l’a fait American Crime Story cette année. Tout commence une nuit où Naz empreinte le taxi de son père pour se rendre en centre ville. Il y fait la connaissance d’une jeune femme avec qui il va vivre une aventure d’une nuit, entre drogue et sexe. Mais à son réveil, la jeune femme est morte, poignardée, et il prend la fuite. Rapidement arrêté par les forces de police, malgré les preuves qui semblent s’accumuler, il semble toutefois bien innocent et un avocat à la petite semaine va s’occuper de son cas.

Avec des personnages particulièrement bien écrits et auxquels on s’attache très vite, la série entretient un suspense permanent. Naz est-il coupable ou non ? Impossible de le dire jusqu’au bout tant le flou régnera tout au long de la série. Mais c’est justement tout l’objet de la série de montrer à quel point la justice est compliquée et de rappeler que le doute peut toujours être présent. Et d’un autre côté, les scénaristes montrent aussi comment un personnage innocent peut se durcir et changer avec un court séjour en prison et en cela la prestation de Riz Ahmed est impeccable. Finalement les seuls défaut que l’on pourrait trouver dans cette enquête sont peut-être cette importance disproportionnée  portée sur les pieds d’un John Turturro en parfait avocat loser et le traitement final du personnage féminin de Chandra, montrant au passage la place secondaire qui est encore accordée à la femme dans le système.

Bref, the Night of est une série passionnante et grâce à elle, le genre de la série d’enquête et de procès a donc encore de beaux jours devant elle.

Tout aussi déprimante est la nouvelle série du créateur de Walking Dead, Outcast. Très fidèle au comics initial créé dans le seul but de déclenché une production télé, Outcast s’attarde donc sur un prêtre et un père asocial qui vont devoir exorciser petit à petit les habitant de leur ville de l’Amérique profonde alors que la menace se resserre de plus en plus autour d’eux en s’attaquant à leurs proches. Le générique et la scène d’ouverture donnent le ton, la série sera très sombre et oppressante avec une menace qui plane sans cesse sur ses personnages, et ce sera le cas tout le long des 10 épisodes de cette première saison.

Seulement, à force d’abuser de cette ambiance dépressive et d’un rythme lent, la série nous fini par nous désintéresser avec un gros ventre mou au milieu. Pourtant les personnages sont bien travaillés (Patrick Fugit est impeccable en jeune père maudit) mais malgré quelques séquences d’exorcismes qui font frissonner, la menace reste trop abstraite pour passionner et il faut donc attendre les 2 derniers épisodes pour se reprendre d’intérêt pour le show que l’on espère plus tendu pour sa deuxième saison qui annonce aussi un changement de direction et de dynamique entre les personnages qui doivent accepter leur mission.

Enfin, pour se remonter le moral, il y avait la série de Cameron Crowe, Roadies. Après les échecs que ses derniers films, le réalisateur revient à ses premières amours de chroniqueur musical en s’intéressant à la vie des techniciens et organisateurs qui entourent les artistes lors de leurs tournées. Il nous propose donc une galerie de personnages évidemment très attachants comme il sait bien les écrire, un retour aux vraies valeurs de la musique (un personnage centré sur les dollars va évidemment changer de point de vue en côtoyant les passionnés), de la bonne musique et des bons sentiments. Cela peut sembler souvent bien cliché avec une évolution prévisible des différents destins et pourtant, on suit sans déplaisir ce petit groupe.

Oui, en soit Roadies est très anecdotique et n’invente rien. Cependant on sent une profonde sincérité dans son écriture faite d’anecdotes qui sentent le vécu, de personnages vraiment humains qui remettent du baume au coeur, et juste pour ça, ça se regarde bien.